Kuala Lumpur - Tanah Rata

(205 kms)

J'ai l'air fraîche comme ça dans mon miroir mais la franche vérité, je suis à l'Ouest ! Impossible de m'endormir avant 2h du matin hier soir... Je sais pas si c'est le décalage horaire ou mon corps qui n'est plus habitué au régime coca à toutes les heures mais j'ai du ressortir marcher et marcher encore, pour me rendre suffisamment fatiguée pour mon lit ! Bref, pas facile de me porter, épuisée, tout mon barda, jusqu'à la fameuse gare BTS mais le ciel est d'un bleu extraordinaire pour Kuala la souvent embrumée et heureusement que j'ai bien repéré le chemin hier. C'est donc en mode automatique mais HS que j'arrive dans cette gare qui ressemble étrangement à un aéroport. Contrôle des billets, contrôle d'identité, attente sur des rangées de fauteuils durs comme la pierre jusqu'à l'arrivée du super confortable bus où mon fauteuil me tend les bras d'une force que c'est rrrrien de le dire !

 J'ai la petite frayeur en voyant le très jeune âge de mon chauffeur...

...mais il est très vite remplacé par un gros monsieur moustachu dont les mains caressent le volant comme s'il caressait la plus douce des femmes ! Très tactile le monsieur me dis-je en m'endormant comme une souche dans ce fauteuil trop douillet. Deux heures plus tard, je sens que nous ne sommes plus sur cette autoroute à quatre voies soporifique mais qu'on a bien attaqué la montagne !

 ... ça boulègue dans tous les sens et on attaque 50 kilomètres de lacets que l'estomac doit s'accrocher ! A ceux qui souffrent du mal des transports s'abstenir ! 

Plus ça monte, plus je me dis que ça ne ressemble en rien à ce que je m'étais imaginé ! J'avais lu, Tana Ratah 1 400m et je m'imaginais nos montagnes, nos Alpes... J'ai devant les yeux, la jungle épaisse, des ravins profonds, des cascades ombragées de fougères qui ressemblent à des arbres, on monte mais je me demande bien jusqu'où ! Et puis soudain, on sent que la jungle a été apprivoisée. Un plateau, une petite vallée, des plantations de thé et des maisons anglaises détonantes qui sentent le Tea Time accompagné de scones et d'un nuage de lait !

Quand on arrive enfin à destination, on nous lâche comme du bétail dans la grand'Rue de cette drôle de ville qui ressemble à une station de ski sans les pistes de ski...

Comme d'hab', j'ouvre mon Guide du Routard et me dirige vers la première adresse que j'avais notée, Father's house... joli nom pour une maison d'hôtes. Mais sur ce coup-là, Ganeshou n'est pas avec moi ! La guest affiche complet mais on me dirige vers sa voisine, le Eight Mentigi qui de l'extérieur me semble sympathique avec ses petites tables dehors, ses jolies orchidées qui pendouillent sur la terrasse et son petit autel familial. 

Je suis accueillie par Jackie Chan en personne, un patron énergique, un brin autoritaire qui me propose une chambre double à 70 ringgits soit 16 euros mais sans le petit déjeuner. On est loin des prix Indonésiens mais c'est le prix que j'avais prévu. Je demande à voir la merveille et même si la chambre est très sommaire, monsieur a pris soin d'y mettre deux miroirs, pas toujours faciles à trouver dans ces contrées et j'ai une fenêtre ! Zou, c'est vendu, je prends ! En plus, il y a une cuisine commune avec thé et café à volonté, mon petit déjeuner je vais me le faire toute seule comme une grande !

Après une bonne douche réparatrice à l'aide d'un mandi que je n'avais plus utilisé depuis des lustres (Le mandi, c'est un seau d'eau et une louche), je m'installe dans mes quartiers. Comme d'habitude, une seule prise pour toute la pièce et tant de matériel à recharger ! Mais la Mistouline a plus d'un tour dans son sac ! Adaptateur, multiprises et autres petites astuces si nécessaires. C'est pas pour rien que Pépère sac à dos fait tout de même 10 kilos !

Puis vient le moment de remplir les papiers et de payer. Ici, on se déchausse à l'entrée et on paye à l'arrivée ! Le monsieur est hyper organisé et je suis ravie de voir qu'il s'occupe de réserver les transports pour toutes destinations en Malaisie, je n'aurais donc pas à courir quand je vais devoir repartir. A la question "Combien de nuits ?"... J'ai bien du mal à répondre... Tout va dépendre de la possibilité ou pas de louer un scooter. J'ai prévu de me perdre dans les plantations de thé mais de m'y perdre, seule... Je reste très évasive et ne réserve que deux nuits, on verra si je prolonge ou pas.

C'est très optimiste que je me mets à sillonner la grand'Rue et les rues transversales à la recherche d'un loueur mais c'est peine perdue. Ici, on veut nous faire acheter des excursions à gogo ! On va même jusqu'à me dire que les femmes seules se font attaquer dans les plantations ! J'ai du mal à le croire et sans être dupe, je me dis que je n'aurais pas gain de cause et qu'il vaut mieux arrêter mes recherches qui ne donnent rien surtout que j'accuse encore cette mauvaise fatigue qui me fait des misères.

J'opte alors pour une petite balade sous les fougères géantes qui se déploient sous le ciel bleu et je m'extasie devant des fleurs que je ne connais pas et qui poussent à profusion. L'air est vif et le soleil cogne, on est en altitude et la nuit sera certainement moins moite qu'à Kuala Lumpur. Ici, plus besoin de ventilateur mais de couvertures ! 

C'est encore au restaurant Indien que je termine ma journée avec un Tikka Massala à tomber par terre et je vous parle même pas du nan au fromage ! Mumu, tu serais aux anges et c'est pas pour te faire bisquer !!!

Zou ! Je vais essayer de vous envoyer cette bafouille mais c'est pas gagné parce qu'ici les connexions internet sont pires qu'au Sri Lanka ! Ne m'en voulez pas pour les fautes d'orthographes, j'ai pas le temps de me relire ! Merci.