• 07 août - Le Peuple Bajo ou les gitans de la mer

     

     

    Nuit de ronflards bercés par le bruit des vagues qui viennent lécher les pieds de notre bungalow... Petit déjeuner à s'en casser le ventre, un café bien chaud, une crèpe au sucre, des fruits frais, la petite cigarette sur la terrasse du bungalow principal pour bien clôturer le tout... Que du bonheur ! On est 10 sur l'île et le silence est roi...

    En plus aujourd'hui, c'est visite au peuple Bajo ! On est six participants, on peut affréter un bateau de pêcheurs pour un prix raisonnable. J'ai tellement entendu parler de ces gitans de la mer qui vivent sur les eaux, loin des terres et en totale autarcie, que je me languis trop d'enfin les rencontrer... Pourvu que la déception ne soit pas au rendez-vous comme pour les Torajas... ça me ferait bien de la peine...

    On se prépare nos sacs dans la plus totale tranquillité quand soudain, je me rends compte que mon équipement de snorkeling et les chaussures du Mistoulin ont disparu de la terrasse ! On se pense d'abord que ce sont les chiens de la famille qui se sont amusés avec, mais on a bien du mal à les imaginer avec palmes et tuba jouant les scuba-divers ! Il est clair au bout d'une heure de recherche... que dans la nuit, notre terrasse a été visitée ! Première fois à Katupat, selon les gérants ! 'Fallait que ça tombe sur nous ! Police, description... grosse perte de temps... C'est pas tant pour l'équipement de snorkeling, bien qu'il m'ait coûté un oeil, mais c'est surtout pour les chaussures du minot que je maronne grave car il n'a plus que ses chaussons de mer à se mettre aux pieds ! Un peuchère de chez peuchère ! Qué misère, ce masque qui nous poursuit depuis qu'on a posé le pied sur Sulawesi ! 'Va falloir que le vent tourne car je commence à quelque peu saturer !!! Mais, bon, quand les embrouilles commencent, 'faut pas trop faire cas, 'faut faire le dos rond, en rire et surtout se penser à autre chose ! Zou, on embarque, direction un point sur la carte au nord de Katupat.

    On passe devant des îles superbes inhabitées, quelqu'unes sont bordées de plages de sable blanc où se balancent des cocotiers par centaines... On se croirait des explorateurs d'un monde nouveau...

    On croise déjà  quelques quelques Bajos sur leur pirogue, ils sont tout sourire et nous font de grands signes de bienvenue... On approche... on approche...

    On s'engage dans une mangrove où curieusement aucun oiseau ne vient s'y accrocher... Etranges les Togians ! Ici, toutes les îles sont de petites jungles miniatures mais il n'y a pas l'ombre d'un oiseau, pas de singes, pas de gros mamifères, seuls les poissons sont ici les rois du monde, sous l'eau, à l'abris des regards non-indiscrets...

    Mangrove après mangrove, île après île, un bras de mer puis enfin le village Bajo qui s'ouvre devant nous, immense et perdu au milieu de nulle part. Les enfants commencent à nous faire de grands signes avec les bras, de joyeux Hello fusent sur les pontons... Quel plaisir de voir leurs sourires illuminés ce village de planches et de palmes...

                                                         

    Nous passons deux heures extraordinaires avec eux. Ils ne parlent pas l'anglais mais notre simple Bahasia fait l'affaire et surtout, les rires et les sourires font le reste. Ils veulent tous être pris en photos avec nous ou veulent voir leur photo seul, en groupes d'amis ou en famille.  Mon doigt ne quitte pas le bouton de mon appareil photos que véridique, j'en ai des crampes. On rentre dans les maisons, on partage des moments simples avec chacun, on se touche les mains, les bras, certains nous prennent par le cou... Tout est en fait très charnel et presque affectueux. On est si peu habitués à ce genre d'échange et de partage... que ça nous fait tout drôle. On se retrouve une simplicité d'enfant qu'on aurait perdue sur le chemin de l'âge... 
     
     
     
     

    Au marché, on trouve même le bonheur du Loulou pour 5 euros, une paire de tatanes ! Il est sauvé, il ne repartira pas d'ici en chaussons de mer ! Comme quoi, 'faut pas s'en faire, tout s'arrange ! Les enfants nous prennent par la main et nous font découvrir leur monde... Les familles sont énormes, minimum quatre enfants et on s'en rend compte, la majorité du village est composée de minots ! C'est fou et c'est certainement pourquoi il règne ici cette joie de vivre extraordinaire. Une école pour les petits et les grands, quatre mosquées, des fontaines d'eau douce, des petites échoppes... Tout est rustique et spartiate mais il y a tout ce qu'il faut pour vivre de la mer et sur la mer. Tous sont pêcheurs et fermiers. Ils n'ont qu'à brûler un bout d'île vierge pour planter le clou de girofle, la denrée chère qui leur permet d'avoir un peu d'argent. Il sèche au soleil sur tous les pontons, tout à coté du piment qui sert à agrémenter les hot sauces qui accompagnent le riz, élément de base.

    Certains ont le visage badigeonné d'une crême jaune... surtout les femmes et les petites filles. Elles nous expliquent que c'est pour se protéger du soleil qui brûle d'une façon que c'est rrrien de le dire. On cherche l'ombre au milieu de cet ilot sur l'eau... comme des âmes en peine, nous, les cachets tout blancs !

    On croise même des homosexuels qui se tiennent ouvertement par la main, toujours mieux habillés que les autres, marchant nonchalement et le plus naturellement du monde au milieu de tous ! En pays musulman, ça surprend, c'est moi qui vous le dis ! Comme quoi en Indonésie, l'Islam est vraiment particulier, différent sur chaque île, sur chaque coin d'île !

    Mais il est déjà temps de reprendre la mer. On a du mal à quitter ces gens si attachants surtout les enfants. Avec le Loulou, on s'arrête dans une échoppe pour acheter des Goulas Goulas (bonbons) à tous ces minots qui nous accompagnent depuis notre arrivée ici. C'est la folie autour de nous, on se croirait des Pères Noël alors que ce qu'on leur offre, n'est rrrrien en comparaison de ce qu'ils nous ont donné si généreusement !

    Alors que le bateau s'éloigne, ils sont tous à nous faire de grands signes d'adieu et on a comme qui dirait un petit pincement au coeur de les quitter... On est tous silencieux dans le bateau qui nous mène vers une plage pour un déjeuner en toute simplicité.

                                           

    Pour dessert, quoi de mieux que de grimper tout en haut d'un cocotier !?

                                          

    Que du bonheur ! Et pour le matériel de snorkeling chouravé, on va dire que c'est déjà un mauvais souvenir oublié... Après le dîner, couchés côte à côte avec le minot, séance d'étoiles sur le ponton,  trop beau, trop bon...

     

     

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  • Commentaires

    4
    ElaT
    Lundi 27 Janvier 2020 à 21:27
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    3
    Thomé Jacques
    Jeudi 16 Janvier 2014 à 15:40

    Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. L' affection et la sympathie valent leur pesant d'or, et tu as bien fait d'offrir ces bonbons à de si gentilles personnes. Magnifique peuple Bajo !


     

    2
    Samedi 15 Septembre 2012 à 20:40

    IL EST VRAIMENT MERVEILLEUX CE PEUPE BAJO, VOUS AVEZ PASSÉ DES MOMENTS UNIQUES PARMI EUX, 

    CE SONT TOUJOURS LES GENS SIMPLES QUI OFFRENT LE PLUS AUSSI BIEN LEUR COEUR , QUE LE PARTAGE DE LEUR VIE QUOTIDIENNE .

     

    MERCI ISABELLE DE NOUS OFFRIR CES MERVEILLEUX MOMENTS, QUEL PLAISIR J'AI À TE LIRE 

     

     

    POUR LES MAUVAIS, C'EST PLUS FACILE POUR MOI DERRIÈRE MON PC  !!!!!

    1
    Mardi 11 Septembre 2012 à 19:40

    Que se passe-t-il ? Je viens pourtant comme la pluie après le déluge et je suis le premier à commenter… Quelle découverte ce peuple Bajo. Magnifiques images ! On oublie les déceptions d'hier, et vive les surprises de demain !

    Erwin

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