• 20 Juillet - Kapas, plouf plouf fareniente...

     

    En Asie, si on se laisse aller au rythme des locaux, on ne ferait pas grand chose ! La chaleur, la moiteur, la lourdeur de l'air et du sac à dos, nous cloueraient sur place ! Mais dans les îles, c'est encore pire ! Trois jours que je suis sur Kapas et je me rends compte que je ne fais strictement rrrrien que de ploufer, de siester, de chercher à boire et à correctement manger ! Ce qui pour moi est l'équivalent de l'immobilisme, chose que j'ai du mal à vivre au bout de trois jours.

    Si l'île est paradisiaque, elle l'est moins pour ce qui est de la restauration ! Bababaou que c'est dur de manger à sa faim sans trop dépenser et surtout quelque chose de bon ! Comme toujours dans les îles asiatiques, on sert de la western food qui n'est qu'une vilaine imitation, grasse et chère ou bien on mange local pour deux sous et à peu près bon si la cuisine n'est pas trop aseptisée pour les occidentaux (moins hot au niveau des épices).

    Sauf qu'ici, dégun travaille ! ça cuisine de rien du tout et la cuisine locale est vraiment insipide et sans saveur ! Je rêve de nans, de cuisine indienne, de poulets bien dodus mais depuis trois jours mon estomac pleure misère que c'est rrrien de le dire ! A part le petit déjeuner que je copieuse généreusement, le midi et le soir, c'est un casse tête pour savoir où manger correctement. J'ai essayé toutes les cantines, celles près du ponton de béton sont les meilleures dans le pire.

    C'est donc là-bas que je me rends en me levant vers 9h... je grasse comme une marmotte ! Au Qimi, c'est encore désert, j'ai beau appelé, la cuisine reste fermée ! La petite Diana a quitté les lieux, elle est allée chercher du travail ailleurs m'a-t-elle avoué hier ! Je la comprends, ici, c'est une ghost guest

    Le ciel est à l'orage sur le continent mais le soleil sur Kapas est plus brûlant que jamais. Si j'ai les pieds qui fument c'est à force de marcher pieds nus sur ce sable façon charbons ardents... Mais c'est trop bon, je vais pas me plaindre... 

    20 Juillet - Kapas, plouf plouf fareniente...

     

    Toujours plus d'une heure pour obtenir un café, une crêpe et un jus de fruit... je me rendors presque sur ma chaise... Le temps prend son temps et je regarde les bateaux faire la navette entre Marang et Kapas. Depuis hier soir, je n'arrive pas à trancher sur la suite de mon itinéraire... Mer ou Terre ? That is the question... Soit je descends vers Kuantan et essaye de me rendre au Lac Cini... Soit je descends d'une traite sur Mersing et je tente l'île de Tioman... Dans les deux cas, il me faut rejoindre Terengganu ! Décidément cette ville ne veut plus me lâcher !

    Je trouve que les transports de ce côté-ci du pays sont plus compliqués... Seules trois grandes gares routières vendent les billets pour descendre vers le Sud : Terengganu, Kuantan et Mersing. Si on veut s'arrêter à Cherating ou autres villes sur la côte, on est obligé de descendre dans l'une de ces gares pour reprendre un bus local. De suite, le temps de transport est multiplié par deux avec les correspondances, si on arrive à les avoir à temps, selon l'heure à laquelle on arrive... Très prise de tête ces déplacements... En plus, j'ai beau cherché, aucune agence ne fait de transports pour touristes comme ça existe en Thaïlande ou en Indonésie, du moins par ici... 

    C'est donc dans l'hésitation de ce choix, Terre ou Mer, que je rentre à mon oustau m'équiper pour plouf-ploufer ! Là, je découvre que je n'ai plus d'eau dans ma cabane dans les arbres... Plouf-ploufer sans pouvoir se rincer, ça pas le faire ! J'achope le gendre de la maison à deux de tension, pour lui signaler le problème et il me promet de tout remettre en marche pour mon retour. C'est curieux mais j'ai comme qui dirait l'impression qu'il me prend pour un con... Y'a des impressions comme ça, qui ne trompent pas !

    Mais c'est toute repue et sans souci que je saute dans l'eau, toujours aussi chaude mais toujours aussi trouble... Cette pleine lune, c'est bon pour les tortues mais pas pour les randonneurs palmés ! Entre plouf-plouf et siestons à l'ombre d'arbres où les écureuils ou les varans viennent me faire des coucous, je ne vois pas le temps passer... Immobilisme, Immobilisme quand tu nous tiens...

    20 Juillet - Kapas, plouf plouf fareniente...

     

    Les nuages dans le ciel ont des formes qui font rêver. De gros champignons hauts dans le ciel qui ont la consistance de crème Chantilly trop bien fouettée... Sous l'eau, ils font des ombres... Pas beaucoup de poissons aujourd'hui mais c'est quand même un régal de randonner au milieu des coraux, à marée basse ou haute... Pas besoin de chaussons de mer, l'accès se fait toujours par le sable, on ne détruit donc aucune de ces beautés.

    20 Juillet - Kapas, plouf plouf fareniente...

     

    20 Juillet - Kapas, plouf plouf fareniente...

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    20 Juillet - Kapas, plouf plouf fareniente...

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    20 Juillet - Kapas, plouf plouf fareniente...

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    20 Juillet - Kapas, plouf plouf fareniente...

     

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    Rentrée à mon oustau sur le coup du petit goûter qui me creuse l'estomac pas bien plein de ces jours derniers, je constate en aillant grimper mes 40 marches, que je n'ai toujours pas d'eau dans ma salle de bains ! Depuis 9h ce matin, c'est un peu fort de Kopi. Bababaou ! Toute pégaou de sel, de sable, la peau qui tire et l'estomac qui gronde, c'est le parfait cocktail pour que ma zénitude fasse place à l'énorme boufaillisse qui m'explose à la tête ! Zou, 40 marches en descente et je déboule au domicile de la petite famille où je retrouve le gendre, dans la même position que ce matin ! A glandouiller regardant la mer ! 

    Y'a un problème avec l'eau qu'il me dit, d'un air lascif et pas du tout concerné ! J'avais constaté, merci ! Et on fait quoi avec le problème que je lui fais ? Soit tu me permets de me doucher à quelque part dans cette maison abandonnée et tu me fais un prix sur la dernière nuit, soit tu me changes de chambre et tu me transportes tout mon barda parce que j'ai pas du tout envie de le faire en me tapant toute la canopée en montée et en descente, soit tu répares ! Mais tu te boulègues ! Ma petite voix douce de ce matin fait place à la furie que je peux être quand on me cherche de trop et qu'on se moque de moi d'une force que c'est pas supportable ! 

    C'est malheureux mais on obtient ce qu'on veut qu'en piquant des colères monumentales, et ça, dans n'importe quel pays du monde, surtout quand on est femme ! Bim Bam Boum, le voilà qui grimpe la montagne à 100km/h, passe sous le chalet, traficote je sais pas quoi avec les tuyaux mais l'eau revient enfin ! Qué misère ces hommes qui ont deux de tension et qu'il faut menacer pour qu'ils se réveillent !

    En me prenant ma délicieuse et désirée douche, non seulement j'ai décidé de partir vers la Mer plutôt que vers la Terre, mais en plus, je décide de lever le camp demain. L'immobilisme c'est pas pour moi et si je commence à avoir des problèmes d'eau qui sait ce que j'aurai demain dans cette maison abandonnée... Et puis, ne pas avoir de nouvelles de mon Mistoulin... me turlupine aussi. Internet, c'est quand même bien pour rester en contact avec les siens et là... je mouline trop du teston en inquiétudes.

    Demain, je repars sur Terengganu et j'essaye de monter dans un bus pour Mersing, direction l'île de Tioman. Grosse journée mais il me reste 11 jours pour descendre un maximum vers le Sud puis bifurquer sur Malacca, dernière étape de mon voyage en Malaisie.

    C'est décidé, je lève le camp demain. La Gitana que je suis sort de la douche toute guillerette et Pépère sac à dos frétille déjà des bretelles... On reprend la route, semble-t-il jubiler ! yes

    Vers 19h, je prends le chemin du ponton afin d'aller vite fait piter un bout et vite rentrer pour ranger tout mon barda. Le bateau est à 8h demain matin, je préfère packer ce soir. Mais comme d'habitude ici, 19h, c'est seulement l'ouverture de la cuisine ! Les commandes s'empilent alors devant l'afflux des gens affamés depuis 15h et on n'est servi que sur le coup des 21h si c'est pas plus tard ! Je sirote jus de fruits après jus de fruits en patientant mais c'est vraiment pénible cette façon de gérer les restos ici. ça semble impensable mais il est impossible de boire frais entre 15h et 19h ! Avec la chaleur qu'il fait... c'est une torture ! Ils ont un coin de paradis mais ne savent pas le gérer ou alors... ils sont trop gavés de touristes... Pourtant c'est bien connu, les Routards n'ont pas besoin de grand chose mais le boire et le manger... c'est leur essentiel !

    Bref, c'est seulement sur le coup des 22h30 que je me rentre à ma cabane tout là-haut perchée dans le noir le plus complet. A pieds nus et avec ma lampe torche, j'arrive enfin sur ma terrasse mais là... je me retrouve nez à nez avec mon voisin de salle de bains, Pépère Varan qui s'est installé devant ma porte d'entrée ! Sur le coup, je suis un peu surprise. J'avais prévu les singes en ne laissant rien traîner dehors mais pas ce compère-là ! Et, la vérité, il ne fait pas du tout 80cm de long... mais bien plus ! C'est un adulte et je crois que cette guest abandonnée lui plait bien et qu'il voudrait bien squatter mon lit s'il le pouvait ! Zennnnnnnnnn que je me dis dans ma tête en reculant prudemment.

    Pas la peine de prévenir quelqu'un dans la guest... y'a toujours dégun et tout est éteint depuis longtemps ! Me voilà donc à redescendre mes 40 marches, à chercher un balai ou un bâton comme font les Rangers sur Komodo, à remonter mes 40 marches avec un semblant de perche, prête à affronter l'animal en question. 

    Il est toujours là et je vois bien dans son regard qu'il n'a aucune intention de bouger ! ça promet, Pépère sac à dos n'est pas prêt d'être bouclé ! Me vient alors l'idée de passer sous le chalet, et de taper sur l'envers de mon plancher. Surpris par ma démarche, ça bouge au-dessus de ma tête mais il est toujours sur le balcon ! Moi qui ne voulais pas marcher à pieds nus dans les feuilles et dans le noir, je fais tout le contraire ! Mais à force de taper, j'arrive à mettre en fuite le varan qui se casse même la binette sur les marches dans sa fuite vers la jungle. Mon balai à la main, la torche dans la bouche et les pieds nus dans les feuilles, il me vient un fou rire d'un autre monde... certainement la peur qui s'enfuit par l'humour... comme toujours.

    Il est grand temps que je quitte cette île, sinon avec la chance que j'ai, je vais me retrouver avec des serpents dans la salle de bains ! yes

    Zou ! En 30 minutes Pépère est prêt, et moi, après avoir fermé, à l'aide d'une corde la porte de la salle de bains qui ne ferme pas, je sombre dans les bras de Morphée me rêvant l'Ile de Tioman, ma prochaine étape.

     

    20 Juillet - Kapas, plouf plouf fareniente...

     

     

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  • Commentaires

    7
    maguy thomé
    Lundi 1er Août 2016 à 13:51
    T'as bien fait de lui dire ta façon de penser à ton "cougnafier"! Comme s'il ne le savait pas ce qu'il fallait faire pr avoir de quoi se laver ?! Non, Mais! Bravo Isa. Et ce varan devant ta porte, tu sais pas que j'y pense depuis le début à ça, singes, varans, et cie... Surtout les insectes, t'es pas tombé encore sur des grosses araignées, ou des scorpions, tant mieux...T'as eu les sandflies, déjà pas marrant. J'espère que ça va de ce côté. Ben oui, à la guerre comme à la guerre, quelle trouille, t'as bien réagi ! Mais devant le danger, notre instinct de survie et notre force se décuplent, c'est après qu'on réalise! Je te fais de gros bisous. Bye bye!
    6
    maryse
    Lundi 25 Juillet 2016 à 18:17

    j'ai bien ri en lisant cet épisode !!  j'aurai eu très peur de voir ce varan devant la porte ! oui on en voit très souvent au Sri Lanka - j'espère que la suite sera moins compliquée et que tu pourras manger à ta faim !  Buddhusaranai

    5
    Vendredi 22 Juillet 2016 à 10:55

    Trop marrante la façon dont tu racontes l'histoire de ton varan, moi j'aurais eu la trouille !!!! Les fonds marins tels que tu nous les montres sont magnifiques, j'adore !!!

    Merci à toi Isa de nous conter ton si beau voyage.

    Belle continuation et continue de nous faire rêver. Bisous à +++

    4
    Jeudi 21 Juillet 2016 à 21:35

    J'adore ces images sous marine, génial et quel variétés de paysages.

    Bonne continuation.

    Bisous.

    3
    Nicole BILLOIR
    Jeudi 21 Juillet 2016 à 19:29

    Très belles images sous-marines ! Dommage que tu n' ais pas pu prendre ton visiteur du soir !

    2
    Michele/Boulogne
    Jeudi 21 Juillet 2016 à 18:16

    avec toutes ces péripéties, tu ne risques pas de t’ennuyer! Bonne continuation ma Belle, et merci pour prendre autant de temps pour nous faire partager. On a l’impression d’y être un peu.....sans les inconvénients des mauvaises rencontres!!!!. Bisous

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    vanessa
    Jeudi 21 Juillet 2016 à 17:17
    MDR j'y étais avec toi le temps de la lecture, sale bête je te voyais avec ton balais.c est vrai kil faut y faire gaffe ils peuvent attaquer ces saloperies. pour la bouffe ya pas de bananes à acheter, kes ke je peux en bouffer des bananes en voyages c hallucinant, c bon pour la santé, ça calle c'est le top. bon ben effectivement à te lire ces foutus transports par là bas ?? je n y suis jamais allée donc moi pas savoir. Allez ici 17h, 27 petits degrés on pourrait faire mieux que ça ne me déplairait pas. Espère que le Mistoulin va bien
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