Petite grasse mat' ce matin... Levée 8h !

Je saute dans les pantaluches pour mon dernier petit déjeuner au café noir sur Penang. En dévorant mes brioches (les mêmes qu'en Thaïlande, elles fondent dans la bouche que c'est trop bon !), je me dis que Georgetown va me manquer. Il règne ici comme un air d'autrefois. Le temps s'est arrêté sur un Passé colonial qu'ici on ne renie pas. Kota Jarkarta en Indonésie aurait pu être aussi belle mais je suppose que les colonialismes se ressemblent mais pas les colons... Comment font les Anglais pour toujours laisser derrière eux, le thé et son nuage de lait, un certain art de vivre et cette nostalgie qu'on a d'eux des siècles après leur passage !? Ils sont quand même incroyables, il faut bien l'avouer !

En suivant les conseils de mon maître du café noir qui ressemble comme deux goûtes d'eau à mon voisin Aziz, je décide d'aller prendre le frais sur Penang Hill. Là haut, je sais que je vais me retrouver dans cette forêt tropicale que j'aime tant, à 700 mètres d'altitude. Peut-être y trouverai-je la pluie qui fait tant de bien par ces températures excessivement moites... Pas besoin de marcher très longtemps, le bus 402 sur Penang Street y va directement.

 

 

J'arrive quasiment pour l'ouverture, pas de queue au guichet, trop bon ! Montée et descente comprise, 30 Ringgits soit presque 7 euros. Ce sont encore les Anglais qui ont mis les lieux au goût du jour. Certainement en quête d'un peu de fraîcheur, ils ont fait construire une ligne à crémaillère et tout plein de belles demeures sur les flancs de cette verdoyante colline.

 

 

La montée ne dure que 15 petites minutes mais elle est vertigineuse. Creusée à même la roche, c'est pas de la ligne de chapacans, c'est moi qui vous le dis !

Et la vue en arrivant au sommet est spectaculaire sur Georgetown et Butterworth. Malheureusement pour moi, cette pluie qui tarde à venir, rend le ciel trop laiteux pour y voir très clair...

 

Dès la sortie du funiculaire, on nous remet le plan des lieux. Une place, un temple hindou, une mosquée, un restaurant panoramique et des sentiers de randonnées qui passent par de splendides maisons très British que les Englishes nommaient très modestement cabanons ! Si, si !

Ici, il fait de suite meilleur même si on est loin de la fraîcheur de Tanah Rata et des Cameron Highlands ! Comme il est tôt dans la matinée, il n'y a pas grand monde et je prends tout naturellement le chemin de Ganeshou pour y faire ma folle photographique tout en dansant sur ces airs de Bollywood qui me mettent toujours en joie.

 

 

 

Derrière la mosquée aux jolis dôme dorées se trouve un de ces cabanons Anglais. Il est totalement abandonné, la grille est ouverte, ma curiosité est piquée au vif !

 

Je m'engouffre à l'intérieur et visite ces lieux qui ont du être splendides autrefois, aujourd'hui jonchés de fientes d'oiseaux et autres détritus. La curiosité est un vilain défaut mais j'ai appris en promenant de pièce en pièce que ces cabanons avaient tout le confort British de l'époque ! Qué misère de voir cette belle bâtisse mourir à petits feux...

 

 

 

Des jardiniers qui viennent entretenir l'extérieur sont tout étonnés de me voir surgir des cuisines... Il doit pas y avoir beaucoup de curieuses comme moi pour oser franchir des grilles oubliées... J'adore !

Et puis, laissant derrière moi, restaurants, aires de jeux et petits musées très kitchs, je me lance sur le grand sentier de randonnée qui s'avère être une route qui descend vers je ne sais où au milieu de la jungle qui ne demande qu'à reprendre ses droits. La ballade est très agréable, les points de vues superbes et pour les plus feignasses de petites papa-mobiles électriques font la navette de haut en bas et de bas en haut à un prix que je m'abstiens de dépenser. La marche c'est très bon pour les photographes ! 

 

De temps en temps quelques macaques coquins viennent faire des galipettes sur les bancs que j'essaye les uns après les autres devant les superbes cabanons ou bungalows Anglais. Je ne vois pas le temps passer et ne me demande pas une seconde comment je vais remonter toute cette descente où je vais très certainement tirer la langue, dans cette moiteur étouffante ! 

 

 

 

Et la pluie qu'on attend depuis plusieurs jours, se met enfin à tomber ! Pas de feuille de bananier à portée de main pour m'en servir de parapluie... Je suis trempée mais c'est trop bon toute cette eau qui semble sécher les corps après l'étuve... La température tombe brusquement et il fait enfin, frais... Mais comme dirait mon amie Mumu, tout est relatif ! Avec moi, frais, veut dire du 25°C ! Je suis vraiment une adepte des grosses chaleurs !  

C'est sous la pluie que j'arrive au dernier point de ma randonnée, le Monkey Cup Garden. Je m'attends à y voir des petits singes mais non ! Le Monkey Cup est une sorte de jardin à plantes carnivores où trône un petit café. Et ça tombe bien, la cafetière que je suis est en manque ! Ganeshou pourvoit à tout ! Le petit noir est délicieux et la Madame qui tient la guinguette m'explique que si je débourse 12 Ringgits (2€60) pour son petit musée à plantes, j'aurai droit à une remonter de ma vertigineuse descente, à gratis, par la jeep qu'elle met à disposition ! Elle est pas belle la vie !? Quand je vous dis que Ganeshou m'accompagne dans ce voyage !! 

Et quand la pluie qui ne dure jamais bien longtemps s'arrête, je ne regrette en rien mais 12 petits ringgits car le jardin est très mignon et j'apprends des choses incroyables sur ces petites capsules végétales qui peuvent être aussi végétariennes ! Si, si ! Y'en a qui au lieu d'attirer les insectes, attirent d'autres végétaux ! La nature est vraiment incroyable !

 

 

 

Remontée en jeep, descente en funiculaire après une queue interminable (je conseille de payer un peu plus cher le billet mais de prendre la Speed Line ! Quand on veut redescendre ça évite cette longue attente !) et me voilà à nouveau dans mon bus 204 qui rentre sur Georges Town mais qui s'arrête aussi au temple de Kek Lo Si. Dernier temple qu'il me faut aller voir avant de quitter la Perle de l'Orient.

 

Quand j'y arrive, deux arrêts de bus plus loin, je suis stupéfaite par la configuration de cet ensemble d'édifices ! On dirait un petit Lhassa tenu par des Chinois ! Incroyable mais vrai ! Boudie que je me dis ! ça va encore grimper sec !

 

Et en effet, ça loupe pas ! Des marches et des marches avant d'arriver à la porte d'entrée puis des marches et des marches, de pagodes en jardins, de temples en temples, de fontaines en cascades et tout plein de petits rubans qui volent au vent comme sur le toit du Monde ! Trop beau, sous le regard doux du Sieur Bouddha !

 

 

Ce temple là, il faudrait lui consacrer une journée entière tant il y à voir et à méditer. Partout la musique m'accompagne, douce et mélodieuse parfois interrompue de coups de gongs sonores et captivants ou bien des chants des moines... C'est vraiment MA GI QUE ! 

 

 

 

 

Heureusement, la dernière partie, la dernière pagode où un immense Bouddha semble regarder Georgetown, est équipée d'un petit funiculaire !

Autant vous dire que je n'hésite pas un instant ! La Mistouline est hors service, je peux plus mettre un pied devant l'autre après ma randonnée de Penang Hill et toutes ces marches déjà à mon actif ! 3 Ringgits l'aller, 3 Ringgits le retour mais c'est pas grave, je veux aller voir cette merveille ! Et je suis pas déçue ! Non seulement ce Bouddha là est spectaculaire mais la vue l'est encore plus !

 

Je m'accorde un moment de grâce à l'ombre d'une petite cascade pour admirer l'ensemble, zénitant ma fatigue bien heureuse de Ravi de la crèche...

 

Voilà ! Vous savez tout de cette belle et dernière journée sur Penang.  Demain, ne m'en voulez pas si je ne donne peut-être pas signe de vie mais une grosse journée de transfert m'attend ! Une heure d'avion pour me retrouver sur la Côte Est de la Malaisie à Kota Baru où je ne veux absolument pas rester parce qu'il y règne un Islam trop rigide à mon goût, un peu chariarisé si vous voyez ce que je veux dire... Et quatre heures de bus pour me retrouver à Terrenganu...

Zou ! Je vous laisse ! J'ai fêté mon 14 Juillet comme une grande dans un Resto Indien plus chic que ma cantine et je m'en vais refaire mon gros Pépère qui trépigne d'impatience à l'idée de voir d'autres paysages !

 

 

 

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