Boudie, le réveil sonne, on a les yeux tout bordés d'anchois... mais quand faut y aller, faut y aller ! On se lève humides, tout comme on s'est couchés, dehors c'est encore plus humide et quand on prend la douche, on a comme qui dirait l'impression d'être presque secs ! Si, si, Véridique ! Deux kilomètres plus tard, on est totalement trempés de sueur et on embarque dans le canoe qui nous mène à l'entrée du Parc.

45 mn de marche plus tard, en quasi verticale position tout du long, que je vous dis pas dans quel état j'arrive (décidément, j'ai pas la forme du tout...) on se découvre deux spécimens magnifiques ! Après l'effort toujours le réconfort !

500 individus vivent dans le parc immense. C'est peu mais le centre de réhabilitation tente de remédier à la disparition de l'espèce. On passe plus d'une heure à observer ce male nommé Baba et une petite femelle. Leurs regards sont saisissants, presque humains. Qué plaisir de les voir s'ébattre librement dans cette nature si généreuse. Ils se déplacent très lentement, avec facilité de branche en branche, mais on sent à chaque mouvement la force cachée derrière chaque muscle. Leurs mains est puissantes, leurs dents fortes et massives mais jamais on ne se sent en insécurité. Des rangers veillent autour de nous dans la plus totale discrétion. Le silence est roi, le minot et moi sommes muets d'admiration, le sourire aux lèvres comme des ravis de la crèche !

Il est temps de quitter nos nouveaux collègues, il ne faut pas les déranger plus que nous ne l'avons déjà fait. La descente est plus facile et on se décide une petite balade, jalan-jalan au bord de la rivière. Petit pique-nique au bord de l'eau, cascades magnifiques, fleurs éclatantes de couleurs, un vrai régal dans la plus grande solitude.

Ce sont les macaques comme l'an dernier qui viennent encore nous emboucaner ! 'Fallait bien qu'on se termine la journée avec une embrouille !

Ils sont nombreux avec beaucoup de petits et peut-être craignent-ils mon appareil photos. Les voilà qui nous foncent dessus, crachent, montrent les dents. Mais comme l'an dernier sur Bali, j'adopte l'attitude maman gorille. Je me gonfle, je balance les bras, frappe ma poitrine et sort ma grôsse voix de poissonière en lançant des cris rauques et violents. Et puis quoi encore !? Moi aussi, j'ai un petit à protéger, non mais ! Je conseille l'attitude animale à tous, tant soit peu qu'on n'ait pas peur du ridicule ! Le minot est mort de rires et on se termine encore la journée sur une belle note !