Réveil un peu tardif pour une journée de transfert mais mon homme est plutôt Zen et du genre pas pressé. D’habitude je ferme gros pépère la veille mais cette fois-ci, il est encore la bouche ouverte comme celui de mon homme ! 

Après ces quelques jours à Jogya, nos affaires sont un peu éparpillées de partout et je dois bien l’avouer ça m’énerve un peu surtout que je n’ai qu’une envie, prendre la route. Je prends donc les choses en main. Je descends régler la chambre, comme prévu 225 000 roupies et la réception ne me compte pas les boissons que nous prenions pourtant régulièrement et que je faisais noter dans un carnet... Certainement une gentillesse de Jilan qui n’est pas présent ce matin.

Pendant que Marc installe Monsieur GPS sur le scooter, je boucle les sacs que je descends en les traînant jusqu’au parking. Quand j’ai la poudre d’escampette qui me prend, rien ne m’arrête ! 

La housse étanche et le support scooter s'installent sans problème et ça va bien nous faciliter la tâche sur la route. Même si j'adore les cartes papier... il faut bien l'avouer, un GPS change la vie ! Quand aux nouvelles sangles beaucoup plus légères et maniables que celles que j'avais il y a deux ans, elles font, elles aussi, impeccablement l'affaire ! Tout est paré, il ne reste qu'à dire au revoir.

Vroum vroum et me voilà à nouveau sur un de mes engins préférés. Celui-ci est du tonnerre de Dieu. Il démarre en silence et est tout aussi nerveux que moi. Quel bonheur d’apprendre à le connaître et de ne faire plus qu’un avec lui. J'adore "scooter " !  Marc est en tête, c’est lui qui a Monsieur GPS et l'application Sygic (application téléphone formidable qui ne nécessite pas d’internet) et je le suis sans me poser de questions, en me laissant aller pour la toute première fois depuis que je voyage, à bien plus observer ce qui m’entoure !

Comme prévu, sortir de cette grosse mémère qu’est Jogya nous prend une petite heure. La circulation est terrible mais Marc comprend très vite la façon de conduire des indonésiens et on gagne pas mal de temps. Après avoir franchi les dernières banlieues, nous attaquons la montagne et commençons à apercevoir le Volcan Merapi presque totalement découvert. Il est calme et domine toute la plaine. Quand on est dans la ville, on l'aperçoit rarement... d'ici, on prend l'ampleur de sa grandeur.

Comme le café de notre hôtel n’a pas été très efficace sur moi ce matin, on s’arrête boire un vrai et bon Kopi dans un petit restaurant panoramique où nous rencontrons une dame trop contente de parler Français avec nous. Elle a vécu 4 mois à Paris et veut nous parler du pays. Puis c’est autour d’un monsieur, ancien marin, qui nous parle de la coupe du monde et des ports dans lesquels il a débarqué en France. Marc n’en revient pas et commence à comprendre mon amour pour ce peuple si gentil et si communicatif. Ça me fait trop du plaisir de voir ses aprioris tomber les uns après les autres, tout en douceur…

Le kopi dégusté jusqu’à la dernière goutte, surtout pour moi car Marc n’adhère pas du tout au café qui flotte partout dans la tasse (Je pense qu’il va opter pour le thé tout du long du voyage !), nous reprenons la route, derrière beaucoup trop de camions à notre goût. Puis, les routes s’élargissent et nous pouvons non seulement les doubler mais surtout rouler vite, casques au vent… Oui ! Je mets le casque pour les longs trajets ! 

Arrivés à Wosonari, Monsieur GPS a du mal à trouver le Wisma Homestay, la guesthouse où je pensais nous installer.

On tourne, on vire, on se perd et puis j'opte pour la bonne vieille méthode du "Je demande au premier passant" et elle fonctionne toujours aussi bien. Mais malheureusement, la guest est complète, c’était pourtant très charmant. Comme toujours ici, les gens veulent rendre service et la patronne demande à son fils de nous mener en scooter jusqu’à chez des amis à elle qui tiennent un hôtel. Zou ! Nous voilà partis, les uns derrière les autres jusqu’au Grya Limasan hôtel. Ça ressemble à un motel avec des chambres sur les côtés et au centre la vraie maison Javanaise en bois. ça n'a guère de charme mais c'est pas ce qu'on lui demande ! Maintenant il faut voir le prix des chambres.

D'entrée, je sais que ça ne va pas être galette... les propriétaires parlent difficilement Anglais... et j'ai le sentiment qu'ils voient rarement des "Blancs" débarquer chez eux... Néanmoins, ils comprennent qu'on cherche à se loger et c'est un bon début. Le monsieur me montre une chambre, avec air conditionné (nous sommes déjà en altitude et on n'en a vraiment pas besoin), télévision (Indonésienne bien entendu...) inutile pour nous. Quant au prix, il est bien au-dessus de notre budget. Devant ma figure déçue, la dame me montre une deuxième chambre, de 100 000 roupies moins chère. La franche vérité, je ne vois pas la différence entre les deux ! Mêmes prestations, même déco... mais je ne cherche pas à comprendre et l’affaire est dans le sac, à 15€ la nuit. Le petit déjeuner est compris mais à la Javanaise, c’est à dire Nasi Goreng, riz épicé avec un œuf puis café… Oui… mais non ! Moi, le matin, le salé, je peux pas... on peut pas ! Pas grave que j'explique à mon hôte, on a repéré un Indomarket dans la rue principale, on ira s’acheter de quoi tremper quelque chose dans notre café. Avec cette histoire de petit déjeuner, on sait à présent, qu'on est entré dans la région où les voyageurs occidentaux se font rare. Les prix des chambres sont beaucoup plus élevés qu'à Jogyakarta... mais j'avais prévu ça dans la préparation de ce voyage.

On prend possession de notre nouveau chez nous en commençant par une bonne douche ! Nous sommes noirs de poussière...

Comme nous sommes en milieu d’après-midi, nous décidons de nous rendre à Goa Jomblang, la grotte souterraine que nous sommes venus voir, afin de vérifier les horaires, les prix et la route.

Ça commence mal, Monsieur GPS ne voit pas du tout où ça peut être ! Et pour cause, c’est un endroit perdu au milieu d’une espèce de savane.

Nous voilà encore à tourner virer sous un soleil de plomb...

Puis nous arrivons sur un chemin de terre où l’endroit est enfin indiqué. Après 15 bonnes minutes de tape tafanari, nous arrivons enfin à l’entrée du lieu.

Nous rencontrons d’abord des bottes, beaucoup de bottes… Nous comprenons qu’elles seront nos chaussures de demain et que nous allons très certainement marcher dans de la boue épaisse vu l’état des bottes ! Puis, nous croisons des gens avec des harnais et des casques, la balade de demain promet d’être peu banale. 

Nous n’avons pas le temps d’arriver à l’accueil qu’une famille Indonésienne nous interpelle à grands coups de ‘Hello’. Ce sont des gens avec qui j’ai sympathisé hier au Taman Sari ! Heureuse surprise !Mais qu’elle est notre encore plus grande surprise, celle d’apprendre que leur fille aînée est une amie de mon amie Karya retrouvée hier soir après 8 années !!!! Hier soir, il parait que nos photos, de moi et Marc, étaient sur tous les Instagram Javanais du coin. C’est comme ça que la maman nous a reconnus ! C'est fou les coïncidences !  Le monde est vraiment très petit qu’on se dit tous ensemble. Comme dit mon Mistoulin ‘Y’a qu’à toi que ça arrive ce genre de trucs, maman !’

Après quelques accolades et rires, nous arrivons enfin à l’accueil de la grotte. Le prix est un peu plus élevé que prévu, 500 000 roupies (30€) par personne... et comprend le déjeuner, la descente et remontée de la grotte, le guide et l'assurance. La balade démarre à 8h et se termine à 14h... Zou ! On est venu pour ça et ça a l’air d’en valoir le coup aux dires de nos nouveaux amis. Nous réservons et reprenons la route toute aussi défoncée qu’à l’aller.

Après une encore bonne petite douche bien méritée, je sors mon petit Pastaga toujours aussi apprécié avec quelques crush crush bien épicés d’ici. Quel bonheur d’avoir un toit et de se déguster ce doux breuvage dans cette jolie partie Javanaise de ce motel sans prétention. Nos hôtes sont charmants et très gentils. Ici, pas un seul touriste étranger, nous sommes une curiosité.

En se perdant dans notre quartier quand nous sommes arrivés, j’avais repéré une petite cantine où manger. On s’y rend à pied et on déguste notre premier Nasi Goreng. C'est un baptême pour Marc et il s'en régale. 

Ici, la nourriture est très locale, donc très très épicée. Un peur bonheur pour tous les deux. Nos voisins de table sont des jeunes qui parlent un peu anglais. On termine la soirée en regardant des vidéos indonésiennes sur leur téléphone et à apprendre de nouveaux mots indonésiens. Mon homme, habituellement "Ours", se laisse aller à rire et à plaisanter avec ces inconnus… Ne serais-je pas en train de le contaminer !?

Zou ! Demain, il faut se lever tôt pour notre descente dans le vide… aux enfer !? J’espère bien que non !