Bababaou ! Je vous dis pas la nuit qu'on a passée ! Entre le minot qui mouchait de longue et moi qui faisais des rêves d'un autre monde... on se réveille tout à l'envers, tè ! Petit test d'endurance en se descendant les trois étages pour commander le petit déjeuner... Je vous raconte pas la remontée, on dirait que je monte l'Everest a'que cinquante kilos sur le dos ! Bientôt le monte charges que je fais au Mistoulin, tant mes jambes me portent à peine ! Mais qu'es aco que cette grôsse fatigue inexplicable !? Je tousse bien un peu ce matin mais rrrien de comparable avec le minot, grave emboucané... On se comprend pas bien le truc et on essaye de reprendre des forces avec le copieux petit déjeuner qui nous arrive...

Comme le tout est quasiment sans effet... on décide de se faire une matinée tranquille, le minot dans les bouquins et moi dans les comptes... Y'a mieux comme activité en vacances mais là, je vous assure, c'est tout ce qu'on peut faire ! Mais comme le cerveau va pas mieux que les jambes et les bras... on met pas bien longtemps à abandonner ça aussi ! Zou ! 'Faut se remuer le tafanari, on va aller se faire du shopping du côté de Sukawati... 'Parait que le marché est bien plus grand qu'à Ubud et qu'il y a moins de touristes... C'est parti mon kiki que me fait le minot comme quand il était pitchoun ! 

En deux temps trois vroum-vroum, on arrive à cet immense marché, bien trois fois plus grand qu'à Ubud, c'est vrai ! Peu de touristes, c'est vrai aussi mais alors des boutiques, des boutiques et encore des boutiques toujours avec les mêmes articles ! Pas moyen de faire un pas sans qu'on nous alpague avec le traditionnel "Sarong... Sarong Madame" ! Je sais pas si c'est parce qu'on est patraques... mais on a vite la tête qui nous tourne ! On persiste et on signe en se prenant les petites ruelles perdues et on arrive même à acheter deux trois souvenirs mais les "Madame Madame Sarongs" reprennent de plus belle et on se fait l'overdose shopping en même pas 30 minutes ! Déjà que c'est pas mon truc dans la vie quotidienne, ça l'est encore moins dans ces conditions...  

Pourtant si vous saviez les belles pièces qu'il y a, très classiques ou bien plus originales !!! Tout ce qui me plait est trop lourd et trop cher... mais si j'avais ma maison ici, je sais exactement ce que j'y mettrais dedans, c'est moi qui vous le dis !!! 

Quand on retrouve enfin Chouchou... on est mortibus de chez mortibus... Cette fatigue qui nous plombe, elle est si lourde qu'elle lève toutes les envies... C'est alors que le minot a la phrase magique ! Et si on allait voir la mer !? Qu'il me fait tout revigorer ! Fille et fils de la Grande Bleue, on aime le vert mais on peut pas vivre sans notre Azur quotidien ! A qu'elle est bonne cette idée que je lui fais en déjà vroum-vroumant  Chouchou ! Au hasard et sans carte, on suit le soleil et le ciel bleu et même le nez emboucané, comme les chiens renifleurs, on suit l'odeur de l'iode qui commence à viendre aux narines ! Et c'est gagné ! Au bout d'un chemin, l'Océan, tout déchaîné ! 

Vous pouvez pas imaginer comme de tremper nos petons et respirer ce vent qui vient de derrière l'horizon, c'est trop bon ! Le sable est noir comme à Amed mais pas moyen de s'y baigner, les vagues sont trop violentes et le ciel... aussi emboucané que nos nez ! 

Et si on tirait sur Sanur !? Que me lance à nouveau le Mistoulin tout plein d'idées aujourd'hui, que c'est surprenant au rythme  où il se secoue le cerveau à chaque éternuement ! Et pourquoi pas, que je réponds aussi sec ! Moi, tant que je marche pas et que je vroum-vroume... je demande pas mieux ! Et c'est comme ça qu'on arrive à Sanur, toute pleine de soleil et de bleu... mais... totalement déserte ! Incroyable mais vrai ! On n'a jamais vu ça ! La plage rrrien que pour nous, le rêve ! 

Petite dîme de 2000 roupies pour se garer et... je sais pas si c'est l'air iodé qui nous redonne les forces qu'on avait plus ou alors le vent qui nous pousse mais on se commence la longue marche qui longe toute la plage. On passe devant le Musée Mayeur, encore plus vide que d'habitude et on se régale sans l'ombre d'un passant sur cette voie pavée avec d'un côté l'Océan qui gronde et de l'autre les hôtels et leur piscine... déserts ! Si vous voulez de la solitude en ce moment sur Bali, c'est à Sanur qu'il faut venir ! Y'a dégun, parole de Mistouline ! 

On retrouve avec joie nos petits bateaux traditionnels en bois qu'on n'avait pas revus sur Amed et leurs yeux semblent nous suivre tout du long de la balade... c'est trop mignon ! 

Et sur la plage... rrrien que des offrandes et des oiseaux pour les déguster ! Le paradis que ce Sanur inhabituel ! 

Je sais pas si on fait les 7 kilomètres de plage mais on y est tellement bien qu'on y passe la journée ! A juste flâner, à regarder les artistes peindre ou sculpter dans les boutiques tout aussi désertes que le reste, à siroter un coca bien plus cher qu'ailleurs mais avec le bruit des vagues non taxé... et sans la voix de Bob Marley qui lui aussi... se tait !

Je vous raconte pas le retour vers Chouchou... on tire la langue... on a encore du abuser de nos forces à peine un chouïa revenues !!! Quand on fait vroum-vroum, on est bien contents de le retrouver et d'enfin reposer les gambis ! Dernier regard sur Sanur et retour sur Ubud... à l'heure de pointe ! Tout ce qu'on n'aime pas ! 

Et là... C'est la grôsse embrouille a'que le minot qui est censé me guider au milieu des autos, des bus et des scooters et qui me guide de rrrien du tout, ensuqué de chez ensuqué, deux de tension qu'on rate la bretelle pour Ubud et qu'on s'engueule comme des poissonniers que tout le monde rigole dans tout le trafic où qu'on est coincés ! Mais bon... si on s'emploie la langue toute poisseuse bien de chez nous... c'est qu'on va mieux, pas vrai !?