Mode "Glandouille" terminé ! On se lève tôt, frais comme des saumons prêts à remonter Bali, jusqu'à mon fief, Ubud. Le petit déjeuner est expédié et les sacs sanglés, on paye la chambre à Ketut, on lui fait nos adieux ainsi qu'à Sieur Bouddha qui bien pris soin de nous ces derniers jours et on démarre nos Chouchous d'Amour en n'oubliant pas nos casques ! Ceux-là, on s'en passerait bien ! Ils sont inadaptés à nos cranes et il fait une chaleur moite à suer sous cet enfer ! Mais, bon, on n'a pas trop le choix, avec nos gros pépères, il faut être prudents sur les grands axes !

Sortir de Kuta et de Denpasar n'est jamais de tout repos mais avec Monsieur GPS qui nous fait passer par des routes sans circulation, ça le fait grave ! Merveilleuse invention que cet outil ! 

Plus on avance vers Ubud plus mon cœur commence à battre la chamade.  Beaucoup de choses sont nouvelles sur notre route et je voudrais bien m'arrêter... mais mon homme est devant et trace comme si on était pressé d'arriver. Sa façon de se déplacer d'un point A à un point B, est très différente de la mienne... Vous le savez, je me laisse souvent aller à des perditions, à des arrêts photos, à des cafés ou des séances de bazarettes... Là, c'est pas galette avec un homme qui trace droit devant, un œil sur son GPS, un autre sur la route et puis un troisième (oui, mon homme a trois yeux ) sur le rétro pour voir si je suis toujours derrière ! Et il fait bien, parce que je ne résiste pas toujours à l'arrêt spontané ! 

Je ne sais pas ce qu'est cette maison mais je ne crois pas l'avoir croisé lors de mes nombreux trajets vers Ubud... Mais mon homme a déjà fait demi-tour pour venir me chercher, j'espère qu'on y reviendra !

Il est à peine 11h quand on arrive à Ubud... Toute seule, j'aurais mis deux heures de plus... Dès que j'aperçois la grande statue qui ouvre sur la main road, je passe devant Marc. Mon Dieu que c'est un plaisir de se retrouver chez soi. L'air n'est pas le même, les odeurs d'encens sont partout, Ganeshou me fait de nombreux clins d’œil... La circulation n'est pas aussi folle que d'habitude et on arrive facilement à rejoindre la Monkey Street. Comme il est tôt, je m'arrête au Wayu comme à mon habitude, histoire de boire un verre et de voir Nyoman. Mais pour la première fois depuis tant d'année, il n'est pas là. Si je comprends bien la serveuse, il travaille toujours ici mais également dans une villa pour touristes... Je lui envoie un petit mot sur Facebook, on aura le temps en cinq jours de se voir, j'espère.

Et puis on prend la direction de notre nouvel oustau. Cette fois-ci, j'ai décidé de nous éloigner un peu du bruit de la ville. On a eu notre dose à Kuta qui est très vivante et je ne suis plus seule, je n'ai donc pas besoin d'être dans une guest où je peux rencontrer du monde et échanger avec d'autres voyageurs. C'est donc derrière le Palais Royal que nous nous dirigeons, dans une petite rue que j'aime beaucoup, Jalan Kajeng.

On a loué hier soir, pour 16 € avec petit déjeuner, une petite maison entre jungle, rizières et rivière. On croise les doigts pour que ce soit calme et comme sur les photos ! On a tellement été déçu sur Java avec tous ces logements mensongers dans leur description... mais nous sommes sur Bali, ça devrait rouler ! D'entrée, on est sous le charme ! Loin de la foule et des touristes, on s'engage dans une toute petite ruelle au fond de laquelle nous accueille un superbe Ganeshou ! Je sais qu'il me guide depuis que nous nous sommes réconciliés sur Kuta ! 

La ruelle aboutit dans la petite cour de toute une famille Balinaise, du grand-père aux petits enfants, qui s'occupe de gérer la petite maison pour son propriétaire absent, un docteur. La maison est derrière la-leur et elle est toute mignonnette, un peu comme celle que je voulais louer, il y a quelques années. Ceux qui me suivent, doivent s'en souvenir, c'était du côté de Campuhan. Ils nous accueillent tous de façon adorable puis nous laissent très vite prendre possession des lieux.

La terrasse donne sur la jungle et on entend tout au fond de la gorge profonde en contre-bas, le son d'un ruisseau qui coule au son des chants d'oiseaux... c'est merveilleux ! Ce qui est encore plus merveilleux, c'est qu'on a une cuisine avec un frigo !!!!! Si vous saviez comme c'est important par ici ! On va pouvoir stocker du frais, acheter des fruits et même se faire un peu de cuisine. Trop bon ! On est en admiration devant ce frigo comme si on avait découvert un trésor !  Il y a aussi du thé et du café à volonté... c'est le paradis !

Quant à l'intérieur, il est parfait ! La chambre est spacieuse et on commence à sortir notre linge, tellement humide depuis Java ! On va le donner à laver, il sent le pas bon que c'est rrrien de le dire !

Et tout est vraiment comme sur la description des lieux, il y a de l'eau chaude !!!! Je vous dis pas comme on fonce dessous ! ça fait 26 jours qu'on se lave à l'eau froide ! Trop trop bon ! On dirait deux minots excités devant un truc de ouf ! Marc reste exactement dix minutes sous ce délice, moi, un peu moins mais c'est parce que la terrasse m'attire comme un aimant ! C'est trop trop beau, chaque détail est un enchantement au cœur d'une verdure extraordinaire.

Quand Marc sort de la douche, il a l'air du Ravi de la Crèche ! Si, si ! Et moi, d'une illuminée, comme d'habitude ! 

On se déguste un bon café dans lequel on trempe nos rescapés de biscuits de Java où les déjeuners avaient forme de peuchères... C'est le bonheur parfait !

Fringants comme des jeunes en folie, on se jette à pied dans l'effervescence d'Ubud. Je suis si heureuse de faire visiter cette ville que je connais comme ma poche à mon homme qui a toujours été sceptique au sujet de mon Amour pour cette île. Mais je vois bien dans ses yeux, qu'il est déjà conquis. On commence bien entendu par le Palais Royal qui est juste à côté de notre nouvel oustau.

On descend la Monkey street, on se régale les yeux des jolis choses qui ornent les boutiques. Là, je sais qu'on est vraiment au cœur d'un Bali qui me manquait de trop. 

Et on arrive ainsi, Jalan Jalan, à la Monkey Forest que je ne reconnais plus !

L'entrée a changé de place, le plan semble beaucoup plus grand, j'ai l'impression qu'il y a eu en deux ans, d'énormes changements, pourtant le prix reste toujours inchangé et le même pour tout le monde, 50 000 roupies chacun soit 3€ ! J'ai hâte de découvrir ça alors que mon homme est déjà aux anges avec les petits singes qui sont partout dans cet Eden en pleine ville ainsi que d'autres animaux comme les varans ou les lézards. On a tellement manqué de faune sur Java Est... que c'est trop bon !

La première partie du parc n'a pas changé, les berges de la rivière sont peut-être un peu plus larges... mes arbres ont encore poussé et sont plus majestueux que jamais !

Mais quand je découvre de nouvelles passerelles, je comprends que le parc a été agrandi ! Au moins ici, l'argent récolté par la manne touristique est utilisée à bon escient ! C'est encore plus beau qu'avant !

Il y est désormais interdit de fumer et de jeter des papiers sous peine d'amende ! Mon Bali est en train de changer... sur ce coup-là, en bien !

La zone des temples a également changé. De nouvelles statues ont remplacé celles qui étaient trop vieillissantes et de nouvelles se dressent également dans la jungle.

Et quand je découvre que le parc se prolonge encore sur les rizières, qu'un centre de recherches sur les singes a été créé et que la salle d'expositions d'Art Balinais est superbement terminée, je me dis que mon Ubud est vraiment la capitale de ce joyau qu'est cette petite île.

La nouvelle sortie est somptueuse ! On entre dans un tunnel comme celui de Goa Gadjah où il y fait aussi sombre mais où on devine quand même de superbes dessins sur les murs... 

Puis ce tunnel s'ouvre sur une merveille de chemin encaissé sculpté qui nous dirige vers la sortie.

On quitte alors la forêt pour les rizières et la ville qui malheureusement les grignote chaque année un peu plus...

Et pour que les visiteurs ne quittent pas les lieux sans laisser encore quelques roupies au Parc, un superbe restaurant sur l'eau est là pour les accueillir ! Rond et cerné de superbes statues et petits ponts, l'endroit est vraiment une réussite !

Que de changements en deux ans ! Je suis sur un petit nuage et Marc ne me tient plus ! En mode Extase, tout du long !  

On rentre tout Jalan Jalan détendu à notre nouvel oustau, au calme, loin de la foule qui ne l'est pas vraiment... Ici aussi, je trouve que les touristes ne sont pas aussi présents que d'habitude... Et c'est devant l'apéro puis une pizza de chez Toni qu'on se dit... 

...qu'il y a des journées qui sont... trop belles !