• 11 Juillet 2018 - Dans la montagne de Tawangmagu

     

    11 Juillet 2018 -  Dans la montagne de Tawangmagu

    Le rassemblement de nos petites affaires ce matin est beaucoup plus rapide que d'habitude, on doit commencer à être rodé en mode "Nomade". Nous déjeunons tranquillement dans le patio au milieu de tous ces objets qui donnent cette ambiance si particulière aux lieux.

    11 Juillet 2018 -  Dans la montagne de Tawangmagu

    Comme prévu nos deux chouchous d'Amour sont prêts sur le parking pour notre escapade dans les montagnes. Mais ça se complique avec le loueur dès les premières minutes du contact !

    Il veut nos passeports originaux à tous les deux comme dépôt de garantie. Il n'en est pas question ! Le nombre de touristes qui se sont fait avoir en Asie avec cette technique, est incommensurable... Le passeport est perdu, revendu au marché noir, pire encore, des cas d'usurpation d'identités et des galères à n'en plus finir ! On n'a vraiment pas besoin de ça. Je sens qu'il va falloir la jouer serrer sinon notre voyage sur Java va s'achever ici. Je tourne ça à la rigolade, expliquant que laisser mon passeport c'est comme laisser ma Vie à un inconnu. Que je suis cliente, assurée pour différents risques, qu'il est loueur et censé être assuré tout pareillement... Mon discours est comme une épée dans l'eau, il ne doit être assuré de rrrrien du tout ! Pas de scooters si pas de passeports remis. J'aborde alors le problème avec le patron de cette guesthouse qui a pignon sur rue à Surakarta, bonne presse auprès des étrangers et qui est témoin de notre dialogue de sourds. Je veux bien remettre un passeport en gage mais dans son coffre à lui et à personne d'autre. Nous revenons ici dans trois jours pour une nuit, nous rendrons les scooters après récupération du fameux passeport et si tel n'était pas le cas nous garderions les scooters pour nous rendre à la Police Touristique de Jakarta dont j'ai toujours le numéro de téléphone sur moi. Les mots "Police" et "Jakarta" sont très bien compris de mon loueur et mes propositions traduites en Indonésien semblent satisfaire tout le monde. Je remets mon passeport à mon hôte et l'accompagne jusqu'au coffre. Seuls, je lui explique bien que je lui confie ma Vie et qu'il a intérêt à en prendre soin, que c'est pas dans mes habitudes de faire ça, que c'est la première fois en Indonésie que j'ai autant de soucis à louer un véhicule et que s'il me faisait la moindre embrouille, j'étais pas du genre à pleurnicher et à me laisser faire. Je suis ici pour deux mois, s'il faut rester deux mois à Jakarta au poste de Police, je suis cap' de le faire ! C'est bien entendu du bluff mais je peux être très convaincante quand je veux. Le coffre refermé, il m'assure que je peux avoir confiance en lui. On se serre la main et nous retournons vers mon homme, le loueur et nos deux scooters. Quand on nous remet enfin les clés et les papiers, on n'a perdu beaucoup de temps mais on est très content. Nos nouveaux Chouchous d'Amour sont supers puissants, des 125 selon Marc. Donc pour tous ceux qui s'inquiètent de ne plus voir sur leur permis international le fameux tampon sur la petite moto, sachez que les loueurs ne le regardent même pas ! Je n'ai jamais conduit de 125 et pourtant, je monte dessus sans problème. Il est un peu lourd surtout avec gros pépère chargé derrière mais en roulant, ça le fait ! yes

    En sanglant nos sacs, me vient comme une inspiration... A force de côtoyer les embrouilles, on devient plus prudent ! Pourquoi ne pas passer à la gare prendre nos billets pour le 14 Juillet, comme ça c'est fait et on n'en parle plus ?

    Chose décidée, nous revoilà devant la gare. Là, c'est encore le parcours du combattant. Première queue pour vérifier les passeports, deuxième queue pour vérifier qu'il y a bien de la place pour Malang. Et là, je découvre qu'il n'y a plus que deux places à vendre. J'ai été bien inspirée que je me pense fortement... Troisième queue pour payer et obtenir un petit ticket. Là, seconde découverte, Marc & moi serons séparés pendant 7 heures de voyages, non assis à côté l'un de l'autre et pas dans le même wagon ! Bagus ! frown Devant ma déception la dame qui m'imprime le papier me rassure en me disant que les gens sont sympas et qu'on trouvera bien quelqu'un qui voudra changer de place. Croisons les doigts ! Ce coup-ci, j'ai pris une première classe, 7 heures debout, c'est pas possible ! Mais ce n'est pas terminé, j'ai droit à une dernière queue, celle où j'échange mon papier contre mes deux billets ! Whouaou ! Quand je dis que les voyages apprennent la patience, c'est rrrrrrien de le dire ! 

    Quand je retrouve mon homme, je suis en nage et déjà un brin fatiguée. Nous prenons enfin la route et là nous découvrons que Surakarta est très très grande. Encore une grosse Mémère à traverser. Embouteillages, camions, bus, scooters, bechacks... un bon bain de poussière... et on n'en sort pas pendant des kilomètres...

    Quand on arrive enfin en bord de montagne, on n'a toujours pas quitté les agglomérations. Moi qui m'attendais à rouler sur des routes de campagne, c'est raté. Monsieur GPS nous mène sans problème jusqu'à notre étape, soit Karangpandan. Mais là où ça se complique c'est que la guest notée (la seule que j'avais trouvée dans ce coin sur le web), n'est pas au point d'arrivée ! On galère, à demander à droite à gauche la rue où se trouve notre peut-être futur logis... Les gens sont supers sympas et nous entraînent en scooter d'un côté de l'autre mais toujours pas de guest ! C'est comme ça qu'on découvre que le coin est magnifique ! Montagne et cultures du riz puis plus haut, culture du thé, le tout en pleine jungle.

    11 Juillet 2018 -  Dans la montagne de Tawangmagu

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    Quand enfin, on se retrouve devant la porte de la fameuse guest, nous trouvons porte close. On tape chez la voisine qui sans problème ouvre le portail qu'on avait eu du mal à essayer d'ouvrir et qui s'en va chercher la propriétaire. Mon homme est fatigué et un peu agacé. J'avoue que moi aussi je commence à perdre patience devant tant de complications. La guest est tellement peu voyante qu'on ne risquait pas la trouver...

    Quand la propriétaire apparaît, je comprends qu'elle sort de la sieste et qu'elle n'a pas franchement envie de travailler... L'endroit est mignon, tout en bois, mais en bord de route et les deux chambres qu'elle nous montre sont correctes mais avec salle de bains et toilettes communes, choses qui n'étaient pas indiquées sur son site. C'est rédhibitoire pour mon homme et ça l'est encore plus quand elle nous annonce le prix ! 350 000 roupies (20€)... On décline et, pas du tout contrariée (je pense qu'elle est très contente de notre décision), elle nous envoie sur un hôtel qui nous conviendrait mieux, le Sun Garden. On ré-enfourche nos engins et on commence à grimper cette montagne qui nous tend les bras.

    On trouve facilement ce Sun Garden en bord de route et au milieu des rizières. C'est effectivement très joli, il y a une piscine pas très utile par les températures déjà fraîches à cette altitude mais le cadre est très sympathique.

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    Mais dès mon premier contact avec la jeune femme de la réception, je sens que ça va pas le faire. Elle me montre une première chambre à 500 000 roupies (29€)... encore plus chère que la guest précédente... Une seconde qui est exactement la même mais à 400 000 roupies. Encore trop chère.  Et là, d'un air méprisant, la voilà qui me conduit, à l'extérieur de ce motel, vers ce qui semble plutôt des habitats pour le personnel, en m'annonçant le prix de 200 000 qui pour nous est la moyenne acceptable.

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    Quand je découvre la chambre... je suis effarée. Il n'y a aucune prise, la fenêtre est cassée, les oreillers sont sales, la salle de bains est à faire peur et en plus il n'y a ni draps ni couvertures alors que nous sommes déjà à 1800 mètres ! Je commence à me demander si on nous prend pas pour des cons. Me revient alors le mot appris pendant mes voyages, PINCURI (escrocs). Les prix annoncés au départ sont forcément des prix à la tête du client. L'hôtel est presque vide avec une seule chambre occupée et nous ne sommes pas devant un trois étoiles mais une simple guesthouse en bord de route ! Quels sont les Indonésiens qui peuvent se permettre ces tarifs exorbitants pour des chambres standard ? Ce n'est pas possible.

    L'après-midi touche à sa fin, Marc qui n'a pas ma persévérance, a peur de ne pas trouver d'autres hébergements. Il décide de quand même s'installer dans ce taudis à mon grand désespoir ! On débarque nos Pépères sans même les ouvrir, découvrant des mégots par terre et un verre de thé derrière les rideaux. C'est une chambre pour le personnel, y'a pas de doute et elle n'a pas été nettoyée. On nous prend vraiment pour des cons dans cette région du Centre de Java ! Je décolère pas ! Jamais je n'ai dormi dans un endroit qui ne me convenait pas.

    Afin de nous remonter le moral, on part voir une cascade que j'avais repérée pas très loin sur mes cartes. La jeune fille méprisante de l'accueil a disparu, on ne la cherche pas et on saute sur un scoot direction le haut de la montagne. Heureusement que nos Chouchous sont puissants, les lacets grimpent sec.

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    Sur la route, il y a de nombreux hôtels ! Il fallait persévérer comme je le fais toujours mais mon homme n'a pas encore l'expérience de la patience en matière de recherche de logements. Moi, je sais qu'une journée de transfert d'un point A à un point B est toujours longue et difficile, qu'il ne faut pas se décourager et qu'en règle générale c'est une journée foutue. Mais c'est quoi une journée quand on voyage deux mois !? Rien ! yes On s'arrête sur quelques uns, les prix sont toujours aussi élevés dès qu'on voit arriver nos visages pâles... ça devient vraiment agaçant et pénible... 30€, 40€ pour des chambres qui n'ont rien d'extraordinaire !

    Lorsque nous atteignons la cascade de Grojogan Sewu à Tawangmangu, on abandonne nos recherches et on se gare. Enfin on essaye ! De partout en Indo, les parkings des lieux touristiques sont payant, c'est de l'ordre de 2000 à 3000 roupies mais ici c'est 5000 ! Pourquoi pas 10 000 tant qu'on y est !? On en marre de ce racket perpétuel surtout après nos échecs de trouver un logement décent à un prix raisonnable ! On se gare alors près d'un magasin, à gratos, évitant tous les rabatteurs de parkings. Parce que pour aujourd'hui, ça suffit !

    Lorsqu'on s'engage enfin sur le chemin de la cascade, nous découvrons une entrée à l'Indonésienne avec des tas de boutiques de chaque côté qui mènent à l'entrée à pagare. On est ravis de voir enfin la nature, des plantes, des fleurs, des singes, des chevaux, des gens charmants et souriants. Nous sommes encore les seuls blancs du coin.

    11 Juillet 2018 -  Dans la montagne de Tawangmagu

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    Mais notre plaisir est vite oublié quand on arrive à la cabane à pagare !

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    Là, je n'en crois pas mes yeux ! Deux tarifs ! Ce qui jusqu'ici est normal car en Indonésie comme dans beaucoup de pays émergents d'Asie, on trouve toujours un prix pour les locaux et un autre pour les estrangers. La différence est toujours honnête, souvent le double, parfois le triple mais selon moi, c'est tout à fait compréhensible. Mais ici, c'est du jamais vu pour moi ! 15 000 roupies pour les Javanais, 110 000 roupies pour nous !  Si ça, c'est pas nous prendre pour des cons !!! Vous me connaissez... je suis douce et gentille mais passé un certain seuil, je mords, je grogne et j'insulte ! Et zou maï ! Pincuri !

    11 Juillet 2018 -  Dans la montagne de Tawangmagu

     

    Il est hors de question qu'on paye ce tarif, surtout pour une cascade ! La Nature appartient à tout le monde ! C'est quoi ce grand n'importe quoi !? Je pousse ma gueulante qui ne sert strictement à rien mais qui me fait un bien fou et tant pis pour leur cascade de merde, on est à saturation, on se rentre ! Trop c'est trop ! Et en plus le coin est sale ! Les gens jettent leurs déchets par dessus les murs comme si un mur pouvait cacher quoi que ce soit, les singes se chargent d'éparpiller tout ça sur le bord de route... J'ai les nerfs, 'faut pas venir me frotter !

    11 Juillet 2018 -  Dans la montagne de Tawangmagu

    Mais, quand j'ai une idée derrière la tête, surtout quand je suis profondément énervée... j'ai du mal à lâcher ! Etant donné qu'on n'a rien payé chez la méprisante fille du Sun Garden, je ne vois pas pourquoi on ne continuerait pas à chercher une chambre acceptable par ici ! Je vais pas me gêner ! J'ai les nerfs !

    A la sortie de la cascade se trouve un petit motel, le Komajaya Komaratih. Quand on y rentre, l'accueil est déjà bien différent. Le réceptionniste parle anglais, il a le sourire et il nous annonce une chambre standard à 240 000 roupies soit 14€. On demande à voir bien entendu.

    11 Juillet 2018 -  Dans la montagne de Tawangmagu

    La chambre est propre, petite mais bien agencée, avec eau chaude, thé et café à volonté, sans oublier le wifi gratuit. C'est réglé, on change de crèmerie ! On redescend à Karangpandan chercher nos sacs, je rends la clé à la petite conne de service (oui, je sais, je suis grossière mais 'faut pas pousser mémé dans les orties trop violemment, elle voit rouge yes), et on se remonte notre si jolie montagne jusqu'à notre chambre simple mais propre et confortable.

    Quel bonheur de s'installer dans un endroit douillet, à un prix "normal" et pas à un prix re-considéré à la tête de nos visages pâles !

    11 Juillet 2018 -  Dans la montagne de Tawangmagu

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    La déco est moitié Javanaise, moitié chinoise et ça nous convient très bien. La literie est ultra propre et hyper confortable, je sens qu'on va bien dormir !

    11 Juillet 2018 -  Dans la montagne de Tawangmagu

     

    Après une journée pareille, je vous dis pas comme le Pastaga est apprécié ! Je m'en vais vite chercher quelques crush-crush pimentés et on se déguste ce breuvage qui fait tout oublier, sur une terrasse où tombe déjà la nuit.

     

    11 Juillet 2018 -  Dans la montagne de Tawangmagu

      

    Notre gentil réceptionniste nous indique un petit warung fort sympathique dans lequel on se sent comme à la maison. La cuisine est hyper épicée comme on aime, on a trouvé notre cantine et notre oustau pour deux nuits. On reprend du poil de la bête et on s'endort au son mélodieux de l'appel à la prière. Demain est un autre jour...

     

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  • Commentaires

    8
    Vendredi 13 Juillet 2018 à 17:46

    Je suis rassurée, tu ne te laisses pas faire et tu as bien raison. Le changement de guest valait vraiment le coup, vous allez pouvoir vous reposer et vous retaper afin d'entamer la suite du voyage.

    Bonne continuation à vous deux et continuez de nous faire rêver, c'est si bon !! Bises.

    7
    marie
    Jeudi 12 Juillet 2018 à 23:56
    Coucou, encore une journée pleine d'émotions. du pire au meilleur reposez vous bien bisous à demain
    6
    Cri
    Jeudi 12 Juillet 2018 à 21:02
    Waouhh !! Encore une journée bien pimentée
    5
    michele92
    Jeudi 12 Juillet 2018 à 20:53

    les photos sont superbes, ton récit toujours aussi passionnant. Merci et bon repos avant de nouvelles aventures.Bisous

     

    4
    Thomé Maguy
    Jeudi 12 Juillet 2018 à 18:26

    OOh Purée Isa, Qu'est ce que t'as bien fait !!! J'aurais fait pareil. Bravo et Champion la nouvelle guest ! Quand même, t'as raison :  O PINCURI !!! Hahaha ! T'as bien pris ta revanche. Et bien tu vois, tout s'arrange. Belle nuit à vous les z'Ami(e)s !

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    3
    nadia
    Jeudi 12 Juillet 2018 à 18:12

    Que d'aventures ! de toute façon la 1ère guest était moche, t'as bien fait d'en partir....il ne faut pas généraliser mais ça ne donne pas trop envie de visiter des pays ou les Estrangers sont traités comme des vaches à lait  avec des tarifs et des écarts prohibitifs !!! bonne continuation et gros bisous à vous 2

    2
    Nessie Desiles
    Jeudi 12 Juillet 2018 à 18:07
    Tjs et encore des péripéties qui me seraient insupportables. Respect pour votre courage votre patience votre persévérance. Bisous
    1
    Bernadette Annie Bur
    Jeudi 12 Juillet 2018 à 17:31
    Toujours autant de plaisir à lire vos exploits........ Avec de la patience on arrive à tout bonne continuation à vous deux....... D'une ex Marseillaise...
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