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    6 Juillet - Medan - Tangkahan

     

     

    C'est un cri de joie que nous poussons en posant enfin le pied sur Sumatra ! On dirait deux totis frappés d'hystérie communicative ! Selamat Pagi, terima kasi, sama sama, tout notre vocabulaire est de sortie ! Trente et un trente deux, on retrouve nos automatismes. Négociation d'un taxi jusqu'à la gare routière de Baris Pinang avec petit money changer on the way. On rit beaucoup en se retrouvant à nouveau avec une valise de billets ! Avec mes euros du départ, je pouvais sembler enceinte de deux mois, avec les roupies je suis à présent enceinte de six mois ! Vous avez compris que mon petit bidon tout rond n'est autre que ma ceinture ventrale, ma banque portative, coincée entre le slip et la ceinture ! Le minot est mort de rire et moi aussi. Le taux de change en ce moment est de 11 500 roupies pour 1 euro. 

    Zou, monta dans le taxi et nous voilà plongés dans la cohue tant aimée des villes indonésiennes. Scooters à deux, trois, quatre personnes dessus, tchouc-tchouc à pédale ou à moteur, bémos et camions surchargés, piétons perdus dans tout ce pataquès !

     

    Nous retrouvons l'urbanisme totalement hétéroclite, mosquées, églises, temples,  bidon-villes et maisons cossues se chatouillent à tout moment, en tout endroit...  

     

    On est jetés comme des sacs de riz devant la gare routière qui n'est en fait qu'un bord de route. 3 heures d'attente sous un soleil de plomb, une chaleur mouillée, on transpire comme des éponges et on ne sait toujours pas si on attend un bus fantôme ou un bien réel qui va nous mener au fin fond de la jungle de Sumatra... Personne ne parle un mot d'anglais mais on nous fait comprendre que l'endroit n'est pas sûr, qu'il vaut mieux aller ailleurs... et surtout prendre le bus de Bukit Lawang, un endroit plus touristique !

     


     

    Je lâche pas le morceau, on va pas d'entrée commencer à changer notre programme ! C'est Tangakahan ou rrrien ! Plus têtue que moi tu meurs ! Le Loulou est train de fondre et moi, je stoppe tous les bus afin de ne pas manquer le bon ! Si jamais il existe !

    Zou, le bus tant désiré est enfin devant nous. Je m'engatse d'entrée avec le chauffeur qui veut me faire payer le tarif touriste alors que nous prenons un bus local... ça commence mal et quelques kilomètres après le départ, il menace de nous débarquer au milieu de nulle part, si on ne paye pas la dîme complète ! Boudie, qu'il est dur de s'excuser et de pagare pour ne pas finir à Payolle ! Nous voilà ré-embarqués, au milieu de toutes sortes de marchandises ! Je termine le voyage avec un scooter à mes pieds et une bouée de camion gonflée devant le nez alors que le minot dort comme un bébé !


     

        

                 

    Esquichés comme des sardines dans leur boite, c'est parti pour des heures de sauts et sursauts sur une route qui se transforme en piste. Champs de palmes après champs de palmes (Qué misère ce fléau qui tue la forêt - voir article sur les orang-outans), nous attaquons enfin le début de la jungle en traversant des ponts sur lesquels on câle bien souvent et qui font peur à voir tant ils sont cafi de trous plus gros les uns que les autres ! 

     

    Mais le pire arrive... Des trombles d'eau nous tombent sur le teston ! C'est pas la mousson mais presque ! Le ciel est noir, la piste est une véritable rivière et même les gens du coin commencent à nous adresser la parole, ça prouve que la peur aide à rapprocher les gens ! Arrivés enfin à destination après 6 heures de tape tafanari, on descend du bus, juste le temps de faire 20 mètres jusqu'à la seule maison éclairée mais déjà nous sommes trempés de la tête au pied ! Mais où va-t-on dormir s'inquiète le minot !? Après moultes péripéties parfois comiques parfois tragiques, nous sommes sauvés par la famille de la maison éclairée qui nous propose de nous héberger pour la nuit moyennant la modique somme de 6 euros. Zou maï, je savais bien que la chance serait avec nous ! Nous suivons la fille de la maison, Selli, à peine 13 ans, qui nous conduit sous une pluie battante jusqu'à notre chambre de fortune. Comme l'an dernier à Tanah Lot, nous sommes accueillis par une E NOR ME blate, grosse comme le poing ! Mais le minot ne s'en préoccupe même plus, i'craint plus dégun ! Bien entendu pas de lumière, un matelas par terre, pas de douche et un vilain toilette qui sent tellement mauvais qu'on n'ouvre même pas la porte de peur de s'estouffer et zou, au lit ! Moi, j'ai la migraine des mauvais jours et le minot a mal de partout ! On s'endort comme des bébés, on verra bien demain où qu'on est !

     

     

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