Après une nuit de folie où que le ciel nous est tombé sur la tête et que j'ai entendu le plus gros tonnerre de toute ma vie, le soleil est revenu et c'est tant mieux car visiter une grosse mémère comme Jakarta les pieds dans l'eau... ça doit pas être bien sympa. Petit déjeuner rapidos au K, histoire d'un peu se réveiller...

La franche vérité, la Jalan Jaksa... je me demande bien ce que les Routards trouvent à cette rue, à ce quartier... aucune animation réelle c'est peu-être à cause du Ramadan..., des voitures qui passent de longue et qui enfument tout le monde... Non, rrrien à voir avec Ko San Road à Bangkok ou les Popies sur Bali !  

On rentre vite fait à l'oustau changer de chambre et là, on comprend pas bien la chose... mais pour 150 000 roupies (soit 9€) au lieu de 250 000, on a une chambre plus grande et un ventilo qui fonctionne bien mieux que cette clim' qui fait un boucan du diable ! Bonne maison qu'on se dit en s'installant. 

Après avoir demandé trois fois et à trois personnes différentes le plus rapide moyen d'arriver à la fameuse place coloniale de Jakarta..., on choisit de prendre le bus à l'arrêt Bank Indonesia. De là, c'est direct jusqu'à la ville ville (Kota Jakarta).

Le bus est climatisé pas trop fort, juste ce qu'il faut et les gens sont tous adorables. Si la ville n'est pas géniale, les gens sont au moins très sympathiques ! 

A 9h30, on est déjà sur la Fatahillah place, le Jakarta colonial... celui du temps des Hollandais... mais là... c'est encore un choc ! Je me pensais le quartier piéton...  il n'en est rien ! La place est tout comme le reste, cernée par les autos, les motos, les bus... Aucune mise en valeur de ce patrimoine qui tombe en mille morceaux... Qué misère ! Une vraie désolation pour les amoureux de l'Histoire... 

Même à Colombo les Sri Lankais ont bien mieux su profiter de ce patrimoine laissé par ses occupants... Je veux bien qu'on veuille effacer certains pans de l'Histoire... mais à ce point, cela en est stupide ! Il y a bien quelques efforts de faits sur certains bâtiments qui abritent des musées mais qui donnent franchement pas l'envie d'y entrer... et ça, c'est pas de moi ! 

On est tellement déçus par ce bout de ville qu'on espérait bien plus beau qu'hier... qu'on s'assoit dépités et qu'on se pense que la franche vérité... même pas un jour n'est à consacrer à cette ville qui n'a pas su se développer sur un passé qui n'était pas à totalement rayer de son histoire... 

Alors nous, quand on n'a pas le moral... c'est vers la mer qu'on se tourne ! Elle au moins, elle saura peut-être nous redonner le sourire ! On se met alors à longer un canal, c'est bien connu, tous les cours d'eau se jettent dans la mer. Plus sale que ça, tu meurs... même Bangkok est bien plus propre avec tous ses canaux... 

On se traverse des quartiers pas possible que dégun il y mettrait les pieds même en étant payé, on ne rencontre aucun occidental et on les comprend, tous les yeux sont braqués sur nous et il nous prend un délire pas possible qu'on se met à chanter sous un cagnard qui tue, histoire de dédramatiser une situation dont on a l'habitude mais qu'on se passerait bien !

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Bref, c'est dans un état pas possible qu'on arrive enfin à l'entrée du port de Sunda Kelapa, enfin on se le suppose car on commence à voir des marins, des machines à coudre des bâches, à tendre des filets, toute une activité qu'on a du bien connaître à Marseille, au tout début du 19° siècle ! 

Puis c'est la grosse barrière et la cabane à pagare ! Et voui ! 5000 roupies l'entrée pour tous les deux, 0,30 centimes... je sais pas dans quelle poche ça tombe mais j'espère que c'est dans celle des marins ! Car, je vous dis pas le travail de ces hommes  sous un soleil  de plomb ! Un truc de fadas ! Je pense à nos dockers, de longue à se plaindre... ici, c'est autre qu'une révolution qu'il faudrait pour les Droits du Travail ! 

On se mange ainsi, comme les marins, un kilomètre de quai où les pinisis ou bugis, ces fameux bateaux traditionnels des Célèbes sont alignés en rang d'oignons, sous un cagnard que notre soleil de Provence en plein midi, c'est de la galette à côté ! S'il n'y avait les moteurs qui remplacent les mats, c'est pas des blagues que je vous raconte, on se croirait sur les Docks à Marseille bien avant César, Marius et Fanny ! 

La mer, on se la voit... rapidos... parce que rester là en plein soleil, dans la poussière, le bruit et les camions qui font un va et vient pas possible, c'est pas trop le top comme endroit pour se reposer ! On peut pas franchement dire qu'elle nous a remonté le moral... elle est toute aussi polluée de plastiques que les canaux qui s'y déversent... 

Et zou maï, un kilomètre à se refaire en sens inverse ! On a beau faire du stop, sur le port, ça marche pas ! On est tellement épuisés en arrivant au bout du quai qu'on se décide le retour sur la place en mode tuk-tuk, ça va nous reposer un peu les petons qui chauffent énormément sans oublier mon nez qui commence à peler ! Et voui les filles !!! Je commence ma pelade que vous connaissez bien quand vous me voyez revenir !  

Je vous dis pas comme on s'installe fissa au Batavia Café, pourtant on avait décidé de ne pas y laisser nos sous (réputé pour être cher !). Mais, là, c'est un must ! On a besoin de beau, on a besoin de frais, on a besoin de calme ! Cette ville, elle est too much, too much de tout, pas assez de finesse, de beautés, tout est brut de décoffrage alors qu'on pensait se trouver un peu de ce qu'on avait tant aimé à Jogyakarta...

On s'enfonce dans les canapés, café pour moi, coca pour le Mistoulin, on se délecte de la musique des années 40, de cette ambiance coloniale qui ne réside plus qu'en ce lieu... On est aussitôt catapultés dans un autre espace, une autre dimension... et on se laisse emporter vers un temps qui n'existe plus mais qui devait être bien agréable pour les Hollandais installés ici autrefois... 

Il est 14h... on paye lourdement l'addition, 6€ le tout, façon occidentale mais on en avait trop besoin ! Rassasiés de calme et de beau, le minot veut rentrer, il déteste Jakarta et j'avoue qu'à l'exception des gens qui sont tous adorables... je n'ai plus guère l'envie de fondre dans ces rues nauséabondes et toutes emboucanées de voitures...

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Zou ! On se rentre, Jakarta, ça le fait vraiment pas ! 

On va refaire nos sacs, tranquille, pour la longue journée qui nous attend demain, Jakarta-Semarang... six heures de train... à mon avis... pas présidentiel du tout !