10 Août 2018 - La Cascade de Sekumpul

On dit toujours que la nuit porte conseil... ce n'est pas notre cas ! On se réveille après une nuit paisible et en ouvrant notre porte sur un soleil radieux... on est toujours aussi indécis. Partir, Rester... ? On a consulté nos billets, ils ne sont pas "Open". Si on doit partir c'est maintenant et pas à une semaine du départ... Si on doit partir c'est de Singaraja car la route des cascades de Gitgit est devant nous avec une ligne droite vers Ubud puis Denpasar... Si, si... On ne sait plus... Il fait si bon ce matin, tout semble si calme et paisible... On décide de rester ici nos trois nuits et d'aviser ensuite...

Le petit déjeuner au Bayu Mantra Bungalow est un peu peuchère quand on ne déjeune pas le midi mais on se rattrapera au goûter !  Et oui, à mon âge, j'adore toujours goûter ! 

On programme Monsieur GPS pour la cascade de Sekumpul car nous nous sommes arrêter ici non pas pour la mer mais pour la montagne et elle a l'air dégagée aujourd'hui. On passe la grosse mémère de Singaraja qui n'est pas très agréable et puis on attaque les petites routes qu'on adore en enlevant nos casques, retour à la liberté totale !

Au cas où on se retrouve encore sur des chemins pas possible, on a pris nos deux Chouchous. Marc est en tête et moi, toujours à la traîne avec mes photos.

La route s'élève de plus en plus et le soleil cogne. Très vite elle ne devient plus que route très locale, toujours goudronnée mais très étroite.

Les voitures ont disparu et on apprécie de rouler ainsi, jalan jalan... rencontrant des locaux souriants qui vaquent à leurs occupations.

Et puis comme d'habitude... Monsieur GPS nous indique la proximité immédiate de la cascade. Sauf que nous sommes au milieu de nulle part, qu'il n'y a aucune indication et qu'il est très peu probable que l'entrée de cette fameuse cascade soit si peu visible ! Pas de cabane à pagare, pas de parkir à payer... C'est louche ! Monsieur GPS se serait-il trompé !? Certainement pas, que me réplique mon homme, toujours aussi confiant dans cette technologie.

Comme il y a une seule maison dans ce virage où nous sommes arrêtés, on demande aux gens qui l'habitent si nous sommes vraiment au bon endroit. Ils sont adorables et nous indiquent un chemin par les rizières qui nous y conduirait ! Zou, on leur laisse nos scooters et nous voilà partis pour une encore randonnée... pas très conventionnelle. 

Le chemin emprunté est un chemin pour scooters qui traverse des plantations de café et de clous de girofle qui embaument ainsi que beaucoup de bananiers. 

Plus on descend, plus les rizières reprennent du terrain et c'est somptueux avec la montagne qui forme une gorge. On traverse une petite exploitation et les gens qui nous voient arriver sont un peu surpris... Peu de touristes doivent passer par là, c'est certain ! Mais Monsieur GPS ne s'est pas trompé... on entend déjà l'eau qui gronde, c'est bien celle d'une cascade. Non ! De plusieurs cascades !!!

 

On descend plusieurs plateaux de rizières et on l'aperçoit enfin. Ce n'est pas du tout celle que j'ai vu en photos de partout, s'en est une autre... Monsieur GPS nous a encore envoyé sur une cascade mais pas la bonne !

 

Elle est petite et toute mignonnette mais plus on descend plus on constate qu'elle ne restera pas longtemps à l'état... sauvage !

Ses berges sont déjà en cours d'aménagement bétonnée, version Javanaise... Des pancartes, un petit pont, des cœurs partout, des toilettes et des buvettes sont en cours d'installation... Qué misère !

Nous ne comprenons pas cet acharnement à détruire ce qui est déjà parfait, naturellement... D'ici peu de nombreux touristes viendront boire et manger et cet endroit si propre, deviendra lui aussi... une poubelle !

Mon homme est persuadé que cette cascade fait partie d'un grand ensemble et qu'il faut descendre plus encore dans la gorge pour trouver celle que nous cherchons. Zou ! On est parti pour faire de l'exploration, allons-y gaiement ! 

Le petit pont à cœur passé, nous trouvons effectivement une seconde cascade. Celle-ci aussi est en cours d'aménagement... mais les travaux ont l'air suspendu, il n'y a vraiment que nous dans ce magnifique endroit.

Encouragés par nos découvertes, nous poursuivons notre descente passant parfois dans des endroits si escarpés que je ne peux m'empêcher de penser à un nouveau tremblement de terre... S'il survenait, nous ne serions vraiment pas au bon endroit... Mais, il ne faut plus penser à tout ça et profiter de l'instant présent, Carpe Diem que je me dis, en ne regardant pas le vide qui s'ouvre à ma droite...

Et puis l'eau se fait à nouveau entendre, plus douce et nous arrivons sur une espèce de plateau sublime ou l'eau sort de partout de la roche et forme comme une petite piscine.

On constate rapidement que le lieu a été façonné par l'Homme mais c'est ici fait de belle manière. La Nature est mise en valeur, des fleurs ont été plantées, la retenue d'eau est faite de cailloux extraits de la montagne. Tout est ici harmonieux et paisible. Marc ne peut résister à s'y baigner et moi, toujours avec mes douleurs dans l'épaule, je le regarde profiter de ce qui me serait fatal... l'eau glacée.

En photographiant ce magnifique endroit, je me rends compte qu'il doit en fait surplomber la cascade que nous sommes venus voir. Et en effet, la barrière qui clôture notre petite piscine n'est en fait que le début d'une énorme chute. La hauteur est vertigineuse !

Et tout autour, d'autres cascades tout aussi vertigineuses tombent dans cette gorge profonde où on entend déjà... du monde ! Sekumpul waterfall est en bas et nous y sommes arrivés par le haut ! Monsieur GPS ne se trompe jamais, dixit mon homme ! 

 

Mon baigneur sorti de l'eau, nous commençons à descendre, et là, nous trouvons bien entendu une cabane à pagare ! Les gens sont un peu surpris de nous voir arriver dans le mauvais sens mais ça ne les empêchent pas de nous encaisser 20 000 roupies chacun, somme plus que raisonnable. Quand on pense aux prix pratiqués sur Java Est pour des cascades qui ne ressemblent plus à rien... on ne lésine pas à ouvrir le porte-monnaie. On espère seulement que nous ne trouverons pas en bas, de balançoires, de cœurs et autres niaiseries pour touristes détraqués...

La gorge est profonde, la descente l'est aussi ! Les 470 marches sont... elles aussi, vertigineuses et il faut que je me concentre pour ne pas laisser le vertige me gagner de trop.

Enfin arrivés au bout de ces interminables marches que nous aurons à remonter... (rien qu'à l'idée j'en souffre déjà ! Mon bras pèse un âne mort et j'ai mal à en pleurer...) nous découvrons enfin Sekumpul et c'est une merveille encore à l'état naturel.

Il y a du monde mais ce n'est pas la foule, on ne se bouscule pas... peut-être, est-ce à cause du temps qui commence à encore virer à la pluie...

Nous y restons un bon moment, à nous abreuver de vert, d'eau et de beau... La pluie s'invite et puis repart, il fait très lourd et bien entendu très humide... Je serais au paradis si cette satanée épaule et ce bras ne me menaient autant la vie dure... En rentrant sur Singaraja, il faut absolument qu'on s'arrête dans une pharmacie... Il me faut du calcium à forte dose et je ne sais pas si je vais trouver ça...

Mais on continue car Sekumpul n'est qu'une cascade parmi d'autres et des panneaux nous indiquent déjà celle de Fidji. Avec un nom pareil, il nous faut y aller voir ! Mais Halte là, nouvelle cabane à pagare ! Et c'est reparti, main au porte-monnaie ! Le monsieur nous demande nos tiquets et il semblerait que si on arrive par le haut... (qui n'est indiqué aucune part) on a droit à toutes les cascades ! Pour une fois, on a de la chance ! 

On repart donc en vadrouille, traversant de petits ponts et en randonnant dans cette jungle quelque peu apprivoisée.

Fidji est aussi belle sinon plus que Sekumpul ! Trois cascades pour un bassin, ça fait un bruit du tonnerre des Dieux et l'eau est merveilleusement limpide sous le soleil revenu ! Quel bonheur !

Mais l'heure tourne et il nous faut remonter notre vertigineuse descente... si nous ne voulons pas rentrer à la nuit sur Lovina...

C'est pour moi un enfer... Ce bras qui pèse qui pèse... qui pèse de trop... Je suis obligée de le mettre en écharpe avec mon foulard pour faire les derniers 100 mètres et retrouver nos rizières un peu plus planes...

Quand on arrive enfin à nos Chouchous d'Amour, ils sont toujours aussi bien garés chez nos sympathiques paysans que l'on remercie pour leur gentillesse à nous avoir montré si joli chemin. Ils sont en train de trier des clous de girofle et ça sent trop bon !

 

A même le sol, toute la petite famille travaille sous les yeux de petits chiots déjà galeux... On en trouve encore beaucoup par ici... 

On décide de prendre de l'essence en bouteilles chez eux. C'est pas qu'on en ait véritablement besoin mais c'est surtout pour les remercier. On laisse la monnaie pour le parkir des scooters dans leur cour et on les quitte pour une bonne heure de route vers la ville, vers la mer.

La route est difficile pour moi... si je pouvais détacher mon bras de mon corps, je le ferais... Arrivés en ville, on trouve une Apotek (pharmacie) assez grande et on s'y arrête de suite. A l'aide de google traduction, j'arrive à faire comprendre ce que je veux et on me conseille de prendre du CAL 95... C'est du calcium... mais je ne sais pas si la dose sera suffisante... Ici, on vend les médicaments à l'unité ce qui n'est pas donné... J'en prends six et si ça me soulage, je renouvellerai...

Quand on arrive au Bayu, le soleil se couche déjà dans la mer... et même si les nuages sont descendus de la montagne, le coucher de soleil est très beau.

On s'installe sur la plage où se trouve le seul et unique warung rasta du coin. On s'offre le plaisir d'un petit Arak au miel (faute de Pastaga ) et il faut l'avouer... on commence à bien aimer ce breuvage !

 

On y boit et on y mange... Les pieds nus dans le sable, vêtus de nos sarongs... on repousse toujours à demain, la décision d'un partir... ou d'un rester...