Bababaou ! Ce matin le temps est un peu plus dégagé mais c'est pas gagné pour Tirta Empul... Comme il ne pleut pas, on tente quand même le coup et on enfourche Chouchou avec tout notre pataquès de maillots, sarongs, serviettes, slips de rechange et tutti quanti ! 

Mais on fait même pas 20mn de scoot... que Madame la plouie s'invite et que mes lounettes sont encore inutilisables ! Zou ! 'Faut s'arrêter sinon, avec toute cette circulation... on va bien finir dans le fossé ! Petit Bali Kopi, histoire de se réchauffer et d'attendre que ça passe sur le bord de la route... 

Mais... ça s'arrête pas ! On décide de quand même continuer... en priant Ganeshou de nous accorder un peu de soleil... au moins pour les bains rituels... parce que vous le savez... la Mistouline craint le froid que c'est rrrien de le dire ! On force un peu sur les visières coincées de chez coincées, ça abrite un chouïa des gouttes... Vroum-vroum et on arrive au temple de Mengening qui se situe à juste un petit kilomètre de Tirta. Et là... Oh Miracle ! La pluie s'arrête ! 'Fait pas très chaud et on se garde les polaires mais au moins, on va pouvoir un peu sécher avec ce petit vent qui se lève...

On ne connait pas du tout ce temple et j'ai lu récemment que les eaux y étaient toutes aussi sacrées qu'à Tirta et que les bassins étaient superbes. Donc, cette année, on va lui accorder un peu de cette ferveur qu'on destine toujours à sa célèbre voisine ! 

On doit pas être les seuls à l'oublier... car on voit dégun, ni à l'entrée, ni à l'intérieur, à l'exception de deux indonésiennes qui sont venues y prendre leur bain du matin et un occidental qui semble s'être perdu ici ! Trop bon qu'on se dit ! On va avoir le lieu rrrien que pour nous ! Dès qu'on descend le grand escalier qui conduit aux bassins, le bruit des cascades, des fontaines et le déversement des vasques font un bruit magique.. 

Un grand escalier remonte jusqu'au temple mais... 

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... la franche vérité... si les bassins sont magnifiques, le temple... ne nous inspire franchement pas ! Aucun prêtre, aucune petite clochette, une grosse pyramide centrale, quelques petits mérus... mais on ne ressent pas grand chose sinon de l'admiration pour l'architecture...

Le temps est toujours instable... du gris... du bleu... du gris... mais il ne pleut toujours pas ! Ganesh, Ganesh nous te prions... Rrrrien qu'à l'idée d'entrer dans les bains froids sans un rayon pour me réchauffer... j'en ai le frisson qui tue, tè ! Même le minot, pourtant pas frileux pour deux roupies commence par me dire qu'il hésite à faire trempette ! Boudie... être venus jusqu'ici et pas tenir ma promesse... je peux pas ! Qu'il neige, qu'il vente ou qu'il pleuve... je me pense que je peux pas reculer !

Bien arrivés à bon port, on paye l'entrée qui n'a pas augmenté depuis la dernière fois, soit 15 000 roupies chacun. Je file acheter mes offrandes et je prends les plus belles, les plus travaillées auprès d'une petite dame toute contente de me voir partir pour les bains. Curieusement le petit vent s'est arrêté et si le soleil n'est toujours pas là, je tombe la polaire ce qui est bon signe ! 

Même pas on s'arrête dans les jardins, on file direct vers les fontaines... 

Que de souvenirs ici aussi ! Je me revoie le Mistoulin encore tout pitchoun et tout intimidé devant ce rituel un peu compliqué à comprendre au début... mais qui, très concentré et avec tout son cœur avait prié la Déesse qui préserve ou redonne la santé, sous toutes les fontaines... Quand je le vois grand comme une canisse... je me dis que le temps a passé trop vite...

Mais les bains... sont cafi d'occidentaux... Ils sont plus nombreux que les Indonésiens ! Tous à prendre des photos des gens qui prient sous les fontaines à juste quelques centimètres d'eux... C'est un truc que je comprendrais jamais ! C'est pour ça que je m'embarque toujours un super zoom afin de prendre les gens de loin et ainsi ne pas les déranger... Là, on se croirait au cirque que c'est rrrien de le dire ! On attend bien une heure que ce gros flux passe et puis c'est le Mistoulin qui se lance ! Tant mieux, il va tester l'eau pour moi que je me pense tout bas... Comme d'habitude, il fait tout le parcours à sa sauce mais l'essentiel c'est de participer comme dirait Môssieur de Coubertin ! Elle est trop fière la Mamma ! 

Quand enfin il sort de l'eau, rrrien qu'à voir les frissons qui le secouent... j'ai le mien qui tue et qui démarre au bas du dos ! Mais... je me suis bien conditionnée mentalement pendant la prière ! Tout commence par une offrande sur le grand autel avec bâtons d'encens allumés, puis une prière sur les dalles. Ensuite et seulement ensuite, on peut descendre dans le bassin avec une offrande et un bâton d'encens allumé qu'on vient déposer sur la première fontaine. Je vous dis pas l'entrée dans l'eau, elle saisit un gros chouïa !  

Ensuite, on se lave la figure trois fois avec l'eau, on prend une fleur que l'on place à l'extrémité de ses doigts et on la présente à la Déesse mains jointes sur le front et au niveau de la bouche. Prières pour chacune des copines qui me l'ont demandé ou qui me l'ont pas demandé... Ensuite, on place la fleur dans ses cheveux, pour les hommes, derrière l'oreille. Après, je sais pas trop combien de fois il faut passer sous le jet d'eau parce que tout le monde fait différemment mais je le fais trois fois, pour les trois Dieux principaux que j'oublie pas en passant, d'ici qu'ils se vexent, on sait jamais ! 

Là,... c'est le très gros frisson même si le soleil tente de percer... la température extérieure est pas vraiment au top ! On procède ainsi sous toutes les fontaines et il y en a beaucoup... 

A la dernière fontaine... c'est l'immersion totale... mais là... on sent plus son corps ! On plane ou on est gelé ! Mais la franche vérité... ça fait un bien fou ! 

Et puis on termine en revenant vers chacune des fontaines déposer une offrande car quand on est seul, c'est plus pratique que de le faire au fur et à mesure, on a ainsi, pas les mains de prises ! Voilà, vous savez tout de comment i'faut faire, toujours avec l'esprit et le cœur !

Et vous le croyez que le soleil i'nous est revenu juste au moment où je sortais de l'eau !? La Déesse a voulu me mettre à l'épreuve du frisson qui tue, c'est pas possible autrement ! Du coup, no souçaï pour sécher toutes nos petites affaires car on a qu'un sarong et il faut qu'il soit sec pour continuer la touche finale, la prière dans l'enceinte sacrée du temple ! 

On retrouve sans problème notre petit pont où qu'on a l'habitude d'étaler tout notre pataquès et sur la pierre chaude ou sur les rambardes, tout sèche en à peine trente petites minutes ! Juste le temps d'aller s'acheter un quelque chose à manger parce que nourrir son spirituel c'est bien mais remplir le petit ventre, c'est bien aussi ! Je vous raconte pas les petits beignets craquants aux cacahuètes, tout faits maison par les petites dames qui vendent les offrandes ! Trop bon ! ça redonne des forces pour la suite des opérations, c'est moi qui vous le dis !

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Zou ! Sarongs secs et déjà autour de la taille, on repart tout propre et tout doux (l'eau de cette source, elle est magique !) on entre à nouveau dans le temple sans passer par la case bains mais par le bassin d'où surgit la source. 

Toujours aussi belle même si aujourd'hui, on ne la voit pas vraiment surgir... puis seule, je me rends dans la partie la plus sacrée du temple, celle où l'on vient prier avec le prêtre. On y entre pieds nus et on s'agenouille au son de la petite clochette qui teinte. Les filles ! J'ai, là aussi, prié pour vous toutes et j'espère sincèrement que toutes mes pensées sincères ont été entendues de la Déesse...  

Quand je retrouve mon Mistoulin, qui veut bien prier dans les bassins mais n'aime pas trop les salamalecs a'que l'officiant et sa petite clochette... on se sent tous les deux très heureux. J'imagine qu'il a demandé la santé pour moi et tous ceux qu'il aime... je lui demande pas. A chacun ses prières...

Dernier petit regard sur les autres bassins... 

Petite boisson en compagnie des poissons... 

... et retour sur Ubud comme sur les ailes du vent ! Pas un brin de circulation, du jamais vu depuis qu'on est là ! J'ai même pas eu le temps de démarrer Chouchou qu'on était déjà arrivés ! Ce soir, on va dormir comme des bébés... tout propres à l'extérieur... comme à l'intérieur...