• 21 Juillet - Kapas... Terengganu... Mersing

     

    21 Juillet - Kapas... Terengganu... Mersing

     

    Nuit un peu agitée après ma petite altercation avec Monsieur Varan ! Pas du tout content d'avoir été délogé de mon chez moi, il a tourné toute la nuit autour de ma cabane perchée... C'était de bonne guerre ! Mais en attendant, j'ai encore les yeux tout bordés d'anchois quand le réveil sonne.

    7h30, j'ai plus qu'à sauter dans les pantaluches, Pépère est au garde à vous et mon bateau vient me prendre sur la plage à 8h. Mes collègues les crabes regagnent la montagne en troupeaux, faisant un bruit d'enfer dans les feuilles !

    21 Juillet - Kapas... Terengganu... Mersing

     

    Dans ma guest abandonnée, ça dort toujours... pas question d'avoir un petit déjeuner... Je déteste partir le ventre vide mais il faut faire avec ! Comme j'ai réglé ma note hier soir, c'était à prévoir qu'il n'y aurait personne ce matin, comme tous les autres matins ! En attendant mon bateau qui j'espère va arriver, je fais le point sur cette île. 

    21 Juillet - Kapas... Terengganu... Mersing

     

     

    Kapas est une très belle île avec de beaux fonds marins mais... et il y a un mais. Depuis Kota Baruh, je sens une nette différence d'ambiance entre la Côte Ouest et la Côte Est. L'Islam y est plus stricte, plus rigide, y'a pas à tortiller. Du coup, l'ambiance est plus sérieuse et moins festive. D'ailleurs, seuls les occidentaux profitent de la plage, les Malaisiens musulmans qui sont pourtant beaucoup présents à 70% avec nous, louent des bateaux et vont snorkeler au large et les femmes le font, bien entendu, toutes habillées... Y'en a même qui vont plonger avec le voile... Si, si ! Plus nombreux que nous, ils donnent aussi le tempo de l'île. Petits déjeuners très tard et seulement des petits déjeuners locaux sauf dans les quelques hôtels totalement fréquentés par les occidentaux mais là, il faut patienter des lustres parce qu'avant d'être musulmans, les employés dans les cuisines sont des Malais et le travail rapide, n'est pas leur fort. Je n'invente rien, ici, on dit que les Chinois sont sales, les Hindous sont des nuisibles et les Malais de gros feignants, dixit Catherine, la femme d'Awi à Terengganu. Ils sont d'ailleurs très racistes entre eux. Pour le déjeuner, c'est pareil, on sert de 13h à 15h, après cet horaire, si l'on veut boire frais, s'attabler quelque part, niet ! Tout est fermé et il règne alors un silence et une torpeur qui, quand on est sous l'eau importe peu mais quand on en sort... assez mortel. L'île semble alors dormir comme un bébé qu'il ne faudrait pas réveiller... Jusqu'à 19h30, heure de l'ouverture des cuisines, plus rien ne bouge et à 23h tout se rendort... Les lumières s'éteignent, le silence reprend ses droits. 

    Si on compte trois quatre hôtels clubs pour Malaisiens et trois quatre guests ou hôtels pour occidentaux concentrés sur les 5 plages, on a vite fait de s'ennuyer à mourir surtout la nuit tombée. Aucune possibilité de prolonger la soirée, extinction des feux comme à l'armée. C'est pas que je n'aime pas cette tranquillité mais là, c'est trop. On se retrouve sans le choix de rien. On doit se cadrer sur leurs horaires et moi qui n'ai pas d'horaire, j'y suis allergique... je me retrouve toujours devant des portes closes et le ventre vide ! Depuis que je suis ici, je ne bois pas assez et ne mange pas à ma faim.

    Autre pénible constat, les locaux installés sur l'île qu'ils soient Malaisiens ou Occidentaux, ne sont pas très sympathiques. Ont-ils trop de touristes toute l'année ? Sont-ils blasés ? Sont-ils fatigués de ne pas avoir de Low Season (basse saison) pour recharger les batteries ? Je n'en sais rien mais on voit que TOUT leur coûte. Ils ne viennent d'ailleurs pas vers le client pour prendre commande, c'est à nous de faire la démarche. Il faut toujours aller les chercher et le sourire, l'amabilité et la gentillesse ne sont pas au rendez-vous. Mis à part la petite cantine que je me suis trouvée près du ponton, les gens ne sont pas agréables dans leur grande majorité. Comparée à Pangkok, c'est le jour et la nuit. Et si je me pose la question de "Pourquoi ?", j'en arrive à ce constat d'Islam rigoureux sur la Côte Est et d'Islam plus festif de la Cote Ouest.

    Pakas est donc une très belle île mais ça ne fait pas tout... En tous les cas pour moi, l'ambiance ne convient pas du tout à mon tempérament. C'est ce que je me dis, en quittant ces lieux pourtant paradisiaque mais sans aucun regret. Le Routard parle de l’île de Tioman comme d'une autre île paradisiaque mais plus vivante et plus grande, je tente l'expérience même si c'est toujours sur cette même Côte qui ne m'enchante pas pour l'instant. Et, "Enchantement" est bien le mot... J'ai besoin d'être enchantée. Je ne traverse pas toute la planète pour ne pas être enchantée, ce serait voyager pour voyager et j'ai trop besoin de communion dans la vraie vie pour ne pas l'avoir sur la route.

    21 Juillet - Kapas... Terengganu... Mersing

    21 Juillet - Kapas... Terengganu... Mersing

     

    Le bateau est pile à l'heure et quand je retrouve le port de Marang, un taxi m'attend. Le chauffeur est très gentil et me prend bien moins cher qu'à l'aller ! 'Va comprendre Charles ! Ici, les taxis, c'est vraiment du grand n'importe quoi ! Pour que je puisse prendre mon bus, il se permet même quelques petits excès de vitesse car ici on roule à deux de tension comparé à chez nous !

     

    Arrivée à la gare de Terengganu que je commence à connaître par cœur, je retrouve mes petits autobus en bois et l'animation de la ville. 31 32, j'ai mon billet pour Mersing, départ à 9h30, 35 ringgits (7€65... Le même prix que pour mon taxi ! C'est du grand n'importe quoi le prix des transports ici). J'ai juste le temps d'enfin déjeuner !

    21 Juillet - Kapas... Terengganu... Mersing

     

    C'est pas le Pérou mais j'ai au moins mon café noir sans sucre qui va j'espère me réveiller un peu. Quand le bus arrive, je suis contente de voir qu'il est confortable et tant mieux parce que je m’apprête à faire six heures de route puis une heure de bateau ! Normalement tout devrait bien se goupiller pour que je saute dans le dernier bateau de 16h30 au Jetty de Mersing.

    21 Juillet - Kapas... Terengganu... Mersing

    21 Juillet - Kapas... Terengganu... Mersing

     

    Le chauffeur n'est guère sympathique, fait celui qui ne comprend rien et quand je lui demande s'il est prévu qu'on s'arrête faire une pause, il m'ignore d'une force que c'est rrrrien de le dire. Heureusement que j'ai fait un arrêt au pipi-room de Terengganu, 'va falloir que la vessie tienne avec ce gros counas au volant ! Dans le bus, nous ne sommes que trois occidentales, beaucoup de femmes, voilées, et quelques hommes. L'ambiance est très vite à la roupillade. Mon manque de sommeil me fait prendre le même rythme surtout qu'on prend tout à coup une autoroute sortie de nulle part et que le paysage n'est franchement pas folichon, des pots de Nutella partout ! Je veux bien entendu dire, "des champs de palmes" partout !

    Puis, l'autoroute subitement s'arrête ce qui me fait me réveiller. Et ce que je vois me désole... Le paysage est plat, la végétation encore dense mais plus pour très longtemps... On pratique ici le brûlis. On brûle et brûle encore pour planter cette saloperie de Palme... Sur des kilomètres, la forêt est dévastée. De pauvres singes sont sur les côtés de la route, se demandant où leur habitat a bien du passer... Beaucoup se font écraser. Parfois, on voit des voitures carbonisées... les gens d'ici ne doivent pas trop savoir contrôler ces feux pour que ça arrive. Ce paysage désolant me fait me rendormir encore. Puis, le bus s'arrête, le chauffeur ouvre la porte et s'en va, laissant les passagers dans l'ignorance de ce qui se passe. Les trois premières à sortir pour essayer de comprendre, c'est nous, les trois femmes occidentales.

    Mes collègues de route sont Germaniques et on commence à se faire nos bazarettes sur l'étrange comportement du chauffeur qui s'est garé n'importe où pour aller boire un coup dans une guinguette proche. On en déduit que c'est la pause après trois heures de bus. Les autres passagers commencent aussi à comprendre qu'on peut descendre se restaurer, boire et aller aux toilettes et sortent les uns après les autres. 

    Je quitte mes collègues Germaniques pour aller demander au chauffeur le temps accordé pour la pause mais il a rejoint des collègues à lui et me la joue "Je t'ignore, je suis entre hommes" ! Oh Bonne Mère ! Lui, je vais me le peindre que je me pense fortement ! Je m’assois à sa table d'hommes et lui re-pose ma question un brin énervé ! J'ai le temps de manger ou pas que je lui fais en tapant sur la table ? J'ai le temps, qu'il me répond, à présent un peu gêné devant ses collègues.

    Bababaou ! Déjà que j'aime pas les transferts mais si en plus on n'est pas sympa, ça me met les boules que 'faut pas venir me frotter de trop près ! Pendant ce temps, aux toilettes, c'est pas à piquer des vers non plus ! J'entends mes deux collègues Allemandes lever le ton aussi ! Là, ce sont les femmes qui leur font la misère. Elles ont décidé qu'elles étaient prioritaires sur nous, aux toilettes ! Faire la queue, elles savent pas et leur passent systématiquement devant. Je sais pas ce que ma collègue leur dit en Allemand mais le ton n'est pas à la rigolade non plus !

    Rassemblées enfin autour d'un bol de riz, nous commençons à faire connaissance et à échanger nos ressentis sur cette Côte Est. Tout comme moi, elles descendent dans le Sud, en espérant retrouver le charme et l'ambiance de la Côte Ouest. Nous nous rendons toutes les trois sur Tioman mais elles ont un plan qui n'est pas le mien. Descendre dans une ville avant Mersing, prendre un taxi et embarquer pour l’île par un autre Jety (embarcadère). Même si j'ai la très nette impression que je ne vais pas arriver à l'heure à Mersing, je préfère rester dans mon bus, par simple facilité. Ce transfert, je le sens pas, j'ai pas envie de rajouter de possibles embrouilles.

    45 minutes plus tard, la pause fut donc longue, nous regagnons nos places en ayant échangé nos adresses Facebook afin de se retrouver sur Tioman. Le bus reprend sa course a deux de tension et je me rendors aussi sec devant le carnage des champs de palmes.

     

     

    Quand j'ouvre les yeux, il est 16h30, nous sommes à Mersing mais j'ai raté mon bateau de 17 heures vu qu'il faut être au Jety, une heure à l'avance... Fataliste, je prends le chemin de l'hôtel Embassy, recommandé par le Routard si on rate le bateau.

    En passant devant une boutique de téléphonie, je me dis que c'est le moment de changer ma carte Sim, si jamais j'avais des coups de fil à passer pour mes billets d'avion pour l'Indo et surtout prendre un forfait Internet avec des Gigas en masse afin de transformer mon téléphone en modème et améliorer mes connexions Internet qui sont de pires en pires plus je descends vers Singapour. Tout fonctionne bien sur le portable, je peux me connecter sans problème mais ça coince pour le synchroniser avec mon Netbook ! La vendeuse tente tout ce qu'elle peut mais son patron lui fait comprendre qu'elle n'a pas de temps à perdre avec moi puisque mon téléphone fonctionne. Ce genre de comportement, est encore à noter dans les attitudes pas sympas de ce côté-ci du pays. Je repars donc avec Internet sur mon portable mais avec toujours mon problème de mauvaises connexions sur mon ordi... Qué misère, la technologie quand elle veut pas ! Et puis, 'faut le dire, je suis nulle de chez nulle avec ces nouveaux téléphones "tactiles". J'ai roulé pendant des années avec un ravan qui me servait à téléphoner, je me suis pas mise à la page de ce nouvel engin ! Tout ma faute, que je me pense en arrivant devant l'hôtel Embassy, pas très loin de la gare routière.

    Il est tenu par des Chinois et de suite l'ambiance est plus agréable ! Musique, cuisine qui chante, télévision à fond, un patron très sympa qui me donne une chambre au calme parce qu'en me jetant un simple coup d’œil il constate que j'ai besoin de dormir, me porte mon Pépère jusqu'au troisième étage et me règle la clim' pour 60 Ringgits (soit 13€) sans le petit déjeuner. C'est très correct et en plus j'ai un chouïa de connexion qui va me permettre de me mettre à jour de mes trois jours de silence.

    Je m'effondre sur le lit bien moelleux, sur un oreiller douillet... Je suis vraiment épuisée. Ces transferts sont de plus en plus difficiles à supporter. Je dois vieillir ! yes

                                    21 Juillet - Kapas... Terengganu... Mersing    21 Juillet - Kapas... Terengganu... Mersing    

     

    Douche froide, bol de riz et poulet épicé, petit coca et je me mets travailler. Photos classées, archivées, petite bafouille à mon Mistoulin et aux collègues qui se sont inquiétés de mon silence radio sur Kapas et puis dodo.

    Sous le ventilo, je me dis que cette halte avant Tioman était nécessaire. Le manque de sommeil et de nourriture qui tient au corps m'ont légèrement affaiblie. Demain est un autre jour et j'espère retrouver l'enchantement de la Côte Ouest sur l'île de Tioman.

     

     

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  • Commentaires

    6
    Dimanche 30 Octobre 2016 à 21:21

    Triste de voir ça :( je mange jamais de nutella

    5
    maguy thomé
    Lundi 1er Août 2016 à 14:08

    Des machos ça existe hélas et dans toutes les races !!!  Tu fais bien de leur dire, dans "la langue pour abrutis", il faut de la patience, mais faut pas abuser : t'as bien fait d'y mettre le ton ! Oui, je suis comme toi, la nourriture est essentielle, et avec la chaleur, encore +++ épuisant. J'espère que tu as bien dormi Isa. Bisous.

     

    4
    Mardi 26 Juillet 2016 à 20:52

    Coucou Isabelle,

    apparemment  c'est pas le pied ton petit voyage, avec quelques gens pas accueillant, j'espère que cela va s'arranger.

    Bonne suite pour ton voyage.

    Bisous.

    3
    MARYSE
    Mardi 26 Juillet 2016 à 19:12

    Pas très sympa l'ambiance ! je comprends que tu sois un peu déçue - Effectivement tu peux être épuisée après tout celà ! tu ne t'es pas cassé "le petit ventre" comme tu aimes le faire - bon je pense que tout ira mieux !!  bonne continuation - je t'embrasse

    2
    Mardi 26 Juillet 2016 à 18:15

    Partir en vacances et tomber sur des gens pas sympas, c'est pas top !!!! Mais ça va s'arranger, ne t'inquiète pas. J'adore toujours tes récits de voyage pleins d'humour.

    Bonne continuation Isa, bisous et à bientôt.

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    1
    vanessa
    Mardi 26 Juillet 2016 à 17:02
    Bananes bananes bananes lol ... que tout ça est bien rédigé comme à ton habitude, tu devrais écrire des romans, on est plongé à 100% avec toi le temps de la lecture. J'en ai appris des choses, bon ben il semble que depuis 2009 ou 10 il y ait eu pas mal de changement au niveau des mentalités, ceci dit je ne m'avance pas trop car je n'ai transité que direct vers les perhentians de khota baru. Une chose est sûre tu ne me donnes pas envie d'aller sur Tioman maintenant si cette côte est devenue si hostile ! J'ai très envie d'aller à Palawan au philippines en janvier, ils parlent tous anglais et sont catholiques. et il parait que c'est sublime pour le snorkeling. bon ben bonne continuation tu vas bcp aimé Malacca et bien bouffer là bas kisses
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