KUALA KANGSAR - Ile de PENANG - GEORGETOWN

130 KM

Malgré l'oreiller Malaisien dur comme de la pierre, j'ai dormi comme un bébé dans ce drôle d'hôtel, un peu fantôme ! Pas un bruit de toute la nuit. J'ai dormi fenêtres ouvertes, rideaux tirés et avec le ventilo, c'était trop bon ! J'ai compris ce matin, que j'étais dans une sorte de foyer SONACOTRA pour travailleurs bien fatigués... Comme les backpackers le sont toujours, ont fait très bien l'affaire ensemble ! 

Dans l'espèce de biou-biou cuisine du bas, je demande un café noir mais ça, c'est plus difficile à trouver que le thé, par ici ! Ils ne boivent que du café au lait tout préparé en sachets et en plus il est sucré ! Heureusement que j'ai un sachet de petit noir dans un coin de mon sac gros Pépère sinon je suis encore oualou dans cette ville vraiment pas attachante pour deux ringgits ! 

J'en ai fait l'amère expérience hier soir quand j'ai voulu me piter un bout dans l'unique restaurant à pas cher local de ma rue ! Cette ville est Malaise mais surtout entièrement musulmane... Que des hommes attablés, et ça faisait pas leur affaire qu'une occidentale vienne se joindre à eux. Mais moi, vous le savez, rrrrien me démonte ! Y'a pas marqué "Interdit aux femmes" sur la devanture ! Alors moi je m’assois et je commande. Rrrrien à battre des yeux peu sympathiques qui se posent sur moi. Mon seul regard bleu perçant, que je sais faire quand on me cherche, les arrête net. Non mais ! Déjà que je voulais pas m'y arrêter dans votre ville, 'Faut pas venir me chercher, j'ai les nerfs et j'ai faim ! Les pires conditions réunies pour pas venir me chercher des embrouilles ! Malheureusement pour moi, ce qu'on me sert est limite pas mangeable ! Du riz frit mal préparé avec un petit goût de par derrière qui te casse tout ton élan. Zou, ça m'a coûté même pas un euro et je m'en suis allée au lit bien peu rassasiée.

Vous imaginez donc, l'envie pressante que j'ai ce matin, de quitter cette ville peu habituée aux touristes mais surtout qui n'en veut pas ! Les gens n'y sont pas aimables dans la grande majorité. Petit noir et galettes avalées, je file à la gare routière pour prendre mon bus de 9h en patientant avec un jus d'orange, histoire de prendre des forces pour cette nouvelle journée de transfert.

Et je patiente... longtemps ! 40 minutes de retard ! Décidément cette ville, ne veut pas me lâcher, que je me dis en maronnant toute seule sur place.

Quand enfin le bus arrive, je vous dis pas comme je dis Adieu à mon hôtel fantôme et à cette ville Royale de rrrrien du tout !

Pendant les deux heures de trajet, je vois défiler champs de palmes après champs de palmes... des pots de Nutella en veux-tu en voilà ! Qué misère de voir ça !

A TOUS ! N'oubliez pas que cette merde déforeste, tue, assassine la faune et la flore et parfois même des humains !

Voui ! Je suis un chouïa remontée ce matin... Zen...

Arrivée à Butterworth, qu'on ne voit d'ailleurs pas du tout, on arrive directement au terminal des ferries.

Là, je suis confrontée à un bordel pas possible ! Ils sont en train de construire, démolir, reconstruire, je sais pas trop mais on sait pas où qu'il faut aller. Dans ces cas-là, je m’assois sur mon Pépère, j'allume une cigarette et j'observe le flux de la foule. Je vois nettement ceux qui viennent de débarquer, ils s'approchent des bus, et les autres qui veulent embarquer et qui suivent une passerelle bleue. Zou ! Cinq minutes plus tard, je me lance aussi sur cette passerelle.

Bababaou ! Des kilomètres de marches qui montent, qui descendent... qui remontent... sous un soleil de plomb et Pépère qui me tire les épaules d'une force que c'est rrrien de le dire ! Je vous dis pas comme je tire la langue quand j'arrive enfin au tourniquet à pagare ! Là, je suis fort étonnée, pas de billet. On insère juste 1 Ringgit 20 cents, la barrière s'ouvre et on embarque ! C'est vraiment pas cher ! 27 centimes d'euro !

ça sent bon la mer et il y a un petit vent qui fait trop du bien par où il passe

après toutes ces heures de suffocation !!!

En face, je découvre Georges Town, la ville du bon Roi Georges. Les bateaux font la navette avec le continent, des ferries aux gros cargos, l'animation est grande et je m'imagine très bien, du temps des colonies, les navires de bois mouiller dans la passe.

Le ciel est un peu blanquinasse mais on voit bien que la perle de l'Orient est un gros caillou de jungle posé sur l'eau que l'homme a laborieusement domestiqué...

Un immense pont relie l'île à Butterworth mais il est payant et cher, tout le monde traverse en bateau.

Toute revigorée et débarquée, je trouve beaucoup moins de passerelles de l'autre côté et c'est tant mieux.

Très vite, je me retrouve dans la rue, au milieu des buildings et des autos, cernée par les autobus et les taxis !  Ah non ! Eux, je les veux plus. Ils m'ont fait assez de misères comme ça ! Je prends mon Routard et décide de prendre le bus qui fait gratuitement le tour de la ville. Voici les arrêts qui peuvent être bien utiles à l'aller comme au Retour du Jety (embarcadère).

Comme j'ai une adresse en poche, je demande au chauffeur de me débarquer à l'endroit le plus près de mon futur oustau. Mais je sais pas s'il a bien compris ou s'il fait celui qui comprend mais il me débarque à Pampelune alors que c'était si simple de me laisser à Lebuh Muntri ! Bababaou ! Sous un soleil de plomb et Pépère qui pèse un âne mort dans ces cas-là, je me tape quelques rues et ruelles bondées avant de trouver mon STAR LODGE HOTEL.(Je vous écris de la petite véranda du haut sous un excellent ventilo !).

L'endroit est tout pareil à la vidéo ci-dessus que j'avais visionnée pendant mon semblant de préparation. 9€ sans le petit déjeuner mais avec une kitchinette où on peut tout se préparer sans problème. Zou ! C'est gagné, je vais ici, faire de grosses économies. Le patron est charmant et la guest est vide ! Le long week-end de fin de Ramadan est enfin terminé ! 

Je vous dis pas la douche froide que je me prends dans MA salle de bains ! Elle est minuscule mais j'ai pas à sortir sur le palier et ça c'est du luxe ! Petite vérification de la prise électrique, du ventilo et de la sécurité (le patron fournit un cadenas à rajouter à la porte), je suis à l'étage sans vis à vis et la connexion internet est du tonnerre. Tout va bon que je me dis en enfilant mes tatanes et bien décidée à me jeter dans Little India pour un nan au fromage à quelque part ! Je crève de faim depuis hier soir !

Ma rue est charmante et me fait étrangement penser aux ruelles de Galle au Sri Lanka... Tout ici est blanc ou très coloré. Tout est très propre, ça me change d'hier ou Kuala Kangsar était parfois pas nette du tout...

J'ai qu'à tirer tout droit sur même pas 300 mètres et je suis déjà dans Little India.

De suite, j'y trouve la musique à fond de Bollywood, les boutiques de saris colorées, de bijoux tous plus clinquants les uns que les autres et bien entendu mon Ganeshou qui trône de partout jusque sur les boites de bâtons d'encens !

C'est simple, je me sens de suite chez moi et je souris comme le Ravi de la crèche, de longue. D'ailleurs par deux fois, femmes et hommes me nomment the "Smilling Lady" (la dame qui sourit tout le temps) ! Je suis heureuse... Pour rien au monde, ces instants je les survole... je les déguste à petites bouchées pour me les imprimer à tout jamais et pouvoir me les ressortir les jours où j'ai le bourdon comme tout le monde... 

J'ai vite fait de trouver ma nouvelle cantine en voyant un four à nans à l'entrée d'une guinguette. Je m'y casse le petit ventre de nouvelles sauces qui sentent trop bon et qui animent les papilles. Je me rattrape de mon peuchère de dîner d'hier soir ! Et pas de problème si je porte pas le sari, si je suis une femme et si je suis seule ! Ici, les serveurs sont aux petits soins avec moi et se régalent de me voir me lécher les doigts un à un tellement c'est un délice ! 

Pour ceux qui n'aiment pas la cuisine indienne, y'a vraiment l'embarras du choix dans toute la ville. Tout comme les Sardinades chez moi, y'a partout des tables où on peut s'asseoir et se piter un bout, Chinois, Malais ou Occidental et pour pas grand chose, de l'ordre de 2 à 5 € selon les appétits.

Après ce frugal mais délicieux petit en-cas, je décide d'aller voir la mer et de prendre un peu le frais. J'ai mis mon sarouel qui laisse bien passer le vent, ça va me faire du bien que je me dis, le nez levé suivant l'air marin. Pas besoin de plan, la mer, je la sens à des kilomètres !

Toute la ville est blanche, architecture coloniale anglaise oblige et cela me fait étrangement penser à Colombo. Même les corbeaux sont de la partie, comme là-bas !

Un vieux fort pointe ses canons vers le continent, belle promenade sur le bord de mer mais mon œil est attiré par les belles sculptures d'un temple chinois. Je ne résiste pas aux temples vous le savez bien ! Ici, les Chinois ont l'air d'être en minorité et c'est toujours dans Little India, qui est finalement très grande, que je vais chinoiser dans ce lieu si paisible.

ça sent bon les fleurs, les bâtons d'encens qui fument, le rouge domine et tout au fond il y a un petit jardin où on peut causer avec Bouddha ! Que demandez de plus !? Ah si ! Quelques goûtes de pluie que je savoure sous les frangipaniers ! Trop bon dans cette étuve !

Après avoir bien causé avec Bouddha sur le pourquoi de ma petite existence et sur mon Karma qui n'a pas toujours été facile et m'a marqué de quelques empruntes douloureuses... je quitte ces lieux de méditation pour repérer le quartier des Streets Art. La ville est renommée pour les siens et j'ai l'intention de travailler dessus demain matin.

Ils sont trop beaux et je suis ravie à l'idée de ma matinée de demain.

Je serais bien tentée de rentrer sur un rickshaw qui sont légion ici... mais j'ai pas l'envie de me transpirer à négocier une course dans cette ville où je ne connais pas encore les distances. Peut-être demain...

Zou ! Je rentre à mon oustau. Douche froide, petit ravalement de façade et j'ai bien l'intention, ce soir, de découvrir cette fameuse LOVE LANE dont j'ai tant entendu parler !

Qui sait !?  Je vais peut-être trouver là, cet Amour que le Ketut (Réf. Mange, Prie, Aime) d'Ipoh m'a promis ! Comme !? Je vous ai pas dit que j'avais expérimenté les bâtons divinatoires dans l'un des temples d'Ipoh !? Coquine que je suis ! Je ne vous dis pas tout ! Zou ! Si jamais je trouve le Prince Charmant, je vous le dis ! Promis !  Même si on sait toutes, qu'il n'existe pas !