Tanah Rata - Ipoh

(90km)

 

 

 

Petit déjeuner à la nuit, à la fraîche, en pull et en chaussettes ! 'Fait pas chaud au petit matin dans les Cameron Highlands !

Bus à l'heure, tout autant de virages en lacets dans la descente vers Ipoh, bus bondé d'hommes qui vont faire la fête en ville, arrivée mouvementée dans une gare qui n'est pas du tout celle que je crois. Je m'assois, je fume, je zénite et puis je demande ! Telle est ma devise quand ça sent les embrouilles !

Alors pour infos les bus qui arrivent de Tanah Rata arrivent désormais à la gare routière longue distance qui se trouve à 15 km au nord de la ville ! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, pas vrai !? Mais, il faut tout de même reconnaître que c'est bien organisé ! Il suffit de se rendre aux nombreux comptoirs de la gare, donner le nom de la gare routière que l'on veut (il y en a trois à Ipoh) et on vous donne un petit Pass qui vous permet de prendre un shuttle qui vous y emmène gratuitement ! C'est un peu perturbant mais on arrive à destination avec quelques transpirations parce qu'ici c'est l'étuve, 40°C à l'ombre, parole de Mistouline !

Arrivée à la gare de Sri Maju, je me rends compte que l'hôtel que je me suis notée ne figure pas sur ma carte ! Comment c'est possible une chose pareille ? J'en sais rien ! J'ai du bugger à moment donné dans ma préparation. 'Faut dire que j'ai pas préparé grand chose... 'faut bien l'avouer...  Zou ! Y'a pas à tortiller, 'faut que je prenne un taxi, lui, connaîtra l'adresse ! Enfin... j'espère !  

 

12 Ringgits, trois tours de pâtés de maisons et cinq minutes plus tard je suis devant mon hôtel mais il affiche complet et les trois suivants à pas cher, aussi. Je me retrouve à nouveau à la gare de Sri Manju et je n'ai pas d'autre choix que de prendre un hôtel de luxe à 148 Riggits soit 33 euros sans le petit déjeuner... J'en suis malade mais c'était à prévoir avec cette fin de Ramadan qui se transforme en long week-end pour tout le monde ici.

 

 

J'ai la TV que je m'en cague, de l'eau chaude que j'ai juste besoin d'une douche froide, une clim' qui va me donner le mal de gorge, un lit qu'on rentre à quatre et un frigo qui marche pas ! D'entrée, je m'énerve avec lui et je mets le ouai en brandissant mes deux bouteilles d'eau offertes toutes bouilllues tellement il fait une chaleur à mourir dans ce frigo !

Non mais ! Je veux bien payer le prix fort mais 'faut que tout soit parfait sinon mémère, elle s'énerve grave ! Ils vont s'en occuper qu'ils disent... Ils ont intérêt sinon je vais leur sortir mon chapelet de mots gras Indonésiens que ça va déménager ! Zennnnnnn que j'arrête pas de me répéter en découvrant qu'il y a quand même deux sachets de café et de thé et que demain matin, je vais pouvoir déjeuner dans la chambre en gagnant du temps sur le temps.

Après la douche froide nécessaire après ces 4 heures éprouvantes avec les Pépères sur le dos, je commande un taxi pour me rendre aux trois temples que je suis venue voir. Au point où j'en suis, je ne lésine pas à la dépense. C'est décidé, je ne reste qu'une nuit au lieu de deux, histoire d'amortir le prix de la chambre et je file prendre l'air de la mer sur l'île de Pangkor. Comme de bien entendu avec les taxis, je me fais "eu" encore une fois, comme on dit chez moi ! 25 ringgits la course, soit disant 10 kilomètres ! Ils ont un problème grave avec les distances ici, mais à ce point, c'est inquiétant ! S'il y en a 3 à tout casser, c'est le maximum ! Mais c'était écrit, Ipoh et moi, ça le fait pas mais alors... vraiment pas !

Mais quand j'arrive au pied des temples... j'oublie TOUT et j'entre en extase... Une falaise abrupte habitée par des singes, des grottes comme au Sri Lanka à Dambulla et trois temples qui se succèdent tout du long. Je commence par le dernier, celui de Sam Poh Tong Temple. 

 

Depuis que je suis en Malaisie, je ne sais pas dans quel pays je suis. En Inde ? En Suisse Malaisienne ? En Chine ?

 

 

Un jardin sur l'eau, des pagodes, les oiseaux qui chantent, les tortues qui copulent, un bon petit coca frais et la Mistouline est au paradis !

 

   

 

 

 

L'entrée est monumentale, les bâtons d'encens fument de partout, ça sent trop bon, ça s'élève en volutes jusqu'à tous les Bouddhas et autres saints du Panthéon, une musique douce et gaie se fait entendre à chaque coin de cette falaise gruyère.

 

 

 

 

 

 

A l'intérieur, il fait sombre, frais et de nombreux escaliers grimpent ou descendent s'ouvrant sur des cavités toutes illuminées des lumières de nombreuses bougies qui font des ombres sur les peintures au plafond des grottes. 

 

 

Mais le clou de ce temple ressemble à Batu Cave. Au bout d'un long corridor, le couloir creusé dans la roche s'ouvre sur un puits de lumière dans lequel repose un superbe temple aux tuiles rouges... où dansent des silhouettes hindoues...

 

Ici, pas de singes, rois des lieux mais des tortues que les gens nourrissent et semblent vénérer.

 

 

 

Le deuxième temple est tout aussi joli, tout aussi paisible malgré la foule venue en masse et en liesse en ce long week-end férié. Il règne comme dans tous les temples bouddhistes une gaieté, une joie de vivre que c'est rrrien de le dire. Les enfants courent dans tous les sens, des jeux sont là pour eux, comme jeter des pièces dans la gueule des nombreux petits bouddhas... Rrrrien à voir avec nos religions monothéistes qui nous la jouent trop sérieux, trop autoritaires, trop directives... Je crois que je deviens Hindouiste-Bouddhiste, tout qui est en "iste" me plait bien !

 

 

Kek Lot Tong temple cache un beau secret mais il faut pour le découvrir être muni d'une torche et ne pas avoir peur du noir ! Un escalier très étroit et très pentu grimpe jusqu'à une première grotte où Bouddha veille.

 

 

 

 

 

A moment donné, les escaliers ne sont plus éclairés, les singes et les chauve-souris font un bruit d'enfer mais il faut persévérer dans le noir le plus total. Tout au bout de ce périple qui semble comme une épreuve mystique, on découvre une superbe grotte avec stalactites géantes qui font comme un balcon tout au sommet de la falaise. C'est magnifique ! J'y suis allée toute seule, je vous invite à le faire aussi si jamais vous passez dans le coin !

 

 

 

Entre le deuxième et le premier temple, je m'installe manger ma petite glace bien fraîche sous ces 40°C à l'ombre, histoire de refroidir la bête ! Je suis alors abordée par deux papets férus de politique ! Et nous voilà partis tous les trois dans un grand débat sur l'Europe ! Vous le croyez vous que de l'autre coté du monde, on puisse se parler de Maastricht et de nos collègues germaniques qui font aujourd'hui la loi sur notre continent !? Bé si ! Pas de conversations footbalistiques ici !

Quand j'arrive au premier temple, celui de Ling Sen Tong, je tombe nez à nez avec le grand Bouddha couché ! Il fallait bien qu'il y en est un et celui-ci, même s'il n'est pas aussi grand que ceux de Thaïlande ou du Sri Lanka en impose par son calme et sa sérénité. Une petite porte bleue permet de passer symboliquement au travers de lui. Vous pensez bien que je l'ai fait et que j'ai prié devant tous les bouddhas du coin ! C'est simple, je suis restée dans ce lieu magique plus de 5 heures ! 

 

 

 

En terminant par la salle des tortillons d'encens qui grisent d'une force que c'est rrrien de le dire, ...

 

..., j'ai  comme qui dirait une illumination...

 

 

Avec tout ce monde et ce long week-end... ça va pas être galette de trouver une guesthouse sur mon île.  Zou ! 'faut que je téléphone, je peux pas me permettre d'arriver comme un cheveu sur la soupe sinon je vais finir à Payolle ou à dormir sur la plage !

 

 

Je comprends très vite en marchant que les petites cabanes bleues sur la route sont en fait des bancs d'attente pour les taxis.

 

Je m'y assois, prends mon Routard et coche les trois hôtels qui pourraient faire l'affaire... Cinq minutes plus tard, un taxi s'arrête et pour 10 ringgits, il me ramène à mon Lucky Hôtel. Le prix réel de la course aller-retour jusqu'aux temples est donc bien de 20 ringgits et non 25 pour l'aller ! Je me suis fait encore "eu", ces taxi-drivers sont tous des escrocs !

Là, je me prends le chou avec le réceptionniste qui n'est pas du coin parce qu'il confond Pangkor et Bangkok ! Il ne veut pas me laisser téléphoner parce que c'est trop loin ! J'ai beau lui expliquer en long en large et en travers que c'est dans son coin mais comme il est pas du coin, forcément, il n'en démord pas ! Heureusement Ganeshou a encore pitié de moi. Un charmant monsieur me propose alors son téléphone ! Elle est pas belle la vie !? Mais c'est au bout du troisième appel seulement que j'ai la chance d'enfin trouver ma guesthouse mais à un prix multiplié par deux ! Et voui ! On est en "Festival" comme ils disent ici ! En Festival des prix que je me lamente au téléphone !

Zou ! Je ré-équilibrerai mon budget plus tard... pour l'instant, je prépare mon sac, demain, je quitte cette folle dingo d'Ipoh pour une île où j'espère voir des calaos à gogo !