Je sais pas si c'est parce qu'on est trop épuisés... mais on a dormi comme des  bébés, même au milieu des rats et des souris ! Toujours levés 7h du mat' mais avec un peu plus de punch ! Petit déjeuner toujours aussi léger de rrrien ou alors d'inmangeables, entourés de gens qui voient tout en rose qu'il faut surtout pas leur dire qu'on se sent pas bien dans le coin sinon i'vous mangent ! On en arrive à se penser le minot et moi, qu'on doit finalement être très difficiles pour pas se plaire ici ! En fait, tout s'explique quand on commence un peu à parler sous, avec les gens ! Tous les contents sont dans des chambres de luxe à payer 500 000 à 600 000 roupies la nuit, alors que nous, on nage pas dans la même catégorie !  On se prend toujours des chambres standards et ici ce sont des chambres de peuchères surtout si on n'est pas Divers (plongeurs) ! Dans les centres de Diving, c'est toujours le même scénario, les snorkelers sont toujours moins bien traités que les plongeurs au niveau logement  car forcément, ils dépensent beaucoup plus d'argent ! Qué misère ! C'est pour ça que je ne voulais pas venir ici ! Mais on y est... et va falloir faire avec !

Départ pour l'excursion de la journée à ne pas rater entre 8h et 9h30. Toujours aussi précis les horaires par ici ! Et après on critique les Marseillais et les Corses ! Tant et si bien qu'à 8h15 alors qu'on n'est pas encore prêts, vu qu'ils sont toujours en retard... éh bé, ça loupe pas, on vient nous chercher dans le speed. Et zou maï, le départ en catastrophe ! On se prend la moitié des choses, on oublie le reste et on embarque à l'arrache sur la pirogue du Paradise Resort, préférant rire de ces horaires de gatchempêgues !

Et nous revoilà à faire "Maman les petits bateaux" pour on sait pas combien d'heures puisque le capitaine m'annonce trois minutes de navigation ! Trois minutes, trente minutes, trois heures... va savoir !? Patience est mère de Sulawesi ! Le mieux c'est de s'installer le plus confortablement possible et d'admirer le paysage. Et quel paysage !

Approximativement deux heures plus tard, la pirogue stoppe au milieu de l'Océan... On pensait s'arrêter sur des îles, on s'arrête en pleine mer ! Qu'és aco !? Avec nos deux nouveaux collègues italiens, on décide de faire PLOUF et d'aller voir par nous-mêmes ! Et quelle surprise de se retrouver sur un atoll ! En pleine mer, un récif de corail d'à peine quelques mètres ! Une pure merveille même si les nuages nous gâchent un peu la visibilité !

Toutes sortes de coraux, mêmes des bleus qui sont trop beaux... A quelques mètres, un serpent de mer, rayé blanc et noir, un de ceux qui font bravement peur car leur venin, au niveau de la queue, est aussi puissant que celui des cobras. On a un peu le trouillomètre à zéro mais 'parait qu'ils sont pas du tout agressifs alors on le laisse s'escaper tout en admirant son superbe déhanché... Le silence et seule notre respiration pour tempo... ça c'est mon monde, loin des hommes et de leurs turpitudes... Un monde où tout n'est que beauté comme à l'orée du monde. Un espace si grand et si profond, qu'on se laisserait bien emporter dans ses profondeurs, au loin, si bleues... Tout n'est ici que perfection, valse de mille couleurs... Trop beau ! Y'a qu'à voir la tête du minot lorsqu'il remonte à bord pour comprendre que si nous n'avons pas encore trouvé notre paradis au niveau de l'hébergement, le monde marin, lui, ne nous déçoit pas, bien au contraire ! Mieux qu'à Menjangan (Bali) ne cesse de dire le Mistoulin... c'est dire comme c'est beau ! "Lunch-time" nous fait le capitaine en nous dirigeant vers une plage de rêves, en criant le nom de Katupat. Que ce nom sonne bien à mes oreilles !

Au loin des bungalows... Là, je vous dis pas comme mes neuronnes fusent à la vitesse supérieure ! Je saute à l'eau, me dirige direct vers une cabane qui semble la réception, trente et un trente deux, j'ai trouvé notre paradis, du moins je l'espère encore ! Le Fadila Cottage ! Des bungalows sur la plage, un village Bajo en face, pas de Resort en vue, que du simple qui se la joue pas... Ici, ça va le faire, que je me dis aussi sec !

On mange du poisson tous les soirs !? No souçaï, on adore ! Le prix est bien moins cher qu'au Paradise !? Wonderful ! Et en plus, le bungalow est propre, sur pilotis, avec vue sur la mer, hamac sur la terrasse, l'électricité fonctionne et les quatre Français présents sur l'île sont tellement ravis de l'endroit qu'ils y sont restés tout leur séjour. C'est réglé, demain, le patron vient lui-même nous chercher à notre Resort pas de luxe ! Trop bon ce hasard qui fait bien les choses ! C'est tout heureux qu'on se mange encore le pique-nique riz à la vapeur made in Paradise, allongés sous les cocotiers du Faddila Cottage, se disant qu'enfin demain, on va peut-être manger à notre faim !

C'est le coeur et l'estomac tout légers qu'on réembarque dans notre petite barquasse. On comprend pas bien où qu'on va, surtout quand on nous arrête sur une plage et que le capitaine se met à prendre un chemin vers la terre ! Mais où qu'on va comme ça, qu'on se dit en lui emboittant le pas... Pas très loin, on se retrouve devant un lac et on comprend alors qu'on va nager au milieu des méduses ! Le minot qui les craint comme la peste commence à palir de frayeur...  Et puis, on se dit que si on nous mène ici, c'est qu'y'a pas de danger, non !? Et Plouf dans une eau si sombre qu'une mère en perdrait ses petits, en direction du milieu du lac. La franche vérité, l'eau est bouillante, on n'y voit nibe de nibe et on se fait tout un tas de films sur les fameux crocodiles marins de Sulawesi... Quand soudain, montent des profondeurs, des centaines... des milliers de jelly-fishes ! Un vrai ballet de salariés ! Toutes montant vers la surface, vers nous, en rythme bien huilé... Trop beau !

On en touche une, puis deux... à la fin on se retrouve à jouer à Jelly-fish ball ! C'est doux comme du velours et totalement innofencif... Dans cette obscurité, c'est totalement magique ! Expérience inoubliable qui nous fige dans un silence tout empli d'émotions fortes... très fortes... De retour sur le bateau, c'est épuisés mais ravis que nous reprenons la mer... Après ce spot là, la plage de rêves où nous nous arrêtons, nous semble presque insignifiante tant les méduses nous ont laissé médusés !

Le retour au Paradise est un peu douloureux ! Et voui, partis à l'arrache de l'hôtel, on y a oublié nos tee-shirts de mer ! Je vous dis pas le monstrueux coup de soleil sur le dos et les cuisses ! On est rouges comme des écrevisses sortis du bouillon ! Sur Bali, j'avais les pieds qui fument... là, j'ai comme qui dirait l'impression d'être une torche vivante ! Qué fadade que je me dis... pourtant la mer je la connais bien ! J'aurais pas du oublier... mais le mal est fait, va falloir faire avec et surtout se badigeonner de crême après soleil dès qu'on rentre à l'oustaou ! C'est canés de chez canés qu'on se regarde le balancier frappé la mer, comme un pilon le pistou... On dort debout !

Au Paradise, encore un repas de peuchères ! Un crabe pour six vous le croyez !? Heureusement que demain, on lève le camp ! On est tellement faibles à ne manger que du riz qu'on a les jambes qui tremblent et la tête qui tourne...