Y'a rrrien à faire... ici, c'est le silence complet mais on n'arrive pas à feignasser au lit, debout 7h pour moi, 8h pour le minot... Qué misère ! On devait récupérer des forces pour attaquer Sulawesi... on ne fait qu'accumuler du sommeil... Comme dit la chanson "J'voudrais bien mais j'peux point ". Alors, c'est parti, après un petit déjeuner de rois, on enfourche Chouchou d'amour et vroum vroum en direction de Prambatam à 17 Km d'ici.

Toujours aussi difficile de quitter Yogi ! La circulation est extrèmement dense. Aux feux, toujours au moins une centaine de scooters alignés devant les voitures... C'est fou ! Quant aux voitures, il faut s'en méfier comme de la peste, elles roulent comme des scooters, ne calculant dégun ni même klaxonnant pour se faire repérer... Boudie, les nerfs sont à rudes épreuves... Alors quand on aperçoit, un signe connu dans le ciel encore tout embrumé de pollution ou nuages, on sait pas trop, on s'arrête pour faire une petite halte !

Trop rigolo ! Les caissières sont voilées, les rayons tout bien alignés comme chez nous mais par contre les prix font rêver !!! 1 euro la grosse boite de galettes, 1€70 le shampoing "Parce que je le vaux bien"... et j'en passe et des meilleures !

On se reprend la route tout plein de questions sur la grande distribution... et les 17km sont très vite parcourus. Déjà, depuis la route, on voit le sommet des temples pointés à l'horizon. A une certaine époque, la région n'était pas encore Musulmane. Borobodur était Bouddhiste, Prambanam Hindouiste. Dès l'entrée de l'immense parc, on sent comme un petit air de Bali avec un jardin cafi de frangipaniers avec ces belles fleurs que l'on offre en offrandes aux Dieux. Leur senteur est divine !

Sous un soleil de plomb à cuire un oeuf sur le béton (je vous dis pas comme je fais ma cure d'oeufs durs à l'hotel !)... on se traverse des centaines de mètres d'allées non ombragées pour enfin atteindre le Saint des Saints... Trop beau ! Trois temples se dessinent. Le premier consacré à Brahma, le second à Shiva et le troisième à Vishnu. La création, la préservation, la destruction... Version très simpliste car dans l'Hindouisme tout est subtilités et complexités !

A peine entrés sur le site, deux minottes nous abordent et nous proposent de nous faire une visite gratuite car elles veulent pratiquer leur anglais avec nous. En première année à l'université des langues, elles viennent ici rencontrer des touristes. Elles sont trop mignonnes même si elle me font peine avec leur voile épais sur la tête par ce cagnard pas possible ! Elles me répondent que quand on le porte avec joie, on ne ressent pas la chaleur... Voui, bé nous, on la ressent ! Moi qui ne transpire jamais, depuis que nous sommes en Indo, je me transforme en flaques de tous les instants ! En tous les cas, la chance est avec nous, car non seulement leur anglais est bon mais leur culture est grande. Nous apprenons énormément de ces deux petites surtout sur les fresques, véritables bandes déssinées, qui racontent la vie des trois Dieux.  Trois temples sont alignés et face à eux de petits temples dédiés à leur symbole animal.

L'ensemble fait penser à un immense jeu de légos. Toutes ces pierres au sol sont les signes des derniers soubressauts du Mérapi qui s'élève non loin d'ici. Lui aussi, est adoré ici comme un Dieu. On lui fait de nombreuses offrandes afin qu'il sommeille en paix... 

A l'intérieur de chaque temple se trouve la statue du Dieu ou de la Déesse. Sentiment étrange de retrouver ici un peu d'Egypte dans la hiératique des statues... Nous savourons ces instants magiques en présence de ces Dieux imposants bien protégés du soleil et du temps à l'intérieur de ces presque mausolées, chapotés d'innombrables fleurs de pierre retournées.

Nous restons des heures devant chaque fresque à écouter nos deux petites guides nous raconter les passionnantes et croustillantes histoires liées à ces trois Dieux.

Les petits temples dédiés aux animaux symboliques sont tout aussi beaux que les trois principaux. A l'intérieur, la même obscurité, le même silence, la même solitude face à des demi-dieux aussi beaux que les entiers !

Malheureusement pour moi, le temple de Shiva, le plus grand et le plus imposant est toujours fermé au public ! La dernière colère du Mérapi ne l'a pas épargné et il est trop dangereux de s'aventurer encore dans cet immense chapiteau de pierre. Qué dommage ! Shiva est ma déesse préférée, la plus compliquée, la plus sophistiquée, la plus difficile à cerner... Nous ne verrons que sa statue dans le musée mais c'est quand même pas pareil que de la voir dans son écrin ! 'Faudra revenir ! Me dit le minot, très déçu... Voui... si Dieu veut !

Nous quittons nos deux guides qui doivent rentrer à l'Université en les remerciant pour toutes les informations données et surtout leur gentillesse avec nous. On s'échange nos adresses Facebook, promettant de pratiquer notre anglais ensemble lors de nos prochaines connections ! Vive Internet lorsqu'il est intelligent ! On se continue notre visite en extase, seuls, le doigt collé à l'appareil photos !

Avant de continuer l'exploration du site immense, nous passons faire un tour au jardin afin de nous rafraichir un peu car sinon, je pense qu'on va fondre sur place !!!!

Après bien 45 mn de marche sous un soleil toujours plus terrible, nous arrivons enfin au dernier temple encore debout, le temple ou Candi Sewu. Celui-là, est Bouddhiste et on le remarque de suite en admirant les gardiens au gourdin qui ornent l'entrée, les stupas qui montent vers le ciel et les nombreuses statues pas toujours  en bonne état du Sieur Bouddha !

Je sais pas si c'est la fatigue mais le minot est déchainé. C'est le quart d'heure américain de la couillonnade en séries ! 'Faut dire qu'on est seuls au monde ! La marche sous le soleil n'attire pas grand monde !!!! Du coup le site, n'est rrrien que pour nous !

Ce dernier petit temple est cafi de couloirs qui tournent jusqu'au sommet, on découvre de petites salles richement décorées où malheureusement les statues ont disparu....

Nous restons bien longtemps à l'ombre de ces pierres mais le jour commence à décliner. Ici, comme à Bali, le soleil se couche à 6h... Il nous faut rentrer sur Yogia la tentaculaire car je n'aime pas conduire la nuit avec mes méchants yeux qui me font que des misères... Mais j'ai beau appuyé sur l'accélérateur, c'est à la nuit que nous rentrons à l'oustaou, tout fourbus mais tout repus de ces merveilles tant admirées aujourd'hui... 

Boudie ! Que ça m'a donné l'envie d'aller vadrouiller du côté de l'Inde...

Hati Hati ! - Les ATM sur Yogia ne distribue que 100 euros par jour... si on veut faire le plein de liquide avant Sulawesi, prévoir le coup ! C'est pas facile, j'en ai pas trouvé un qui donne plus !!!