Bababaou ! Encore 9h30 quand je m'extirpe de ce lit trop bon, trop doux, trop, trop ! 'Faut dire aussi que hier soir en fermant mon ordinateur sur ma dernière bafouille, je me suis faite alpaguée par un bel Indien assis sur la terrasse d'à côté. Me voyant travailler de trop selon son opinion, il m'a invité à boire un verre sur les bords de la rivière. Bazarette, bazarette, il était 1h du matin quand j'ai rejoint mon lit. Je sais, je suis venue là pour me reposer... et je fais tout le contraire mais comme je dis toujours "Je me reposerai quand je serai morte !".

Petit déjeuner sur ma terrasse accompagné par la douce musique d'un harmonica, je sens que la journée va être belle ! Ce matin, j'ai décidé de visiter la reconstitution du Palais du Sultan, je sais plus qui ! Mémoire de poisson rouge oblige et puis ce sont des noms à coucher dehors ! Zou ! Je passe devant ma caserne de policiers mais aujourd'hui les tentes ont disparu faisant place aux voitures et aux sirènes. La vie normale a repris son cours. Quand j'arrive au Musée Malacca Sultanate Palace, je suis encore surprise par le prix, 5 Ringgits l'entrée, soit un peu plus d'un euro... S'il n'y avait l'hébergement, la Malaisie resterait encore un pays intéressant pour nous. Et avec l'histoire des Englishes qui sont sortis de la zone Euro, le change n'est pas très bon pour nous cette année. C'est la vie et la Politique ! 

Le Palais, tout en bois sur pilotis comme sur Java ou Sumatra se trouve juste à côté de la Porte des Portugais, la Puerta Famosa... que je trouve pas franchement fameuse mais qui est un des derniers vestiges de cette première occupation qui a été sanglante... Curieusement, on voit beaucoup de restos portugais ici !

Comme quoi, l'Homme a a mémoire courte avec les siècles...

L'entrée payée, je me dirige non pas vers le Palais mais vers le joli jardin sur lequel il donne.

Très reposant, je m'y pose sur un banc, comme je fais dans ma Provence où tous les bancs me connaissent. Je les appelle mes bancs des pensées qui s'envolent... Des bébés varans et des poissons semblent surpris de me voir ici alors que l'attraction n'est pas ici.

Et puis je rentre enfin dans ce Palais où je suis accueillie par de sérieux gardiens Malais.

Là, je me rends compte que mon appareil photos fait un drôle de bruit et me fait le black-out de temps en temps. Je me pense que la batterie est peut-être un peu faiblarde bien que j'ai chargé tout mon matériel dans la nuit... et poursuis ma visite. On y entre pieds nus et c'est trop bon sur ce parquet tout bien ciré qui brille autant que les vitrines. 

De très beaux costumes, de très belles reconstitutions sur l'arrivée des Chinois, des Hindous, incorporés au Sultanat sur la base de bons échanges commerciaux. On se rend compte qu'avant l'arrivée des Portugais, la Malaisie n'avait pas besoin de colons pour s'en sortir toute seule !

Je suis aux anges quand soudain mon appareil me fait un black-out... total ! J'ai pas besoin de voir un spécialiste pour comprendre après deux trois manip' que c'est ma lentille qui m'a lâchée. Faire réparer... me vient de suite en tête dans une montée de bouffées de chaleur... Impossible ! ça mettra des plombes et je pars lundi... Souffler, respirer, se calmer...

Je sors du musée, remets mes chaussures, me rassoies sur mon banc dans le jardin désert et j'allume une cigarette. Dans ces moments là, 'faut laisser passer la mauvaise adrénaline qui monte et reprendre ses esprits. Il me reste un mois de route et j'ai besoin de matos pour travailler. J'avais prévu de changer en Septembre pour un appareil bien plus performant que j'avais déjà repéré. La question de l'argent n'est donc pas un problème. Le problème est de trouver un bon magasin que je me dis en écrasant ma cigarette dans un calme Olympien. Au pays où grouillent les Japonais, je devrais trouver ça...

J'apostrophe deux trois jeunes à la sortie du musée qui sont du coin et qui ont tous des supers appareils en bandoulière. Ils m'indiquent un magasin dans un de leur Mall super climatisé qui me fait reprendre encore plus de calme. Mais ça le fait pas. Ils n'ont que du petit matos. Après deux trois boutiques, on me dirige vers un autre Mall et là, je tombe sur un jeune du tonnerre de Dieu. Il m'explique qu'effectivement c'est ma lentille qui a foiré et demande, comme un bon professionnel qu'il est, quels sont mes besoins. Papier et stylo à la main, je lui rédige l'énumération en précisant que je souhaiterais un CANON. Dès la première lecture, il me dit qu'il n'aura rien en CANON avec mes critères mais qu'il a tout ce que je veux et en mieux chez NIKON. A voir que je lui dis. Mais comme y'a toujours un "mais" en Malaisie... l'appareil n'est pas dans le magasin ! Mais ça ne démonte pas mon vendeur qui donne un coup de fil et voilà l'appareil en question qui m'arrive par taxi. ça c'est de l'efficacité comme je me l'aime. Le sourire me revient... 

Et, contrairement à chez nous, il me prête l'appareil à la batterie chargée et me laisse vadrouiller dans la galerie marchande pour faire des essais. Ce nouveau matos est lourd, beaucoup plus lourd que ceux que j'utilise en voyage mais il en a dans le ventre et encore plus que ce que je n'aurais souhaité pour moitié prix qu'on aurait chez nous. Zou, Sir ! Tu me charges complètement la batterie pendant que je vais chercher ma carte bleue et je prends en sus, un jeu de batteries supplémentaires.

Tout content de m'avoir rendu le sourire, il me met tout ça de côté et je file à ma guest en essayant de positiver cette cata à Malacca ! Et, l'argument le plus percutant est : "Heureusement que cela ne m'est pas arrivé dans un endroit sans Mall, sans technologie, sans rrrrrrrrrien ! Dans mon malheur j'ai encore une chance inouïe que je me dis !

Revenue au magasin, ma batterie déjà un peu chargée l'est complètement. Le vendeur m'explique tous les trucs nouveaux, style Wifi incorporée and co, je paye, le remercie de son professionnalisme et m'en vais apprivoiser la bête, lourde ! Très lourde ! Thank you Sir, I LOVE YOU !

Je passe mon après-midi dans China Town, entre boutiques, temples et jolis décors. Mon nouveau copain crépite de plaisir d'avoir quitté sa boite et moi, je prie Ganeshou pour qu'il me rende la suite de ce voyage... moins... et plus... ça ferait pas de mal à la Mistouline ! 

Bien entendu, quand j'arrive à la Chee Mansion que je voulais visiter aujourd'hui, je trouve porte close, il est déjà tard... J'ai perdu ma matinée mais demain est un autre jour.

Comme un clin d’œil Balinais, un frangipanier m'offre sa douceur et sa beauté... J'en ai guère vus ici... et je m'en gorge de plaisir.

Rentrée à mon oustau pour reposer mes pieds qui fument et visualiser les photos prises avec mon nouvel engin... Je déprime... Je n'ai bien entendu plus aucun filtres et réglages longuement cherchés et trouvés que j'avais installés sur mon Canon HS... Tant d'années perdues à retrouver... Démoralisant... Force est de piquer un petit sieston pour oublier tous ces petits désagréments...

Quand j'émerge enfin de ma torpeur et après une douche bien froide, je me dis qu'il n'y a rien de pire que la routine et que ce nouveau matériel m'offre de nouvelles découvertes que je suis prête à explorer ! Et quand je sors de ma Résidence au bord de l'eau, un marché nocturne que je n'avais pas prévu m'ouvre indénombrables possibilités photographiques ! La Vie est Belle ! 

Je passe une bonne partie de ma nuit à piter de stand en stand des mets souvent inconnus (mais surtout pas de Durian ! ) et à errer sur les bords de cette rivière où il fait si bon quand elle est secouée par la brise marine qui nous vient du détroit...

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