Mon Dieu qu'il est difficile de quitter un lieu qu'on aime ! On a encore dormi comme des bébés et il est si tard quand on déjeune que je ne vais pas donner l'heure ! De toutes les manières, on n'est pas trop pressé, on doit emménager dans notre nouvel oustau vers 14h et quitter notre maisonnette dans la jungle au plus tard à midi.

C'est à à peine un kilomètre, dans le village de Penestanan que j'adore, quartier des artistes d'Ubud depuis les années '30. A toute proximité du centre ville mais loin du bruit et de la foule. On a trouvé ça sur Airbnb, encore. On voulait une petite maison avec cuisine où terminer ce séjour à Ubud, au milieu des rizières et des locaux. Les photos sont superbes, on croise les doigts pour qu'elles soient vraies et que nos hôtes soient aussi charmants que notre petite famille actuelle !

Et quand c'est l'heure... c'est l'heure ! Zou ! Direction Mahesa House I. Mon homme fait valser les pépères, il est temps de dire au revoir.

On remercie chaleureusement notre hôte et toute sa petite famille sans oublier les deux toutous de la maison qui nous ont apporté tant de joie.

On descend la Jalan Kajeng, on prend la Jalan Raya, on tourne à gauche au Blanco Museum et nous voilà déjà dans le village où notre maison nous attend... Comme il n'est pas encore 14h, on s'est arrangé avec la propriétaire pour déposer nos sacs pendant qu'elle termine d'y faire le ménage. C'est une journée de transfert des plus faciles !

Mais voilà que Monsieur GPS ne trouve pas Mahesa House mais Mahesa Villa... On se dit que ce doit être la même chose surtout que la propriétaire nous avait donné comme repère le nom de Cantika et l'hôtel Melati, tout proches. Quand on arrive à la villa, en tournant en rond pendant au moins 30 minutes... on constate que la villa n'est pas notre maison, beaucoup trop luxueuse ! Les photos ne correspondent pas du tout. J'envoie alors un message à la propriétaire qui me dit que je n'ai pas loué là mais à Mahesa house I ! Oui, je sais merci, j'avais bien compris mais où qu'elle est la Mahesa House I !? Près de Cantika ! Oui, mais il y a des tas de Cantika dans le coin ! Cantika loundry, Cantika Spa, Cantika... Je vous passe le temps qui passe entre les messages, on est déjà crevé de tourner et tourner en rond ! Mais pourquoi ne pas nous donner un repère plus précis !? La proprio me répond qu'elle vient nous chercher au Melati hôtel. Ok, on est à côté. De toutes les façons on fait rien que de tourner en rond depuis qu'on est dans le village pourtant pas grand !

Arrivés devant le Melati. Nouveau message, il faut qu'on se rende au Cantika ! Retour à la case départ ! Oui, mais lequel !? Elle m'envoie la photo d'une enseigne "Cantika Zest" ! ça nous fait une belle jambe, on ne l'a jamais vue ! Mais pourquoi est-ce si compliqué !? Voyant que ma patience commence à vraiment devenir infime, elle décide de venir nous chercher à nouveau au Melati hôtel où on a décidé de ne plus bouger.

Quand elle arrive sur son scooter, je sais que ça va pas le faire. Elle est antipathique au possible. Madame Picsou dans toute sa splendeur, je sens ces choses là. Les présentations sont rapides, on sent qu'on l'a énervé et elle sent qu'elle m'a énervé aussi. On démarre tous sur nos scooters et on la suit.

Immédiatement, je comprends pourquoi nous ne trouvions pas la maison, elle n'est pas du tout dans Penestanan Village mais pratiquement à la fin du village de Sayan ! Mais ça doit faire mieux, plus chic, que de dire que la maison se situe dans le quartier des artistes que tout le monde connait !

On gare nos scooters dans une impasse où un camion décharge des gravats... et une maison est en construction tout à côté. Là, j'avoue que l'expérience d'il y a quelques jours revient à ma mémoire ! On est encore tombé sur une grosse menteuse qui appâte les clients sur le site Aribnb avec de fausses informations. Elle nous conduit par un tout petit chemin à notre habitation. Un portail rouillé qui couine et puis un beau petit jardin et nous voici devant LA maison.

Le salon de la terrasse ne correspond pas du tout aux photos, il n'y a pas de moustiquaire sur le lit alors qu'elle était spécifiée et qu'ici, c'est cafi de moustiques... mais dans l'ensemble on n'a rien à dire, la maison est très jolie et le cadre sympathique.

Pour ce qui concerne les gravats et le chantier, elle fait construire sa maison mais le bruit sera terminé aujourd'hui. Je lui fais comprendre qu'elle a intérêt à dire vrai parce qu'elle m'a vendu un endroit calme, loin de la ville et de ses nuisances pour 13€ sans petit déjeuner. On se quitte sur ces mots et on prend enfin possession des lieux.

Quand je découvre la salle de bains, j'éclate de rire ! Je n'ai jamais vu une salle de bains aussi grande en Indo ! C'est une première ! Elle fait deux fois mon salon !

On éclate de rires aussi en voyant le SPA annoncé dans le descriptif de la maison... Ici, une baignoire est un SPA, on ne peut pas la remplir mais on a un coussin pour s'allonger à l'intérieur ! C'est du grand n'importe quoi mais de SPA on n'en n'a pas besoin, on veut simplement de l'eau chaude !

Zou ! On va être bien ici mais faut-il encore remplir le frigo car la cuisine est totalement vide. Madame la proprio doit ramener chez elle tout ce que ses clients doivent laisser en partant ! Il n'y a qu'un petit pot de café et de sucre, rien d'autre ! Aucun reste comme on a trouvé dans notre petite maison perchée au-dessus de la jungle...

C'est pas grave, je laisse Marc à l'oustau et m'en vais sur Chouchou faire mes courses et découvrir un peu les environs.

Heureusement que nous sommes véhiculés ! Ici, il n'y a rien de rien ! Nous sommes perdus entre rizières en friche et canyon de la rivière. Je pars donc au magasin Bintang que je connais bien et où je suis sûre de trouver tout ce que je veux, en particulier du beurre et de l'huile ! J'ai une envie de beurre que c'est rien de le dire ! Je crois que nous sommes en manque de bien des choses, de protéines d'abord, de matières grasses ensuite ! Souvent moi comme Marc avons des vertiges, on commence à devenir faiblards... 'Faut qu'on reprenne du poil de la bête. Je remplis mon petit panier avec en prévision de bon repas et de bons petits déjeuners. Mais pour la viande... on attendra de rentrer en France ! Elle est ici, hors de prix.

Le frigo remplit, on se décide une petite balade à pied tout autour de notre oustau, histoire de voir où on a mis les pieds. Nous sommes en fait dans un ghetto à touristes... Dans notre impasse, de nombreuses maisons appartenant à notre propriétaire Picsou sont à louer à la nuit, à la semaine, au mois, peut-être même à l'année. Certaines sont vraiment très luxueuses.

Nous sommes les uns sur les autres séparés les uns des autres par des haies de végétation luxuriante. Chacun ayant ainsi l'impression d'être totalement isolé, c'est très bien fait, surtout sur les photos, mais si le voisin n'est pas respectueux de l'autre, ça peut devenir facilement invivable... Ce n'est pas du tout l'endroit qu'on imaginait... mais pour trois nuits, on s'en moque un peu. Nous n'aurons donc pour seul contact local que notre Dame Picsou, c'est un peu triste mais tout dans ce voyage est un peu triste...

L'endroit n'étant pas très intéressant, il faut bien le dire... Nous partons randonner dans les rizières. J'en ai un très beau souvenir avec mon Mistoulin au soleil couchant.

Mais force est de constater que de rizières... il n'y en a plus de ce côté ci d'Ubud ! Soit elles sont en friche, soit à vendre, soit vendues pour construire d'autres ghettos à touristes soit on y cultive encore des cacahuètes et des légumes.

Marc qui connait cette randonnée pour l'avoir faite il y a six ans et moi, il y a quatre ans... ne reconnaissons rien de rien... Mais où sont donc les rizières !?

Elles ne doivent plus être rentables au contraire des légumes... !? Vendre des terrains doit l'être davantage...

Rentrés à notre oustau avec le soleil disparu, on se concocte notre mixture à l'Arak, on se joue les expats en s'amusant à faire la cuisine dans cette cuisine pas du tout faite pour ça mais ça fait du bien de se faire du bien !

Zou ! Demain est un autre jour et en plus on va retrouver Marco qui en me lisant jour après jour veut me faire passer le goût de la déception et la nostalgie des jours d'avant... Demain sera sous le signe de l'Amitié et ça va nous faire du bien.