Quand le réveil sonne, je suis déjà dans les pantaluches... Et voui... j'ai pas bien dormi et quitter Ubud, c'est comme un peu quitter Bali... Bukit et Kuta... on connait... ça va être cafi d'Australiens tellement bruyants qu'on entendra plus la petite clochette des prêtres au petit matin... Comme si le ciel voulait ne pas me laisser de regrets, il s'étale encore tout gris devant nos yeux... 

Comme d'hab' le Mistoulin ferme son sac à l'arrache pendant que je savoure mon dernier café sur les toits d'Ubud... 

Ensuite, tout va très vite... notre chauffeur de taxi est déjà dans la Monkey Street à nous attendre, on endosse nos pépères, un peu plus lourds qu'il y a quinze jours... Je respire une dernière fois l'odeur de l'encens qui s'envole des petits paniers d'offrandes déposés devant les maisons, sur les trottoirs, on dit au revoir au petit commerçant du coin qui me préparait mon paquet de cigarettes tous les matins..., aux petites masseuses du quartier toujours sourire aux lèvres... et on s'engouffre dans l'auto qui nous emporte loin de nos petites habitudes... Je sais plus qui a dit "Les habitudes tuent..." Je suis assez d'accord pour ce qui concerne les "mauvaises" mais pas pour celles qui font que le quotidien devient plus beau... 

Je vous raconte pas la descente au Sud du Sud de Bali... on est encore tombés sur un fada de chauffeur ! Bababaou ! Avec lui, 'fait pas bon être conducteur de scooter !!! Il les pousserait presque dans le fossé ! Quant aux autos et aux camions... il les voit pas ! Tout ça pour éviter les embouteillages classiques des alentours de Denpasar... A 350 000 roupies le déplacement... on voudrait quand même pas mourir pendant le trajet, qu'on se dit en rigolant "jaune" ! Je suis assise à l'avant et j'ai même pas le loisir de contempler une dernière fois mes belles rizières d'Ubud... on les a déjà dépassées et on se retrouve aux portes de la capitale... toute engluée de circulation... C'était bien la peine de foncer pédale au plancher !!! 

Quand on arrive à Uluwatu... je vous raconte pas l'état de Mémère... elle a l'estomac tout chaviré, qu'un kilomètre de plus et c'était l’éruption gastrique  ! Je suis patraque de chez patraque avec ce rhume qui semble se dégrader d'une méchante façon... Au Gong, la guest que j'avais notée pour notre arrivée ici, est complète... Il est 10h, on s'installe afin de prendre un petit café avant la quête au lit où dormir ! Au moment de partir, la patronne vient me voir, en me proposant une chambre à un très très bon prix (5€ la nuit) mais avec le bug qui fait que le prix est tout petit ! Qu'es aco que ce bug, que je lui fais en rigolant ce qui lui plait beaucoup !?  

La chambre est parfaite... mais... il n'y a pas d'eau ! Il y a bien une salle de bains mais elle ne fonctionne pas encore ! On a l'électricité, internet qui fonctionne parfaitement, une petite terrasse bien sympathique, la piscine que le minot lorgne déjà et on nous propose de nous porter des seaux d'eau comme pour un mandi ! Après avoir fait sa toilette et ses besoins dans l'eau de la rivière des Mentawaï... la franche vérité, ça nous dérange pas outre mesure, cette histoire d'eau ! Zou ! On prend que je fais à la petite dame, toute confuse de ne pas nous trouver mieux ! Moi, tout ce que je vois, c'est le prix... et le confort du lit ! De ce côté là, tout va bon ! 

Les sacs déposés, les seaux montés, on enfourche un nouveau Chouchou d'Amour que c'est le plus peuchère des peuchères qu'on ait jamais eus en Indonésie ! Des coups de partout, une peinture qui s'envole au vent... On rigole comme des fadas avec notre chambre sans eau et notre deux roues tout fatigué... Mais ça roule comme i'faut et on taille la route, à la découverte de l'ouest de Bukit qu'on ne connait pas du tout ! 

Après nos rizières et la jungle toutes vertes... on se retrouve dans un paysage désertique, presque l'Afrique ! Véridique ! 

On se retrouve de longue nez à nez avec des vaches... qu'on se demande bien ce qu'elles peuvent brouter... 

Des feuilles mortes, des arbres tout nus... et des rampants ! Y'en a de partout sur le bord des routes ! Nous qui pensions les avoir évités... c'est râpé ! 'Va falloir faire attention si on balade à pieds au milieu de toute cette sécheresse...

On se prend tous les chemins de traverse mais y'a rrrien à faire, on n'arrive pas à se trouver l'Océan ! Toutes les falaises sont occupées par des Resorts de luxe et à la différence d'Ubud, il est interdit d'y pénétrer si on n'est pas clients ! On fait demi-tour devant des barrières, plus d'une fois, et cet hermétisme commence à bien me secouer les amendons que j'ai pas ! Heureusement, on tombe sur une cérémonie où que les gens nous arrêtent pour qu'on vienne se joindre à eux !  

On passe avec eux un très bon moment à écouter une superbe musique... bien différente de celles d'Ubud. Beaucoup de percussions mais avec des mélodies très jolies...

Mais, comme on est venus ici pour voir l'Océan, on ré-enfourche chouchou en ne désespérant pas de le trouver, ouvert aux peuchères que nous sommes ! En prenant les tout petits chemins, on l'aperçoit enfin ! 

Mais, tout en bas des falaises et sans accès pédestre... on ne fait que l'admirer de très haut ! Et puis,  par nos tout petits chemins, on arrive à passer sans le vouloir une de ces encore barrières d'interdiction !  Zou, on fonce et on se retrouve à l'intérieur d'un Resort que  je vous dis pas le luxe ! En garant Chouchou, on note toutes les grandes marques en matière d'autos et motos... On rigole encore de notre peuchère de scooter au milieu de toute cette opulence de monnaie... 

Mais, arrivés à la piscine, la descente vers la plage... est soumise à contribution ! 250 000 roupies par personne ! 500 000 roupies, c'est le prix pour trois de nos nuits en guest ! On éclate de rire et j'explique à la réceptionniste que Dame Nature est à tout le monde et que c'est fort de Kopi Bali que de nous faire payer la descente au paradis même en ascenseur ! Elle nous montre alors, très discrètement, une petite porte qui conduirait à l'Océan... mais elle nous annonce la couleur : 350 marches à descendre et à remonter ! No souçaï qu'on lui fait en rigolant toujours ! On a de la pratique après tous nos escaliers d'Ubud ! On se prend la petite porte comme Marcel dans le Château de ma mère... la petite porte, des peuchères ! 

Plus on descend plus le bruit de l'Océan est assourdissant ! Les marches sont indonésiennes... 1m de haut chacune, j'exagère de rrrien du tout ! Et, arrivés en bas... je vous explique pas la beauté des lieux ! Un petit paradis malheureusement... presque privé !

Beaucoup de Japonais et de riches Javanais qui prennent un espèce de funiculaire pour descendre se faire bronzette en bord d'Océan ! Des falaises, des rochers, un lagon extraordinaire et bien entendu des paillotes où qu'on cherche même pas à se désaltérer... car si l'ascenseur est à 32€... on n'ose pas imaginer le prix d'un coca ici !

On s'installe à l'ombre d'une grotte et on s'admire le lieu... nous n'avons pas la permission de nous baigner ! Vous le croyez, ça !? Incroyable, non !? Même sur la Côte d'Azur, on ne voit pas ce genre de ségrégation Fiolis/Peuchères...

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La remontée est assez folklorique... on sue père et mère... et la Mistouline sent... comme qui dirait... la fièvre lui monter au front ! Ce coup-ci, c'est bon, je me suis encapée le méchant rhume que je pensais éviter ! On se décide un retour à l'oustau en passant par la falaise d'Uluwatu qu'on n'a jamais eu le temps de visiter. Celle-là, on sait qu'elle est ouverte à tous les surfeurs et qu'on n'aura pas de problèmes de "Lutte des classes" !

Qué beauté ! Une merveille que c'est rrrien de le dire ! On descend par un encore escalier, jusqu'à une grotte d'où partent tous les Australiens avec leur planche à la main... 

L'Océan qui gronde dans ces cavités... c'est quelque chose, c'est moi qui vous le dis ! ça fait bravement peur et on les admire tous de partir ainsi sur les vagues qu'on devine au son, déchaînées... 

Mais c'est déjà l'heure de revenir au Gong. J'ai réservé pour moi et moi seule, une soirée Dance dans le temple d'Uluwatu et il faut que je me prépare. Devant les Dieux, il faut être bien propre et correctement vêtue.

Drapée dans mon sarong et ma chemise blanche que j'ai gardée pour l'occasion, j'enfourche mon peuchère de Chouchou pour me rendre sur les lieux, tout à côté. Je vous dis pas la joie du minot d'être seul devant le pc portable et la piscine ! On dirait que je lui ai offert la lune, tè ! 

100 000 roupies le spectacle, 20 000 l'entrée au temple... ça fait un peu cher et j'ai un peu peur de me retrouver dans un traquenard... mais non ! Il y a effectivement beaucoup de monde mais le lieu est tellement magique au coucher du soleil... que la franche vérité, je regrette rrrien du tout ! 

Tous ces hommes torse-nus, qui chantent sans aucun orchestre, dans la nuit... c'est d'une beauté incomparable ! Ils entrent dans une transe communicative et leur danse est vraiment envoûtante... 

Le spectacle se termine par des jeux de flammes et beaucoup de rires... mais vous le verrez quand je rentrerai, un film, c'est beaucoup plus parlant que toutes les photos réunies...

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Quand je rentre sur Chouchou à la nuit... vous pouvez imaginer combien je peux planer, c'est l'extase totale !!! La franche vérité, si vous avez l'occasion d'assister au spectacle d'Uluwatu, ça vaut vraiment le détour, parole de Mistouline !