Autant vous dire que la nuit a été... lourde de sommeil ! L'Arak, le vin et le Gyn de Taruna nous ont fait oublié tous nos soucis d'appareils photos ! 

On déjeune tranquillement dans le jardin de notre voisine en compagnie de sa petite fille qui n'est plus du tout timide avec nous et on consulte nos téléphones, en quête d'informations. C'est le seul moment de la journée où se tient un peu au courant de ce qui se passe autour de nous.

On est stupéfait d'apprendre qu'une nouvelle secousse venant de Lombok et ressentie jusqu'à Ubud, a eu lieu hier soir à 23h30 heure à laquelle on a du s'endormir ! Je rassure immédiatement mes proches qui s'inquiètent toujours en écoutant les infos alarmistes de BFM et autres chaines de TV qui n'ont rien d'autre à se mettre sous la dent en cette période estivale...

Les Pépères prêts à être sanglés sur nos scooters, on ressent un peu de tristesse à quitter Pemuteran, seul endroit sur Bali où la chaleur ne nous a pas quitté du début jusqu'à la fin ! La chaleur du climat et la chaleur de cœur des amis... Mais quand il faut partir, il faut partir...

En ce qui concerne les appareils photos morts, on a décidé de les laisser à Taruna. A quoi bon se transporter des appareils lourds qui ne sont pas sous garantie chez nous... Pour le Nikkon, Taruna décidera ou pas de le faire réparer. Chez nous, on sait que le prix de la réparation sera presque aussi élevé que l'appareil... Mais pour le Canon, nous avons la garantie et elle est de deux ans ici. Autant qu'il profite de ce petit joujou très sympathique. Quant à l'Olympus, il est le seul à regagner le fond du sac à dos, sa garantie nous attend à la maison.

Pendant que Marc sangle les sacs, je règle mon téléphone et l'outil appareil photos. ça me fait tout drôle de n'avoir plus que cet instrument pour capter des images... mais je me rends compte qu'il est très performant. Cadeau de Noël de mon homme, il a pensé à toutes les fonctions qui pourraient m'être utiles... C'est un amour, je me l'aime cet homme. Je vais peut-être arriver à sauver les meubles de ces 10 derniers jours qu'il nous reste ici... que je me dis en enfourchant Chouchou.

Le petit arrêt chez Les Taruna est toujours aussi émouvant... Devant un bon Kopi Bali, on se fait nos Adieux... Quand on les informe du nouveau tremblement de terre sur Lombok, mon ami éclate de rire ! On ne comprend pas de suite le pourquoi de cette hilarité mais son regard coquin nous met vite sur la voie... Il y a effectivement eu un tremblement de terre ici à Pemuteran hier soir mais il a eu lieu dans l'intimité de leur chambre ! Taruna prend vraiment très au sérieux la mise en route d'un nouvel enfant ! 

Sur cet éclat de rire très communicatif... on se quitte... Je ne sais pas pourquoi mais j'ai le sentiment que c'est la dernière fois... Grande tristesse au fond de moi... Marc promet à Taruna de lui envoyer deux bouteilles de gyn... Je sais qu'il le fera.

A la sortie de la ville, face à l'Océan, on s'arrête au temple de Pulaki, comme je le fais toujours. Les petits singes sont là, c'est calme et reposant...

Dernier regard... et puis  Vroum Vroum... Direction Banjar.

Les tremblements de terre successifs en provenance de Lombok, l'ile voisine de Bali, nous ont fait beaucoup changer notre itinéraire ainsi que la météo, toujours aussi mauvaise sur les hauteurs. On s'est d'abord éloigné de Lombok par sécurité puis on est resté sur les côtes en tentant des montées vers les Volcans dès que le soleil semblait vouloir percer... Mais, à présent, il nous faut redescendre vers le Sud et forcément passer par l'intérieur des terres et des montagnes si nous ne voulons pas refaire le même trajet.

La décision de s'arrêter à Banjar suit la même logique. On va attendre là, de voir si la météo nous permet de nous arrêter à Munduk ou pas, puis de descendre et rester un peu autour des lacs... On croise les doigts pour que nous puissions au moins savourer les senteurs de café et clous de girofle sur les hauteurs...

La route jusqu'à Banjar a été refaite et ce serait un plaisir d'y rouler si elle n'était pas autant emboucanée par les camions et les voitures chauffeurs qui sillonnent le secteur... ou pire encore celles conduites par des occidentaux qui ne savent pas conduire ici...

Nous ne faisons pratiquement aucun arrêt jusqu'à destination, ça n'en vaut pas le coup. Et, quand on arrive aux eaux thermales de Air Panas, on est cassé de chez cassé ! Les popotins sont en piteux états !  Je retrouve mon grand escalier que j'avais eu tant de mal à remonter il y a deux ans avec mon sac sur le dos et le joli petit pont qui traverse la rivière...

Comme prévu ma petite maisonnette au bord de l'eau nous attend. Les propriétaires qui avaient deux de tension il y a deux ans... n'en n'ont pas plus aujourd'hui ! L'établissement meurt doucement d'un manque d'entretien flagrant... Quel dommage ! Mais le cadre est toujours aussi beau et la chambre confortable, propre. Quant à la salle de bains, elle est toujours aussi extraordinaire, alimentée par les eaux chaudes de la source.

Par contre le prix a énormément augmenté... Il y a deux ans j'avais eu la chambre pour 200 000 roupies en négociant deux jours. Aujourd'hui, on ne négocie plus beaucoup sur Bali et le prix est de 350 000... pour deux nuits, petits déjeuners inclus. Comme ils sont les seuls dans le coin et qu'en plus il n'y a aucun warung dans le coin, ils savent que si nous voulons rester... nous paierons la chambre et mangerons sur place...

On est trop crevé pour discuter et puis, je crois qu'on en a pris notre parti... Les choses ont bien changé sur Bali, les touristes sont de plus en plus nombreux, les voyageurs sont une espèce en voie de disparition... Les touristes ne viennent qu'une fois, les voyageurs peuvent revenir régulièrement... Les Balinais font un choix qui leur est propre, je ne sais pas s'ils vont y gagner au change, au fil du temps... Mais c'est un débat que je me garde pour les 24 heures de trajet retour jusqu'à Nice !

Comme il est déjà le milieu d'après-midi et que les nuages commencent à descendre de la montagne, on file aux eaux chaudes qui vont nous faire du bien aux os et aux muscles !

L'entrée est de 20 000 roupies chacun et contrairement à il y a deux ans où les lieux étaient bondés, je trouve l'endroit plutôt calme !

La rivière qui coule près de notre chambre coule ici toute proprette... parce que c'est un lieu touristique... En amont et en Aval, les balinais installent à présent des sortes de filets qui bloquent tous les déchets qui arrivent des lieux habités... donnant ainsi l'impression aux touristes qui ne naviguent pas en solo hors des sentiers battus, que Bali est... propre.

Dans les bains, les blancs et les locaux sont en nombre égal et quand c'est le cas...

c'est l'harmonie !

Marc part se plonger dans les bassins, moi, je vais faire mes salamalèques aux Dieux sous chaque bouche de dragon qui crache l'eau jaune... Mon bras me fait souffrir et qui ne tente rien n'a rien ! Curieusement, je trouve que ces lieux que j'avais trouvés vides de spiritualité il y a deux ans, le sont aujourd'hui bien plus que Tampaksiring...

L'eau soufrée me fait penser à Ijen que je chasse aussitôt de ma mémoire... Bouche après bouche, je sens un grand soulagement... C'est peut-être un effet imaginaire mais moi, je sens une nette amélioration et c'est l'essentiel ! Quand je rejoins Marc dans le grand bassin, j'arrive même à faire la brasse, chose impossible encore à Pemuteran ! C'est donc que ces eaux ne sont pas si mauvaises ! 

Je laisse Marc à la bronzette et je m'en vais jalan jalan revoir ces lieux beaucoup plus paisibles que lors de ma dernière visite.

Ici, les Dieux doivent être heureux, le petit temple est tout propre et bien garni d'offrandes... Je repense à ce que Taruna nous a expliqué hier soir... Quand nous lui avons demandé pourquoi les temples et petits autels familiaux ou de rues, n'étaient plus aussi remplis d'offrandes, il nous a donné une explication qui me laisse à réfléchir... Selon lui, le peuple Balinais est trop obéissant. Du temps des Rajas, ils obéissaient sans l'ombre d'une résistance aux ordres donnés. Aujourd'hui, ils obéissent de la même façon aux ordres de Java et de Jakarta. Il a été dit que la démographie sur l’île était trop importante et suggestion a été donnée de se limiter à un ou deux enfants. Ne me demandez pas quand, j'étais un peu pompette lors de cette conversation. Les Balinais se sont exécutés, en parallèle, beaucoup de Javanais se sont installés sur l'île et avec eux, l'Islam. Des maisons balinaises, des quartiers balinais et des commerces balinais sont aujourd'hui entre les mains de musulmans d'où la régression des offrandes un peu partout... Vrai, Faux.. c'est en tous les cas, une information à vérifier quand je rentrerai... Mais quand je vois que nous sillonnons Bali depuis plusieurs semaines et que nous n'avons assisté qu'à une seule procession à Goa Lawa... je me dis que l'information est à creuser...

En tous les cas à Air Panas... je retrouve avec joie cette odeur d'encens qui me manque tant...

Je m'y promène longuement, pratiquement seule, les gens sont tous aux bains... De nouveaux bassins sur les hauteurs ont vu le jour et des salons de massages ont ouverts. C'est une bonne idée et les prix ne sont pas du tout excessifs pour les lieux.

Quand on rentre à notre oustau, on est aussi mouligasses que nos proprios ! 

On prend un peu de repos, histoire de recharger les batteries et puis, comme le soleil se couche ici trop vite, je mène Marc visiter mon petit îlot Bouddhiste, tout à côté. J'ose espérer qu'il n'a pas changé !!!! On ne prend évidemment pas nos casques, c'est tout à côté et il n'y a aucune ville à proprement parler, dans ce coin des bains.

Mais on n'a pas fait un kilomètre... qu'on se retrouve devant une petite foule qui bloque la route que nous voulons prendre et il y a bien entendu de la flicaille... Qué misère ! C'est pire qu'en France avec nos Radars ! 

On se gare et on va voir ce qui se passe tout en repérant le moyen d'éviter, les hommes en jaune.

Et du jaune on en a à profusion ! C'est la fin d'une course de cyclistes Balinais. Je n'en avais jamais vues avant cette année. Il semble que les Balinais aiment à présent le Foot ET le vélo ! L'ambiance est bon enfant, musique et rires mais le soleil décline et le Temple de Bramah est si joli au soleil couchant... On contourne l'obstacle par de petites ruelles et on retrouve nos belles petites routes de campagne vides de toute autorité !

Le temple Bouddhiste est toujours là et l'entrée toujours soumise à donations. On enfile nos sarongs car ici Hindouisme et Bouddhisme sont intimement liés et je salue mon beau Bouddha dressé toujours aussi paisible.

Ici, peu de touristes... et c'est très bien ! Quelques occidentaux vivent ici à l'année ou pour quelques semaines y pratiquer la méditation et la prière. Les lotus flottent sur les eaux, tout comme moi, trop heureuse de retrouver intact un si beau lieu.

Mais passés l'escalier qui mène au premier palier, force est de constater que changements... il y a ! 

De nouveaux Bouddhas trônent sur les hauteurs et une nouvelle porte s'ouvre sur le ciel... C'est MA GNI FI QUE ! Je ne suis pas contre les changements quand ils vont dans le sens de l'harmonie et de la beauté...

Même Marc est sous le charme... Les Dieux, aujourd'hui, nous accompagnent !

De nouveaux Bouddhas blancs, debout, assis, couchés et même des dorés nous accompagnent aussi à chacun de nos pas... C'est trop trop beau !

Nous ne pouvons malheureusement entrer dans les lieux de méditation... ils sont occupés Mais c'est pas grave, le parc est suffisamment grand pour se respecter les uns les autres et tous trouver notre bonheur en ces lieux.

La lumière est de plus en plus douce alors que le soleil part se coucher dans la mer... le silence est roi et même la Stupa que j'ai connue en prières il y a deux ans est toute silencieuse...

On quitte ce sol sacré par la porte du Bien et du Mal... 

Les donations sont ici utilisées pour le Beau et le Bien... de chacun.

Cette fin de journée est si belle qu'on s'égare un peu dans la montagnette, histoire d'admirer un peu plus le ciel qui s'embrase... On trouve une école désaffectée sur une hauteur et on s'installe avec un coca. Marc s'amuse à la balançoire... Ici, elles avaient lieu d'être... Ce n'est pas comme toutes celles qu'on trouve à présent sur Bali... Les balançoires à Touristes sont aujourd'hui ridiculement, légion...

mais les nuages nous gâchent encore ce plaisir et le frais tombe sur nous. J'ai encore froid sur Bali... c'est tout de même un comble !

Heureusement l'Arak coule encore un peu à flots de notre bouteille bleue ! Derniers verres mais très appréciés ! ça réchauffe ! 

Y'a des journées qui sont trop belles... et celle-ci en fait partie ! Malheureusement, pas de connexion internet par ici... Il y en avait pourtant il y a deux ans... Ma bafouille attendra donc Munduk... On a décidé d'y monter et de voir la météo sur place. Demain, à nous la montagne !

PS : Comment trouvez-vous la qualité des photos sur vos PC, svp ? Comment est la qualité, je ne peux la vérifier sur mon netbook ? Merci pour vos réponses.