• 24 Juillet - La cité de Yogia

     

     

    Y'a des matins comme ça où on ferait mieux de rester couché ! D'entrée, ça se présente mal. Mes billets d'avion pour Sulawesi ne sont pas bons. L'agence a pris nos prénoms pour nos noms qu'ils ont un peu éparpillé n'importe comment dans les cases informatiques... Nos passeports et nos billets n'ont plus aucun rapport ! L'erreur se comprend un peu, 'parait qu'ici, ils n'ont pas de noms de famille... Résultats des courses, je passe bien 45 minutes au téléphone à essayer d'expliquer le problème au responsable d'agence... Dans la foulée, m'arrive le scooter et son loueur, un moulon de papiers à remplir et le collègue au téléphone qui comprend rrrien aux noms de famille...  J'ai pas encore mis le nez dehors que j'ai déjà la transpiration qui me monte...

    Enfin sur Chouchou d'amour, faute est de constater que le plein n'est pas fait ! C'est systématique, les loueurs i'nous prennent pour des couillons... A la station service, j'ai même pas le temps de descendre de l'engin que je constate que nous sommes à plat ! Retour à la case départ, changement de scooter, bien 30 minutes de perdues... Commence à faire bien chaud sous le capeu ou plutôt sous le casque ! Et pour couronner le tout, les ATM du coin fonctionnent pas bien... On s'en fait des colliers jusqu'à tomber sur le bon ! C'est plus de la transpiration c'est la flaque à chaque arrêt !

    Mais tout ne fait que commencer ! Avec le minot, d'entrée c'est la troisième guerre mondiale ! Y'a rrrien à faire mon co-pilote dort à poings fermés et on n'arrête pas de se chercher le centre historique, pourtant pas bien loin d'après la carte ! Je vous dis pas tous les mots fleuris Marseillais qui rythment les demi-tours forcés dans cette cohue pas possible ! Yogiakarta n'est pas une ville à échelle humaine, c'est une grosse mémère toute pleine de tentacules ce qui fait qu'on se perd à chaque intersection ! Zou ! Nous voilà enfin arrivés au Kraton. C'est le centre névralgique de la cité, la citadelle fortifiée des sultans d'hier et d'aujourd'hui. Tous les remparts sont recouverts de peinture blanche, on se croirait à Sidi Bou Saïd... Les chants s'élèvent des mosquées, nous sommes au coeur et dans l'âme de Jogia la fière. On se croirait devant la cité Interdite avec tous ces petits capeu coniques qui pédalent leur becak.

    Comme tous les palais orientaux celui-ci est composé de multiples pavillons. On passe de l'un à l'autre par des passerelles ouvertes, tout en bois orné et travaillé, qui traversent de multiples jardins où il fait bien frais en cette journée où le soleil brule et où les nerfs s'enflamment puis  se consument...

     

    Ici, tout est calme et paisible, des gardiens veillent tout autour de nous. Ils sont assis par terre ou bien longent les longs couloirs du palais, habillés de leur sarong en Batik peint et de cette drôle de coiffe qui leur fait de grandes oreilles façon Monsieur Spock ! Dans l'enceinte du Kraton, ils sont l'autorité même. Yogiakarta est la plus indépendante des villes indonésiennes. Tous portent le poignard long à la ceinture et n'ont pas besoin de faire les gros yeux comme la Police à l'extérieur, pour affirmer leur pouvoir calme et serein.

                               

    Nous restons bien trois heures à déambuler dans ces pavillons et passerelles... Le temps n'a plus d'emprise et 'faut dire la franche vérité, c'est reposant en comparaison de la folie qui règne en ville ! Mais, il nous faut affronter à nouveau la circulation pour nous rendre aux Bains du Sultan, au Taman sari... Le Loulou est tout émoustillé car parait-il, le sultan y menait grandes coquineries en compagnie de toutes ses concubines...

    Les bassins sont un peu à l'abandon... mais il est facile d'imaginer les plaisirs qui se sont donnés en ces lieux... Tout est fait pour se laisser aller à la totale zénitude des corps et des esprits ! Le Mistoulin se voit déjà Sultan d'un harem gigantesque tout comme à Marrakech ! Je le laisse divaguer, 'faut bien que jeunesse se construisent d'espoirs et de rêves !

                                       

    En partant à la recherche du Pasar (bazard) aux oiseaux et reptiles, réputé de Yogi... on se continue la grosse boufaillisse avec cette carte qui n'est pas du tout à l'échelle et qui nous fait nous perdre à Payolle ! Heureusement que par chez nous, monter la voix n'est qu'une forme hygiénique de bonne santé, ça fait comme qui dirait circuler le sang car sinon on se ferait bien du mal ! Mais nous y voilà enfin, au bout d'une heure de tourne-vire ! Le minot d'entrée, repère les serpents...  On a bien de la peine, même si on raffole pas de ces grosses ou petites bêtes, de les voir esquichées dans des cages tellement petites qu'on se demande bien comment qu'elles font pour respirer !

     

    Mais les rois de ce marché ou Pasar sont les oiseaux. Vous le savez, les Indonésiens les adorent et les cages ornent toutes ou presque, les vérandas des maisons. Elles sont toutes plus jolies les unes que les autres et les oiseaux sont eux, par contre, choyés ! Des vers, des fourmis mélangées avec du riz, des insectes de toutes sortes sont vendus pour nourir toutes ces petites bêtes à plumes. ça grouille et ça rampe de partout ! Le Loulou se croit à Koh Lanta !

                                 

    Après la visite de ce pittoresque marché, nous prenons la route pour la proche banlieu de Yogia où se trouve tout un village qui travaille le fil d'argent d'une façon particulière nous annonce le Lonely Planet. Et nous ne sommes pas déçus ! Ces artisans qui travaillent comme des petites fourmies produisent un travail magnifique de minutie... 

    On a droit à toute la visite d'une petite entreprise. On peut pas faire autrement, ils sont tellement fiers de leurs productions... J'ai beau leur dire que toutes ces belles pièces sont trop chères pour ma bourse, ils s'en moquent et veulent juste que l'on admire l'admirable et c'est ce que nous faisons.

    Temple de Borobodur miniature, tout en fil d'argent...

     

    C'est épuisés mais emplis de toute cette culture Javanaise que nous rentrons enfin à l'oustaou. On est fracassés de chez fracassé et il n'est plus question de remonter sur Chouchou d'amour pour faire même un petit 100 mètres ! On a le tafanari tellement moulu que c'est même pas la peine de l'envisager ! On marche comme des canards qui auraient trop fait d'équitation ! Alors on se termine la soirée chez un Français, en face de l'hôtel, qui vient d'ouvrir un restaurant dans une superbe maison Javanaise en bois qu'il a achetée en campagne et remontée ici, en pleine ville. Il nous promet une cuisine riche et digne d'une gastronomie Française... Bababaou ! On est bien déçus, seul le décor est riche et fantastique... Par contre, dans l'assiette, ça nous semble un tantinet d'une banalité sans fin et sans fond... Y'en a qui se la pète vraiment que c'est rrrien de le dire ! Et forcément, on paye plus cher qu'au warung du coin mais on a la jolie présentation dans l'assiette ! Qué misère !

                                      

    Zou ! On va rrrien lui dire ! I'fait tellement bien le bouffon ! Au dodo, demain, on se lève à 4h30 du matin, le minot me déteste déjà !

    On s'endort comme des bébés en rêvant de liberer tous les serpents et oiseaux du Pasar de Yogiakarta...

     

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  • Commentaires

    5
    nessie1
    Vendredi 30 Novembre 2012 à 16:36

    j'ai déjà connu ça che plus où cette histoire d' inversion entre nom et prénom p......... mais kes ke ça peut foutre quand tu réflêchis et ça te met les nerfs en plus que pelote pour si peu

    tout à fait d'accord pour les restos pfff moi je préfére toujours la guitoune du coin chic et pas cher lol

    4
    Jeudi 6 Septembre 2012 à 22:03

    QUE DE PÉRIPÉTIES, MAIS AUSSI QUE DE DÉCOUVERTES ET DE BONHEUR,

     

    TOUJOURS AUSSI RAVIE DE TE SUIVRE AVEC TES BEAUX RÉCITS

     

    D'AUTANT PLUS QUE JE SUIS BIEN AISE DERRIÈRE MON PC

     

    BISOUS  REBECCA

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    3
    jeanne13110
    Jeudi 26 Juillet 2012 à 23:24

    coucou,

    je vous admire à chaque fois et on se régal à voir ces photos et à lire ces recits fabuleux.

    bravo, nous on se longuis le 04 on va voir les andalousiens et faire la fiesta.

    on vous dit   " olé!olél " et gros bisous à tous les deux

    2
    Jeudi 26 Juillet 2012 à 18:09
    Coucou Isabelle,
    C'est vrai que c'est pas le pied tous ces problemes qui viennent s'accumuler jours apres jours ca gache le plaisir du voyage, sur la derniere photo la on dirait que tu a les yeux qui tombes sur le veston !!rires !! Aller une bonne nuit de repos et ca repart ! Disait Mars ! Bises a tous les deux.
    Raymond.
    1
    JeanPierre Profil de JeanPierre
    Jeudi 26 Juillet 2012 à 04:59

    Franchement, c'est pas gentil, mais tous ces patakès qui t'arrivent, j'aime beaucoup, tant leur transcription par toi est savoureuse. Et j'en bave d'envie, tant mon tempérament basco-béarnais s'accomode mal de ce genre de péripétie. Je n'arrive pas à choper cette philosophie, malgré un stage de 10 ans au Vietnam. Je redouble tous les ans..........

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