Le Sud n'est vraiment plus le Sud en saison sèche ! C'est la première fois que sur Kuta, j'ai froid la nuit ! 'Faut dire aussi qu'il a plu une bonne partie de la nuit... des trombes d'eau... On a également mal dormi à cause d'un bruit que je n'ai jamais eu ici, un bruit de pompe !

Quand on se lève, le ciel est tout grisouille et c'est encore la première fois que je ne déjeune pas autour de la piscine mais à l'abri sous le auvent du restaurant... j'ai le petit frisson qui ne tue pas encore mais ça va viendre comme on dit par chez moi ! On se croirait fin septembre dans ma Provence triste d'une fin d'été...

Le Sari Bali Cottages est désert tout comme les Poppies... Si on est quatre clients c'est bien le grand maximum alors j'en profite pour demander à Ketut si on peut changer de chambre à cause du bruit. Pendant notre absence, ils ont installé une pompe à eau derrière le mur de notre bungalow. Dès que quelqu'un ouvre un robinet dans le secteur, la pompe claque ! On n'a vraiment pas de chance ! On passe donc notre matinée à d'abord se réveiller, on a deux de tension comme tous les matins depuis quelque temps, et, à déménager vitesse escargot d'un bungalow à un autre. On n'a vraiment le nerf de rien... mais ce sont nos derniers jours ici, ce serait dommage de glandouiller...

J'avais prévu de montrer Sanur à Marc, ville beaucoup plus calme et paisible que Kuta alors nous prenons la route dès notre déménagement exécuté. Encore une fois, nous faisons face à une circulation démentielle. Ce n'est plus du tout un plaisir de circuler, même en scooter... je dirais même maintenant, surtout en scooter ! Quand on arrive enfin à destination, on est encore plus fatigué et quand on arrive à l'entrée de la plage, il faut bien entendu, sortir le porte monnaie. Marc en a marre... Pour lui sur cette île, dans ce pays, on paye pour tout ! Pour randonner dans une cascade, pour accéder aux plages, pour stationner, pour admirer un temple..., pour respirer, rajoute-t-il souvent ! Il est excédé. Je sais que tout ça peut sembler étrange pour quelqu'un qui n'a pas l'habitude de l'Indonésie... surprenant même, comparé à d'autres pays d'Asie ou ce n'est pas le cas mais c'est ainsi et soit on l'accepte soit on se gâche la Vie à râler pour des sommes qui sont en plus ridicules. Y'a des jours comme ça qui démarrent mal et je crois que le temps toujours aussi grisounet n'aide en rien à la paix des ménages !

Dans ces cas-là, je fais le canard ! A quoi ça sert de se prendre le chou sur des choses qu'on ne contrôle pas, qu'on ne peut pas changer !?

J’entraîne mon homme sur cette balade bien connue en bord de mer, sans voiture, sans scooter mais juste de nombreux vélos. Je trouve que la mer est bien plus haute que d'habitude et je constate que la digue a été renforcée en de nombreux endroits. L'embarquement pieds dans l'eau pour Lembogan ou Nusa Pénida est plutôt houleux... Malgré les tremblements de terre de Lombok, beaucoup de gens s'y rendent... la Vie continue. A quelques jours du retour sur la France, nous, on préfère s'abstenir... La terre a encore tremblé hier, on ne voudrait pas rester bloqué là-bas et rater notre avion ! J'aurais pourtant tant aimé y aller cette année... mais c'était écrit que Non !

Notre balade est des plus calmes... Sanur est encore plus déserte que les Poppies de Kuta ! Il règne ici une torpeur étrange. Sanur semble comme endormie...

Nous arrivons ainsi jusqu'au bout de cette balade silencieuse... même les restaurants émettent leur musique en sourdine comme pour ne pas réveiller on ne sait qui... Sanur n'est plus seulement calme, elle semble, morte...

Comme la mer creuse, on essaye de trouver un endroit où manger à pas trop cher car cette petite station balnéaire a toujours été plus chère qu'ailleurs. Et ça ne loupe pas ! Même les petits warungs de plage affichent 15 à 20 % de taxes ! Le Nasi Goreng doit être saupoudré d'or car il est à des prix jamais vus depuis deux mois... Mais c'est Sanur... La tranquillité doit certainement avoir un prix ! 

Comme le soleil semble vouloir percer, on tente un petit plouf mais pour moi, l'eau est trop froide ! J'y trempe à peine l'orteil que je ressors aussitôt... Bali, eau à 28 degrés toute l'année mais pas celle-ci ! Je laisse Marc à la bronzette et préfère aller me balader dans les petits Pasars derrière le front de mer. 

Je rigole en voyant afficher partout "Prix fixes" ! On ne discute plus les prix sur Sanur ! Encore une pratique disparue... Les mêmes articles que partout ailleurs mais à des prix défiants toute concurrence... Les petites dames qui me harponnent pour me vendre quelque chose n'ont aucun succès avec moi. Si on ne peut plus discuter, il n'y a plus d'amusement pour moi, je préfère continuer ma balade en solitaire. Mes achats attendront bien encore quelques jours.

Mais il est déjà tard, ce soir nous dînons avec Marco et il faut compter avec la circulation qui doit commencer à être encore plus infernale que ce matin avec la sortie du boulot...

Et l'enfer recommence... Voitures, Bus, Taxis, Camions, Bétonnières, transports de poules, de cochons, scooters, warungs ambulants... c'est dément. 15 petits kilomètres sans lâcher la pression et la concentration sur tout ce qui bouge... J'ai toujours connu une grande circulation ici mais jamais autant. J'ose espérer que ce n'est qu'en Juillet et Août...

Quand on arrive enfin sur Kuta, on s'arrête à mon petit temple Bouddhiste. D'abord parce qu'il est trop mignon et puis aussi pour se dégourdir les jambes et libérer la tension du trajet. Il y a deux ans, une pagode était en construction, je veux voir le résultat terminé. Je ne suis pas déçue, l'ensemble est très beau. 

Calme et sérénité règnent ici à seulement quelques mètres d'une circulation d'enfer... 

Rentrés à notre oustau, on a juste le temps de se prendre une douche... et de repartir retrouver Marco et Zhu. Rien qu'à l'idée de manger à nouveau dans ce Pasar qui regorge de bonnes choses, on en a les papilles toutes excitées ! Et, dès notre arrivée, ça sent superbement bon ! L'odeur du pain grillé (Roti bakar) à la confiture, au chocolat, au beurre de cacahuètes... Miam Miam Yum Yum ! 

Les collègues sont déjà là et le poisson grille déjà devant le petit warung de Madé.

On passe encore une superbe soirée à bavarder de ce Bali que je n'ai pas retrouvé cette année et de ma décision de ne pas revenir pour ne plus être encore plus amèrement déçue... Marco est convaincu que mon Amour pour cette île sera le plus fort... L'avenir nous le dira...

Nous apprenons ainsi à mieux nous connaître et si je m'éloigne définitivement de Bali, Marco fait à présent parti de notre Vie. Il sera toujours le bienvenu chez nous et la Vie rassemble toujours ceux qui s'aiment... pas vrai !? 

On se quitte pour de bon avec beaucoup de tendresse et d'émotion, sur la dernière photo "Ce n'est qu'un Au Revoir".