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8 Juillet - Le tour de Pangkor en une journée...
9 heures, j'émerge de ma torpeur... 'Faut dire que la nuit a été tourne-virée ! Je sais pas comment ils font pour dormir sur des lits aussi durs et des oreillers qu'on dirait des bancs de pierre ! Qué misère ! J'ai mes cervicales qui savent plus où elles habitent... 'Faut dire aussi qu'elles et moi, on n'habite plus aucune part !
Petit déjeuner express, prise en main du nouveau Chouchou d'amour à 40 ringgits les 24h, il est bleu, léger et se nomme "Monster"... tout à fait moi !
Ici comme ailleurs en Asie, on s'arrange drôlement avec la législation... Le port du casque est obligatoire mais personne ne le met ! Et c'est tant mieux pour moi, j'étais prête à braver tous les interdits ! Quel bonheur quand je commence à prendre de la vitesse sur cette route bordée par la jungle et la mer... Ce vert et ce bleu, c'est l'univers dans lequel je me plais. Les gens d'ici sont assez surpris de me voir sur mon engin. On dirait qu'ils n'ont pas l'habitude de voir des occidentaux s'en servir et je m'en sers bien ! Même pas eu besoin de me dire "On roule à gauche, on roule à gauche !" Non, j'ai pris la route comme si de rien n'était, c'est à présent inscrit dans mes neurones de Mistouline à mémoire de poisson rouge. Par contre, tout comme en Indo, ne surtout pas respecter les Stop ! Sinon, on se fait manger verbalement par les locaux ! J'ai bien retenu la leçon, je calcule plus rien que mon engin en yeutant ceux des autres.
J'arrive très vite là où j'ai débarqué, soit Pangkok village. Je commence par ce petit port, ma découverte de l'île. Pas grand chose à dire sinon que c'est un port de pêche avec un embarcadère pour le continent,
une mosquée, une rue couverte qui sent très fort le poisson et un Fort Hollandais qui ne me fait aucun effet, quatre murs en ruine, circulez, y'a rrrien à voir !
Mais à la sortie de la ville en remontant vers le Nord, se trouve un superbe petit temple Chinois. Encore une fois, j'ai l'impression d'être là-bas, avec une miniature de la muraille de Chine dans ce joli jardin.
Les gardiens du temple ont l'air féroce mais si vous enlevez bien vos chaussures à l'entrée, ils ne vous font aucune embrouille !
Le lieu est charmant et il n'y a pas grand monde. Les touristes sont tous à la plage, pas moi. J'ai encore passé plusieurs paires d'heures à prier, zéniter, penser, observer... Décidément ce voyage en solo me plait énormément. Non pas que je ne regrette pas mon Mistoulin mais il faut bien l'avouer, avec lui, je peux zéniter de rrrrien du tout ! Les temples, c'est pas sa tasse de thé, moi si !
Si on suit les escaliers qui longent la mini-muraille de Chine, on grimpe jusqu'à un très beau promontoire duquel on peut voir tout Pangkok village. La jungle est tout près et il y fait bien frais à l'ombre ce qui est un véritable luxe aujourd'hui ! Le ciel est nuageux et la chaleur si lourde que chaque pas est un effort monumental... Si j'ai pas les pieds qui fument en fin de journée c'est que Ganeshou m'en préserve !
Près du petit étang où logent des poissons gros comme des maisons (Voui ! Je suis de Marseille !), je me retrouve les mêmes tortues que dans le temple d'Ipoh. Elles doivent avoir une signification particulière en ce pays pour être aussi vénérées dans les temples. Je vous dis pas comme ça copule sec dans les enclos. Je sais pas si c'est la chaleur qui excite les mâles mais ils sont assidus et un tantinet violents avec les Mesdames qui se retrouvent souvent les quatre fers en l'air !
C'est la soif qui me taraude toujours autant dans ces contrées qui me fait sortir de ce lieu apaisant. Tout est prévu pour. Les marchands du temple sont toujours là où il se doit et c'est dans une guinguette à deux sous que je m'installe pour boire mon... énième coca ! L'eau, dans la journée, ne me désaltère de rien du tout... je sais pas pourquoi. Ou alors c'est que j'ai besoin de sucre. J'en sais trop rien mais c'est toujours ainsi de ce côté-ci de la planète, pour moi.
J'en profite pour faire de beaux portraits sous les yeux coquins de certains.
C'est dingue le nombre de célibataires qu'il y a ici. Le proprio de ma guest m'expliquait hier soir qu'il était très difficile avec toutes ces religions de trouver chaussure à son pied, sans parler des dotes pour une éventuelle mariée qui restent un gros problème pour les hommes d'ici, tout comme en Inde... Mais, je n'ai pas à en souffrir. Les hommes ici sont très respectueux et le fait que je sois seule, ne me cause aucun souci.
Désaltérée, j'enfourche Chouchou d'Amour et je file vers le nord de la côte Est. Ici, c'est le domaine des marins et les Dieux savent combien je les aime ! La mer et moi, c'est une longue histoire qui prend sa source à l'enfance et ne me quittera qu'à l'heure du grand largage de mes amarres définitives...
L'industrie de la pêche est florissante. Les bateaux sont nombreux, ils entrent et sortent du port à allure régulière. Chaque bateau a son ponton où sèchent tous les poissons possibles et imaginables. Il y en a certains que je ne connais pas du tout et qui ont une drôle de tête.
Chaque bateau a son lieu de vente dans des hangars de fortune ou plus élaborés. En général, le hangar est assorti au bateau ! On y vend du poisson séché sous tout plein de formes. Y'a même des biscuits au poisson ! Voui ! J'ai pas goûté mais les gens en achetaient pas mal, ça doit donc faire partie de la cuisine quotidienne. Emballé, pas emballé, ça sèche et ça sent fort.
Et puis, il y a aussi le poisson frais. Lui peuchère, il a pas le temps de dire "ouf" qu'il est déjà tranché, vidé, écartelé, vendu !
Et il y a aussi, le poisson déco ! En lampes, en chapeaux, en tout ce que vous voulez !
Mais ce qui me fait le plus plaisir, c'est de voir qu'on continue de construire des bateaux dans des ateliers. Chez moi en Provence, les chantiers ont pratiquement tous fermé depuis longtemps et la mer... sans les bateaux, sans les marins et sans le poisson qui sent fort... c'est plus vraiment la mer... J'ai pas raison ?
Beaucoup de pêcheurs vivent autour de leur bateau en ville mais d'autres, plus solitaires surement, se sont construit des chambres sur l'eau... un peu comme des bateaux sédentaires.
Après cette ambiance très parfumée il faut l'avouer, je décide de faire le tour de l’île et de m'arrêter plouf ploufer régulièrement parce que la franche vérité, aujourd'hui, il fait plus de 40°C à l'ombre !
Tout au nord, je trouve de nombreux complexes hôteliers construits mais sans âme qui vive. Des lieux de vacances fantômes... plouf plouf et je retrouve mon scooter encerclé par les singes ! Pas facile de récupérer mon engin, ces macaques sont assez agressifs. Au bout de plusieurs tentatives, je sors mon cri de guerre made in Sumatra ! Celui que je ne me connaissais pas là-bas et qui m'avait déjà sorti d'affaire ! Ce cri-là, il est du tonnerre ! Je vous le fais pas sinon vous allez me prendre pour une fadade mais je ressemble assez à une femelle orang-outan !
(photo du web )
Chouchou d'amour récupéré sans dommage (pas comme sur Bali où ils m'avaient tous bouffé la selle !), je continue mon tour par une route qui traverse la jungle. Je suis toujours seule et c'est un plaisir de rouler dans la fraîcheur qu'offre la forêt. J'arrive ainsi sur la côte ouest. Je trouve encore deux trois plages, totalement désertes où je ne manque pas de plouf ploufer encore et encore mais sans rester trop longtemps au soleil, il crame véritablement !
Quand j'arrive à Nipah Bay, je m'arrête à ma devenue 'cantine'. J'y retrouve la charmante dame qui m'a accueillie hier. Elle est toujours en train de rire et de plaisanter. Dans ma tête je l'appelle Mama Sita... je sais pas pourquoi mais ça lui va bien.
Il est déjà 16h00 et j'ai oublié de manger ! Elle me propose une assiette de fruits à tomber dans la mer ! Les mangues sont si douces qu'elles fondent dans la bouche, un pur régal.
Puis elle m'installe un transat sur lequel je la laisse m'étendre. Elle est toute pleine d'amour Mama Sita. Vers six heures, un bruit pas possible se fait entendre. La plage est alors envahie par les singes, les calaos et les chiens, sans oublier les admirateurs de Matahari (soleil) qui se couche. Je me rhabille bien vite, ce n'est plus l'heure du maillot deux pièces ! Y'a foule sur la plage !
Je reste encore un moment à observer ces jeunes musulmanes, toutes emmaillotées dans leurs longues robes et leurs foulards épais... Leurs frères s'amusent dans l'eau, elles se balancent sur des planches de bois... Sans porter aucun jugement, je me pose la question de savoir, pourquoi parce que l'on naît femme, on doit être privée du bonheur de l'eau salée sur sa peau... ?
Sur cette grande réflexion... je rentre à mon oustau pour une douche froide et je repars aussi sec parce que Mama sita, m'a préparé un repas de Reine ! Cette femme, je l'adopte !
Y'a des journées et des soirées... qui sont trop belles !
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Commentaires
8VanessaDimanche 10 Juillet 2016 à 10:30Le reve cette viree. Cote oreiller moi c est jamais sans mes 2 oreillers d avion juste suffisant pour le coup et empecher les foutues migraines cervicales. 2 au cas ou j en perde un.et tjs la couverture d avion aussi souvent tres utile pour plein de choses6maryseVendredi 8 Juillet 2016 à 21:35je vais me répéter mais quel plaisir de suivre tes aventures !! tu as un réel talent pour nous faire partager ton voyage!! moi aussi je préfère les Temples et rester sur la plage ce n'est pas trop pour moi - quelques instants mais pas des heures - je voulais aussi te dire que ce soir j'ai pensé à toi quand les glaçons ont fait leur joli petit bruit dans le médoc jaune !! à bientôt pour la suite !! Budhusaranï.......................
5Nicole BILLOIRVendredi 8 Juillet 2016 à 20:42Waouh ! Tu me donnes le bourdon ! j'aurais bien besoin d'une petite escapade, moi aussi, en ce moment.
Mais bon, on peut toujours rêver.........
Bisous Isa !
4MAMOUTAIVendredi 8 Juillet 2016 à 19:07Coucou Isabelle,
Il et superbe ton reportage,le temple et génial et la mini murail et admirable,merci pour ces belles images.
Agréable fin de journée.
Bises.
N'hésite pas à plouf ploufer , il fait chaud ici mais quand même pas encore 40° à l'ombre !!!! Magnifique temple et les calaos, j'adore, les macaques, beaucoup moins mais ils n'ont pas mangé ta selle, alors je leur pardonne. Et tous ces fruits, j'adore !!! Veinarde, éclate-toi et bonne contitnuation Isa, gros bisous et à demain.
1Michele/BoulogneVendredi 8 Juillet 2016 à 17:16je ne sais pas comment tu fais pour circuler sur des routes où il n’y a personne sauf les singes, et tu fais une drôle de tête au départ!!!! Quel bonheur de se baigner dans cette magnifique eau bien chaude, cela laisse rêveuse une pauvre boulonnaise . Bon appétit et bonne nuit
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Encore une belle journée bien remplie Isa! Toujours aussi intéressant ton récit et captivant. Oui, tu es douée pr écrire et raconter. Merci pr le partage de tes supers photos. Bises à la prochaine !