27 Août - Jimbran... Adieu Chouchou d'Amour

Sur Kuta, on ne dort jamais la première nuit mais épuisée, on s'effondre la deuxième et je vous parle même pas de la troisième nuit où là, on succombe aux bras de Morphée sans compter les moutons ! Surtout que hier soir, je me suis pas couchée tôt ! J'ai retrouvé mon veilleur de nuit d'il y a deux ans avec qui j'ai passé des soirées bien agréables à discuter de tout et de rien sous les étoiles. Ketut, content de me revoir et curieux de savoir ce que j'ai fait cette année sur son île est très impressionné par mon Road Trip, lui qui n'a jamais quitté Kuta. Quand il apprend que j'ai loué mon Chouchou à Jimbaran et pour 50 000 roupies par jour, il me propose de passer par lui la prochaine fois et pour 25 000 roupies ! Du coup, j'ai passé toute la soirée à préparer mon prochain itinéraire avec lui, entre Bali et Java ! Pas encore rentrée... déjà repartie...  mais j'ai fait de très beaux rêves ! 

C'est donc avec difficulté que j'émerge de dessous mes draps à une heure un peu tardive... Je me savoure mon petit déjeuner car je sais que c'est le dernier, tranquille, avant le grand départ. Les petites dames en cuisine ont pris soin de me déposer une fleur de frangipanier, elles savent que je pars demain et que j'ai le cœur gros...

Je lambine pas mal sous le soleil comme si je retardais minute après minute l'instant où il me faudrait me pencher sur Gros et Petit Pépère à faire !

Et quand je m'y mets sérieusement en étalant tout mon barda sur le lit sans oublier tous les petits cadeaux à ramener, je suis devant une évidence... Le poids de Gros Pépère avec les sangles à scooter qui pèsent un âne mort, ne passera pas en soute sur Air Asia où je suis plus limitée que sur Emirates. Quant à Petit Pépère, il n'est pas assez grand pour contenir ce que je pourrais partager comme poids...

C'est bien la première fois que je me retrouve dans l'obligation d'acheter un autre sac ! Je n'avais pas prévu le poids et l'encombrement de ces sangles dont je ne veux pas me séparer parce que je les ai payées chères et que j'ai bien l'intention de m'en resservir l'année prochaine ! 

Zou ! C'est décidé, je pars en chasse d'un sac cabine plus gros et à roulettes et c'est pas ce qui manque dans les Popies ! Beaucoup de sacs imitation Vuitton, Chanel and Co... que je ne regarde même pas parce que j'ai pas envie d'embrouilles à la douane Française et puis d'autres plus neutres. Tout en haut de ruelle, j'en trouve un qui pourrait le faire mais on m'annonce 800 000 roupies ! Boudie, trop cher que je fais en passant au magasin suivant qui, bien entendu, a le même en stock puisqu'ils ont tous les mêmes fournisseurs ! D'échoppes en échoppes, le prix ne fait que descendre sous mes "trop cher" criés bien fort et quand j'arrive enfin au bout du bout quasiment sur la plage, j'obtiens enfin mon sac à un prix raisonnable pour chacune des parties, soit 200 000 roupies.

C'est toute fière que je remonte Popies I avec mon sac dans les mains en répondant laconiquement à la question "A combien tu l'as eu !?" de tous les gens chez qui je me suis arrêtée et avec qui, je n'ai pas fait affaire ! Rentrée à la chambre, tout rentre enfin dans mes deux sacs avec des poids acceptables en soute et en cabine. Mais j'éclate de rire devant le spectacle ! Un sac de baroudeuse et un sac de fille... contraste plein de paradoxes mais c'est finalement tout à fait moi ! 

J'ai même de la place pour une petite cartouche de cigarettes, toujours moins chère ici, du moins pour l'instant ! 20 000 roupies le paquet soit 1€35... mais des bruits courent que Jokowi veut faire passer le paquet à 50 000 roupies dans un mois ! 

C'est la fin de matinée quand j'ai tout réglé mon départ, sacs et taxi pour demain... me reste une chose bien difficile... rendre Chouchou d'Amour... à Jimbaran, là où ce Road Trip a commencé.

C'est le cœur encore bien gros que je le fais démarrer en lui parlant comme s'il pouvait m'entendre ou me répondre et comme une grande fadade que je suis ! Tout cabossé comme je l'étais quand je l'ai loué après ma stupide chute sur Java, je dois lui rendre hommage car il a assuré comme un lion pendant ces trois semaines, tout spécialement entre Ubud et Munduk, en montagne et sous des trombes d'eau. On a vécu tous les deux, de grands et beaux moments tout comme de grands moments de solitude dans la galère. Je m'y suis donc, attachée...

La circulation en ce Samedi est très dense entre Kuta et le début de la presqu'île de Bukit. Je mets presque une heure au lieu de trente minutes habituelles parce que je me trompe un gros chouïa pour retrouver la maison de Lydie et Chonchon ! J'ai pas une mémoire de poisson rouge pour rien ! Qué misère !

Il était prévu que je leur laisse tout mon stock de médicaments et ma carte SIM d'ici. Comme je n'ai pas été malade une seule fois pendant ces deux mois (et c'est tant mieux, ça me change des autres voyages où j'ai toujours eu de très grosses fièvres), le sac est plein de choses qui leur seront plus utiles qu'à moi, en particulier les antibiotiques.

Quand j'arrive enfin, on est bien content de se retrouver et on se pite un bout ensemble. Je regarde avec tendresse ce petit coin de paradis qui m'a si bien requinquée quand je suis arrivée sur Bali toute pleine de plaies et de pansements. C'était il y a trois semaines et j'ai pourtant l'impression que c'était il y a bien plus longtemps... Beaucoup de kilomètres, beaucoup de belles retrouvailles et nouvelles rencontres... le Road Trip tel que je me l'étais rêvé et que je voulais enfin vivre. Je n'ai pas été déçue, tout a été merveilleux du début à cette fin, aujourd'hui, entre amis qui se retrouvent pour se quitter à nouveau dans l'espoir de se retrouver ici ou bien ailleurs.

Le collègue Dewa vient chercher Chouchou sur le coup des 16h... et la séparation est douloureuse. Je sais que le mot FIN doit à présent s'inscrire sur ce beau voyage en pays des Dieux.

Quand on termine cette belle après-midi sur la plage de Jimbaran, je me rêve un bon Pastaga nécessaire à mes états d'âme bien étranges... tristesse et douleur de partir, joie de retrouver tous ceux que j'aime... Mais il n'y en a pas sur la carte et un verre de vin pas bien buvable coûte un bras ici !

Dernier jus de fruits frais, dernières bazarettes sur ce ciel qui doucement s'étoile avec au loin les avions qui décollent et atterrissent... Demain, je serai dans l'un deux... direction Jakarta...

... et un long périple de 24h m'attend, qui va pas être galette... comme d'habitude !